Var : LLI, Zinzins, SRU…

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D’abord explications lexicales : LLI= logement locatif intermédiaire ; zinzins= investisseurs institutionnels (banques, assurances, mutuelles…) SRU = loi solidarité renouvellement urbain (cf aussi 3DS)

Ce 14 Mars le gouvernement répondant à la « suggestion » de Gabriel Attal, a annoncé 1 milliards d’€ d’investissements public et privé en faveur du logement intermédiaire (LLI) afin de réaliser 10000 de ces logements. 30% abondés par les assureurs, 25% par la CdC, le reste en mobilisant les fonds propres de l’État (quand on veut bien se référer à l’endettement de la France on peut s’interroger sur l’existence de fonds propres … mais bon !!).

Ces logements sont destinés à la classe intermédiaire, celle des trop riches pour accéder au logement social, mais en difficultés pour accéder au logement privé.
On se questionne quand même lorsqu’il est indiqué que les montants des loyers seront inférieurs de 10 à 15% du tarif du marché…tient, ça me dit qq chose ! ne sont ce pas les critères de location imposés aux bailleurs privés investissant en PINEL ?

Ah oui, comme les outils de défiscalisations sont supprimés pour les particuliers investisseurs on « invente » pour les zinzins qui fort opportunément dans le cadre des difficultés de l’immobilier d’entreprises et de bureaux vont pouvoir diversifier.

Après tout pourquoi pas, mais peut être pour les plus anciens … ou âgés, se souvenir des années 1975-1990 l’époque ou ces zinzins étaient propriétaires de nombre d’immeubles locatifs peu rémunérateurs, ont vendu souvent à la découpe ces immeubles souvent à des marchands de biens peu scrupuleux entraînant nombre d’expulsions locatives du fait que les occupants ne pouvaient financer l’achat de leur logement.

Avec ces ventes ils ont investi dans l’immobilier de bureaux qui assurait une meilleure rentabilité …
Retour de l’histoire, ils vont sans doute profiter de cette occasion pour retransformer ces immeubles de bureaux en logements intermédiaires …encore une fois pourquoi pas ?

Mais où cela coince c’est qu’il est question que ces logements intermédiaires soient comptabilisés comme logements sociaux et intégrés au quota SRU des communes déficitaires.

Bon, d’accord ce ne sont que 10000 logements soit en moyenne 100 par département … compris la Lozère et le Cantal, mais c’est un signal fort et un début n’en doutons pas pour régulariser nombre de ces logements, puisqu’il en est prévu 75000 pour les 3 prochaines années.

Peut -on raisonnablement accepter que ces logements intermédiaires soient comptabilisés comme logements sociaux en permettant à des locataires d’y accéder sur la base d’un revenu fiscal annuel inférieur à 43529€ pour une personne seule et pour un couple sans enfants c’est 65057 €.

On peut bien sur comprendre ce besoin de logements adaptés, mais quand même, alors que le logement social a fait l’objet de nombreuses coupes financières depuis 7 ans, on s’interroge, et que plus de 2,6 millions de ménages sont en attente d’un VRAI logement social ;

Jean-Paul Jambon

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