Patrick Kanner, Ministre de la Ville en visite dans le Var

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Déplacement du Ministre de la ville, de la jeunesse et des sports Patrick Kanner, sur la thématique des Logements sociaux et du Respect de la loi SRU dans le Var

Ce vendredi 16 octobre, Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, s’est rendu dans deux villes de Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui ne respectent pas la loi Solidarité et Renouvellement Urbains (SRU). Quinze ans après son adoption, la loi SRU, qui impose 20 à 25% de logements sociaux dans les communes de France, peine encore à être respectée. La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur compte à elle seule 88 villes carencées (soit près de 40% des 221 communes carencées toutes régions confondues).

Le ministre s’est rendu dans deux de ces villes la Cadière d’Azur et Le Beausset. L’une où aucun effort de construction de logement social n’a été fourni ces dernières années ; l’autre, carencée également, mais où une démarche de rattrapage est engagée.
Par cette visite sur le terrain, le ministre souhaitait convaincre les maires de la nécessité de respecter la loi et de participer à la mixité indispensable à la cohésion nationale.

La Cadière d’Azur a choisi un terrain anciennement classé forêt communale, ce qui n’est pas sans faire grincer les dents des défenseurs de l’environnement et des riverains. La rencontre avec ces derniers n’a pas fait changer d’avis les Cadiérens et ne modifiera en rien le projet en cours, signé ce matin par le Maire René Jourdan et le Ministre de la Ville Patrick Kanner en présence du Préfet Pierre Soubelet

Chiffres clés de La Cadière d’Azur

  • –  5 400 habitants
  • –  4,83 % de logements locatifs sociaux (soit 115 logements actuellement)
  • –  Des signes de bonne volonté : élaboration d’un programme stratégique en association avec les services de l’ Etat, signature prochaine du contrat de mixité sociale
  • –  Un terrain pourra accueillir une quarantaine de logements sociaux à proximité du centre ville

Le Beausset a choisi d’utiliser son droit de préemption sur une propriété privée au coeur du village pour construire une vingtaine de « logements aidés » espérant ainsi rattraper en partie le lourd retard pris par la ville dans les dernières années. L’équipe municipale conduite par Georges Ferrero a pu ainsi faire preuve de bonne volonté, ce qui n’a pas échappé au Ministre du logement qui l’a rappelé « Je préfère convaincre que contraindre, mais s’il le faut nous contraindrons les maires à respecter la loi partout sur le territoire national ». A bon entendeur …

Chiffres clés du Beausset

  • –  9 200 habitants
  • –  1,03 % de logements sociaux
  • –  Du foncier disponible dont la mise à disposition pourrait être accélérée
  • –  2 préemptions faites avant l’été par l’ Etat pour produire du logement social

Ce que dit la loi

L’article 55 de la loi SRU du 13 décembre 2000 a défini un seuil minimal de 20 % de logements sociaux à atteindre par rapport aux résidences principales pour :
– les communes de plus de 1 500 habitants en Ile-de-France ;
– les communes de plus de 3 500 habitants en province ; appartenant à des agglomérations ou des epCI de plus de 50 000 habitants et comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants.
depuis 2014, de nouvelles mesures viennent renforcer cet arsenal législatif.

La loi n° 2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social a modifié l’article 55. elle a eu pour effet :

De porter le seuil minimal à 25 % de logements sociaux, dans les zones tendues.

Sont concernées les communes appartenant à une agglomération ou un epCI à fiscalité propre de plus de 50000 habitants ET comprenant au moins une commune de plus de 15 000 habitants. Dans les territoires ne justifiant pas un effort supplémentaire de production, le taux est maintenu à 20 %.

  • –  D’élargir le champ d’application de l’article 55 aux communes dites « solées » de plus de 15 000 habitants en croissance démographique. elles sont alors soumises à l’obligation de disposer d’au moins 20 % de logements sociaux.
  • –  De permettre aux préfets de département de majorer le prélèvement jusqu’à ce qu’il atteigne cinq fois le prélèvement net initial, pour les communes qui n‘ont pas atteint leur objectif de rattrapage triennal ET qui ne se sont pas engagées dans une politique volontariste de production de logements sociaux (objectif annuel non atteint). 
enfin, la loi ALUR, n°2014-366 du 24 mars 2014, donne compétence à l’État pour délivrer les autorisations d’urbanisme en communes « article 55 » faisant l’objet d’un arrêté de carence.

Depuis le Comité Interministériel pour l’égalité et la Citoyenneté du 6 Mars 2015, de nombreuses actions ont été engagées par Sylvia Pinel et Patrick Kanner pour faciliter la construction de logements sociaux sur les territoires défaillants ou carencés.

  • –  la création de la délégation interministérielle à la mixité dans l’habitat en charge de la coordination de la mise en application de la loi dans les communes carencées et la nomination de Thierry Repentin en tant que délégué interministériel.
  • –  la transmission d’une instruction à tous les préfets le 30 juin. elle vise à renforcer l’application des obligations pour les communes en déficit de logements sociaux
  • –  la publication de la liste des 221 communes carencées.
  • Les communes dites déficitaires sont soumises (sauf dérogations) à :
  • – des obligations triennales de rattrapage en matière de logements sociaux
  • (calculée de telle sorte que l’objectif légal puisse être atteint en 2025) ;
  • – une contribution financière annuelle (prélèvement), qui peut être majorée (1) en cas de non réalisation des obligations triennales, constatée par arrêtés de carence préfectoraux.

Des outils pour faire preuve d’une plus grande fermeté
– préemption du foncier nécessaire à la réalisation de logements sociaux – Mobilisation du foncier public
- Mise en compatibilité les documents d’urbanisme
- Délivrance des permis de construire par les préfets
– Financements des logements sociaux
- Mise en place des dispositifs d’intermédiation locative
Chaque préfet devra proposer des plans d’action présentant les outils mobilisés localement.

La mixité passe aussi par :
Une meilleure définition de l’échelle de pilotage de la politique d’attribution des logements sociaux
-Un groupe de travail, autour d’epCI volontaires, fera prochainement des propositions pour penser cette politique de manière plus intégrée au niveau intercommunal.
– la mise en place de conventions intercommunales d’attributions, articulée à des conventions d’équilibre territorial dans les territoires en contrat de ville faciliteront les échanges au niveau intercommunal.

(1) le prélèvement majoré ne peut être supérieur à cinq fois (deux fois avant la loi du 18 janvier 2013) le prélèvement de base, et ne peut excéder 5% des dépenses réelles de fonctionnement de la commune ; ce plafond étant porté à 7,5% (par la loi du 18 janvier 2013) pour les communes dont le potentiel fiscal par habitant est supérieur à 150% du potentiel fiscal médian par habitant sur l’ensemble des communes soumises l’année précédent le prélèvement.

Les chiffres clés du Var
–  35 communes sont concernées par la loi srU
–  15 communes carencées
–  près de 30 000 demandes en logement social non satisfaites

Déclaration du Ministre de la Ville Patrick Kanner :
« C’est devenu un lieu commun, une expression banale : la fracture territoriale. Oui, notre pays souffre de voir perdurer des poches de pauvreté. Tout le monde est prêt à s’accorder pour dire que la concentration des difficultés sur certains territoires est un processus délétère. Tout le monde est prêt à dénoncer en cœur “les ghettos”.
Certes, mais alors il faut sortir de l’hypocrisie : s’il existe des ghettos, c’est que d’autres territoires refusent obstinément la mixité sociale.
S’il existe des territoires où se concentrent des populations en grande fragilité, c’est que d’autres préfèrent payer “l’amende de l’entre-soi”. L’entre-soi est confortable. Quel en est le prix pour notre nation ?
Jusqu’où ce choix politique – car il s’agit d’un choix politique – est compatible avec le triptyque républicain, notamment les valeurs d’égalité et de fraternité ?
Il existe une loi, la loi solidarité et renouvellement Urbains (srU), qui impose la construction d’un quota de logements sociaux pour un certain nombre de communes. est-il acceptable que des élus de ces communes, des élus de la République, les premiers magistrats de leur ville, refusent de se mettre en conformité avec la loi ?
Je n’ignore par les difficultés objectives auxquelles sont confrontées certaines communes. L ’ Etat les aidera tant que possible pour les surmonter. Pour les autres, pour celles qui se mettent hors-la-loi, l’ Etat usera de ses prérogatives régaliennes pour faire appliquer la loi et se substituera aux Maires lorsque c’est nécessaire. Dans ce cas, l’ Etat sera présent de la captation du foncier jusqu’à la livraison de logements.
Il en va de l’égalité des territoires et de l’unité nationale. »
Patrick Kanner
Ministre de la ville, de la jeunesse et des sports

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