Dispositifs urbains « anti-sdf »
- Mobilier urbain public ou privé (grilles, pics, roches, poteaux…) se voilant parfois derrière un alibi d’esthétisme, voir de sécurité ; où vont se cacher les argumentations !
- Mesures administratives (arrêtés anti mendicité, anti- bivouac, anti- glanage ..) empêchant, intentionnellement ou non, les personnes sans domicile de s’asseoir ou de s’allonger
Ces différents « dispositifs » ont pour résultat d’interdire aux personnes sans abri de s’abriter, de se reposer ou de dormir.
Les PICS D’OR de la Fondation Abbé Pierre récompensent les dispositifs inhumains divers qui amènent à rendre invisibles les personnes les plus démunies en les éloignant des centres-villes et, in fine, des regards. Si l’on veut bien se remémorer les pérégrinations de l’accueil de jour « prié » de quitter la place de l’Équerre, (pour ne pas défigurer la « rue des Arts vitrine du Toulon moderne ?» …ou respecter le slogan « Toulon ville propre » ?) et repousser la précarité en périphérie de Toulon, et dire aussi que ce sont, dans le var 1311 ménages en très grande précarité ,en situation régulière, dont les ¾ sur MTPM ; c’est bien cette visibilité et cette connaissance par les citoyens qu’il convient d’exposer, de dénoncer et d’interpeller les « politiques ».
Mais au-delà de dénoncer, ceci permet aussi de montrer ce que l’on a fait de la rue et des espaces publics : des lieux toujours plus hostiles et dangereux pour les personnes qui y sont astreintes.
Cette « distinction » a pour objectif, non pas de stigmatiser tel ou tel commanditaire ou installateur mais de les sensibiliser ainsi que l’opinion publique à l’hostilité urbaine à l’égard des personnes sans domicile, « ouvrir les yeux » du grand public, à rappeler que la collectivité toute entière a le devoir de respecter la dignité des personnes en errance, faire prendre conscience à tous qu’il faut traiter le problème du sans- abrisme plutôt que le déplacer…..et souligner parfois une certaine dichotomie entre des propos « main sur le cœur » et ce qui est réalisé.
À partir des photos prises par des citoyens (445 dispositifs en France ont été signalés), un jury de 11 experts composé d’universitaires, d’acteurs du secteur associatif, d’anciens SDF, a retenu pour Toulon :
Place d’Armes : les grilles de l’immeuble FJT,
Boulevard de Strasbourg : les devantures de Mc Do et celui de la MAE,
et enfin la boutique « La Bible » Rue Fabié.
Dans la catégorie « contradictoire « « La Bible » retient l’attention non pas sans doute pour sa plus grande visibilité ou son agressivité du dispositif au sol devant la devanture, mais surement plus pour la symbolique de cette dichotomie que sans doute chacun d’entre nous porte en lui !
« Ignorer la bible c’est ignorer que Dieu vous aime »…. c’est écrit dessus
Et quand c’est la Bible qui vous ignore et vous rejette, on fait quoi ?
« Qui que tu sois, d’où que tu viennes, entre, ici on t’aime »… mais bon, va quand même t’asseoir plus loin !
Ceci nous faisant rappeler quelques écrits :
« Esaïe 14 :32 : Porte gémis, Ville lamente toi, tremble pays tout entier des Philistins, car du nord vient une fumée, et les rangs de l’ennemi sont serrés Et que répondra-t-on aux envoyés du peuple ? Que l’Eternel a fondé Sion, et que les malheureux de son peuple y trouvent refuge »
(ndr) Ah bah non, à Toulon ils gêneraient l’entrée !
Ou Saul Alinsky définissant les Règles du Révolutionnaire : « La quatrième règle , c’est de mettre l’ennemi au pied du mur de son propre évangile.
Par là vous pouvez le tenir, car il ne pourra pas davantage respecter ses propres règles que l’Église ne peut vivre son christianisme »
Où tout simplement : Matthieu 25 :40 « ce que vous faîtes au plus petit des miens, c’est à moi que vous le faîtes »
En définitive, nous apprenons que le jury s’est prononcé dans la catégorie « faites ce que je dis pas ce que je fais » pour la MAE (mutuelle de l’enfant et de la famille)
Jean-Paul Jambon
«simple citoyen »