Après les affaires du SITTOMAT où un rapport définitif de la Chambre régionale des Comptes a mis au jour des faits délictueux et l’attribution d’un marché a donné lieu à une dizaine d’interpellations le 14 Décembre 2016, après un rapport définitif de la Chambre régionale des Comptes où l’univers des déchets dans le Var apparait pour le moins trouble avec une situation quasi monopolistique, après l’épineux dossier du Balançan, c’est au tour d’une décharge au Castellet de prendre la lumière. Malheureusement, ce dossier n’a rien de nouveau puisque ce site est classé comme étant illégal par la Préfecture du Var depuis … Février 1991.
Indépendamment de la nature inconnue des matériaux qui sont acheminés sur son site, indépendamment de l’absence de pesée à l’entrée du site, indépendamment de l’absence de contrôles règlementaires et de géo-membranes isolantes pour protéger les nappes phréatiques, cette décharge n’a aucun agrément aux dires de la Députée du Var elle même. De surcroît le site empiète sur un territoire agricole d’appellation Bandol et sur la propriété du Conseil départemental.
Cela provoque une circulation importante de l’ordre de 100 passages par jour de camions de gros tonnages : 40 tonnes, sur une route totalement inadaptée. De nombreux témoignages de riverains nous font part de leur peur d’emprunter cette voie, mais ils ne peuvent faire autrement étant la seule qui les dessert. La dangerosité est importante du fait de vitesses excessives des véhicules et en particulier des poids lourds sur cette route départementale sinueuse, étroite, non matérialisée et non limitée en vitesse. L’association Arcadière attire l’attention sur le fait que même s’il n’y avait plus de poids lourd, cette départementale présenterait encore une certaine dangerosité sans mesures appropriées.
L’association Arcadière demande aussi, bien entendu, d’arrêter cette exploitation de décharge au Castellet puisque celle-ci n’a pas d’autorisation ce qui résoudrait en grande partie le problème de dangerosité soulevé.
Vendredi matin de nombreux varois étaient sur place pour attirer l’attention des pouvoirs publics. De nombreux gendarmes étaient sur place pour éviter tous débordements et pour prendre en photo les manifestants. Par contre pour faire fermer une décharge illégale, les varoises et les varois attendent depuis 33 ans.
Nous sommes donc en droit de nous demander comment cela se fait-il ? Qui a intérêt à ce que ce dossier traine en longueur à ce point? 1 million de tonnes de déchets déposés illégalement depuis 1991 sur 200 000 mètres carrés … ça ne passe pas inaperçu. Quels sont les rouages qui permettent une telle impunité ? Sont-ils des cas isolés ou un système mis en place au modèle de ce qui se passe en Italie par des décideurs qui y trouvent intérêt ?
Comme dans le dossier du SITTOMAT, comme dans le dossier du SMIDDEV … puisque des faits délictueux sont prouvés par la Chambre régionale des Comptes et par la préfecture du Var elle même, il est étonnant que les Préfets successifs, que les Procureurs de la République successifs n’aient jamais trouvé utile de transmettre ces dossiers à la justice. En ne le faisant pas, les autorités laissent croire que dans le département du Var, l’État sait être fort avec les faibles et faibles avec les forts.
Saluons au passage le courage de la Députée du Var Madame Valérie Gomez-Bassac qui était vendredi matin aux côtés des manifestants. Le moins que l’on puisse dire c’est que dans l’entrevue qu’elle nous a accordé … elle ne mâche pas ses mots.
Espérons ainsi que l’actuel Préfet du Var Monsieur Jean-Luc Videlaine et l’actuel Procureur de la République Monsieur Bernard Marchal saurons entendre, sans attendre encore trente ans, l’exaspération des simples citoyens dans les dossiers du SITTOMAT, du SMIDDEV, du Balançan et maintenant de la décharge illégale du Castellet. Il en va de la solidité de notre socle républicain.
Laurent di Gennaro
Le problème de déchets du BTP comme des déchets ménagers est tout simplement insoluble. C’est pourquoi les autorités de l’état ne font rien. C’est notre société telle qu’elle est devenue et qu’elle continue qui est la vraie cause. On va vers l’effondrement.
[…] Une décharge en Cru Classé Côtes de Provence […]