Macron butte sur la résistance des maires

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L’exercice était difficile, le dîner à l’Élysée de la veille n’aura pas suffi à détendre l’atmosphère et le discours fleuve du président de la République le lendemain n’aura pas levé les doutes des maires sur le sens de la politique de ce gouvernement.

Pas davantage le 1er ministre, la veille, qui avait tenté de déminer le terrain en lançant quelques miettes tout en justifiant les mesures qui sous-tendent le budget 2018 et les suivants.

À savoir : enlever 13 milliards en 5 ans aux collectivités, baisser les APL, supprimer en partie les emplois aidés, la taxe d’habitation…sans parler de la très impopulaire baisse de l’impôt sur la fortune qui va alléger les recettes de l’État de 3,2 mds au moment où il tape dans la caisse des collectivités locales et des offices d’HLM !

La colère des maires ne s’est pas atténuée, même si, du côté des LR certains trouvent que Macron ne va pas assez loin dans ce qu’ils appellent les réformes « structurelles », les regroupements autoritaires, les économies d’échelle : encore moins de services publics, d’investissements utiles comme les logements sociaux.

C’est aussi le point de vue de la commission européenne qui reproche à la France que son budget ne soit pas plus en-dessous des 3%, critère arbitraire qui mesure plus sûrement le niveau d’austérité, comme on le vérifie depuis plus de 30 ans, avec les résultats que l’on sait en termes de croissance et de chômage. Perseverare diabolicum !

Après notre modèle social, ce sont nos collectivités locales que Macron a décidé de passer à la moulinette. Mais ce sont justement les collectivités territoriales sur qui repose ce qui nous reste de services publics, de proximité avec les citoyens, de démocratie.

C’est encore trop pour nos libéraux qui ne jurent que sur la bible de la « libre concurrence, du risque, de la méritocratie » qui organisent l’insécurité sociale pour le plus grand nombre, tandis qu’une « élite financière » étale ses « performances » et ses méthodes pour optimiser ses profits.

Comme pour les ordonnances, les salariés(es), les assurés sociaux et leurs familles, ce sont les citoyens qui, dans nos communes, sont concernés pour que l’État tienne ses engagements et cesse de serrer le garrot qui les asphyxie. Il leur faut de l’air, de l’autonomie de décisions et de moyens. Les collectivités territoriales réalisent les 3/4 des investissements publics du pays ! Ils assurent l’essentiel des services publics;

Réduire leurs moyens c’est réduire l’emploi. Impensable.

René Fredon

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