Rapport 2017 de la Fondation Abbé Pierre : « Un bilan du quinquennat en demi teinte »

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C’est sous cette formule politiquement correcte que la Fondation intitule son rapport.

Certes un important travail législatif sur les problématiques liées au logement a été effectué ;
Mais ce ne sont pas avec des lois et des décrets (souvent non promulgués) que les pauvres, les mal logés, les classes moyennes y trouvent leur compte et surtout un toit , un logement à prix accessible, la possibilité de ne pas avoir à faire un choix entre payer son loyer et se chauffer (voir manger).

La réalité est bien que plus de 14 millions de Français subissent de plein fouet les conséquences de l’emballement des prix de l’immobilier depuis 2000 et la crise depuis 2007.

3,96 millions de personnes mal logées dont 143000 sans domicile, 25000 en chambres d’hôtels, 85000 en habitat de fortune, 643000 en « hébergement contraint » chez des tiers ; 12,1 millions de personnes en situation de fragilité au regard du logement.

La réalité des engagements pris par le candidat Hollande le 1er février 2012 lors de la présentation et l’audition des candidats à la présidentielle se révèle assez différente des résultats : où sont les 500000 logements par an dont 150000 logements sociaux ? la vérité est que l’on arrive péniblement en 2016 à 400000 logements dont 120000 LLS.

Afin de ne pas saturer les lecteurs, tous les chiffres et documents sont en ligne sur le site de la Fondation Abbé Pierre.

Concernant le VAR, la demande en logements sociaux s’est accrue (actuellement plus de 31000 familles sont en attente, sans parler des prioritaires DALO).

On notera toutefois que pour 2016 le Var est le premier « département bâtisseur » de PACA…..mais cette énergie est à la hauteur des retards pris.
Si ces réalisations permettent difficilement de stabiliser l’augmentation de la pénurie, on est loin, encore très loin de pouvoir faire face aux besoins.

Les objectifs varois 2016 étaient de produire 2064 logements sociaux , seuls 1803 ont été réalisés.
On ne s’inscrit donc pas encore dans un optimisme béat , d’autant que de nombreux élus n’ont pas encore intégré la réalité des besoins de la population, en précisant aussi le fait qu’entre l’idée d’un projet et sa finalisation c’est souvent plus de 7 ans qui sont nécessaires pour qu’un locataire soit attributaire d’un logement. (bureaucratie, oppositions diverses …dont celles de bien logés !)
Mais nous auront sans doute en cours d’année à revenir sur ces sujets.

En conclusion : si la situation ne semble pas meilleure qu’il y a 5 ans pour les mal logés, des graines ont indéniablement été semées et des avancées obtenues, en matière de loyers, d’orientation des attributions, de gouvernance, de précarité énergétique….Mais elles ne suffiront pas face à l’ampleur du mal logement, faute de priorités budgétaires accordées à ce sujet, de cap politique clair et stable et d’un partage des compétences suffisamment lisibles et responsabilisant sur le terrain .

Enfin un dernier chiffre : en 2016, les engagements de l’état en faveur du logement se sont élevés à 1,76% du PIB, en 2009 ils étaient de 2% et depuis n’ont fait que diminuer

Vous avez dit ? Moi Président le logement sera ma priorité !
Jean-Paul Jambon
représentant départemental var Fondation Abbé Pierre

1 COMMENT

  1. Je voudrais dire tout le mérite de la fondation Abbé Pierre de nous fournir une vision aussi précieuse, aussi sérieuse, de l’état du mal-logement en France, d’année en année. Un travail remarquable, au service des plus défavorisés, sans lequel la situation serait encore plus préoccupante. Elle l’est déjà beaucoup mais manifestement les résultats concrets, globalement parlant, traduisent, de la part des pouvoirs publics, à tous les échelons, une prise en compte très insuffisante de ce qui devrait constituer une grande cause nationale.
    Comme le dit Christophe Robert, le délégué national de la fondation : « Pourtant résoudre le mal-logement est une question de volonté politique. »

    Outre que la question concerne de plus en plus de Français, des sans-abris, des demandeurs de logements en attente, des locataires en perte de pouvoir d’achat, d’autres logés dans de l’habitat indigne…le budget du logement pour ceux qui en ont un, prend des proportions très lourdes devenues insupportables pour de plus en plus de familles dont certaines ne se chauffent plus ou très partiellement.

    Et le pays compte plus de 900 000 appartements vides ! Alors que 70% de la population est éligible à un logement social. Il devait en être construit 150 000 par an, il s’en est construit 110 à 120 000. Mais le mal vient de plus loin. Il n’est qu’à lire les différents rapports de la fondation pour s’en persuader. Notre région fait partie des moins bien loties en matière d’effort de constructions de logements sociaux.

    C’est un sujet fort peu évoqué dans la campagne des présidentielles jusqu’à maintenant. La fondation a raison d’interpeller les candidats, moins sur le constat, tout le monde reconnaît le manque, mais sur les 15 propositions que fait la fondation pour prendre enfin ce problème à bras-le-corps.

    Avec l’emploi, le pouvoir d’achat, le logement social vient en tête des urgences sociales.

    Il mérite davantage que des engagements, des actes concrets. Comme vous le rappelez, n’est-ce pas l’abbé Pierre qui disait : »Lorsque des êtres humains sont bafoués, humiliés, on a le devoir de se révolter. »

    Il disait cela parce qu’il ne voyait pas son combat réellement traduit en actes par les décideurs. Que dirait-il aujourd’hui ?

    René Fredon
    René

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