C’est le message de départ de Philippe Portal Sous Préfet de Draguignan, affecté à la Préfecture de l’Isère.
Si nous n’avons pas toujours été en accord avec lui, et si cette recommandation peut être entendue, c’est peut-être voir les choses par le petit bout de la lorgnette.
En élargissant le champ de vision, nous devons plutôt constater un accroissement de la paupérisation amenant à la grande pauvreté et la précarité de très nombreux séniors.
Il n’est qu’à constater l’affluence des séniors aux resto du cœur, au secours populaire, dans les épiceries sociales et solidaires, chez les Petits Frères des Pauvres, le développement des demandes d’aides d’urgence auprès des CCAS … les impayés de loyers pouvant amener à des procédures d’expulsions (certes de mieux en mieux appréhendées par les services de l’État ). Les services du Conseil Départemental sont aussi très sollicités et doivent aussi faire face, malgré des dotations en baisse.
Non, les séniors varois ne sont pas des nantis (comme d’ailleurs plus de 60% des varois) et si une partie ne se trouve pas dans le besoin véritable, cette proportion va évoluer et évolue déjà vers l’émergence de grandes difficultés.
La réalité de la vraie vie des nouveaux retraités ayant été confrontés à des carrières compliquées, ou des femmes veuves ne percevant au mieux qu’une pension de reversion de plus en plus réduite du fait des faibles retraites des conjoints décédés ayant eu un parcours professionnel difficile, ou percevant un minimum vieillesse…très minimum, quand encore elles sont propriétaires du logement qu’elles habitent, ne leur permettent souvent pas de faire face aux charges de copropriété ou d’entretenir leur maison. Ces situations amènent à ne plus se chauffer, réduire son alimentation… la grande précarité des propriétaires mal logés et vivant dans des logements dégradés est aussi une réalité.
Tous ces séniors et ceux d’entre eux qui peuvent bénéficier de l’APL, en constatent l’élagage et le quasi blocage ; avec un peu de « chance », s’ils sont un peu (très peu) « aisés » ils voient leurs retraites amputées de la CSG et de leur non indexation sur la hausse des prix…
Eux aussi, si j’ose dire , font partie de notre patrimoine en péril !
De toutes façons , ce n’est pas la jeune députée porte parole REM qui professe que « les retraités peuvent payer pour les plus jeunes » qui va faire envisager l’avenir des séniors avec optimisme !
Alors peut être devons nous réviser notre avis, si l’on s’en réfère à la théorie macronienne du ruissellement ; peut être faut –il effectivement plus de riches séniors pour inonder les plus pauvres d’entre eux ?…on peut rêver !
Mais un autre critère devrait être pris en compte ; celui du réchauffement climatique et le fait que le climat de notre région d’ici une vingtaine d’année ressemblera plus à celui de l’Afrique du Nord ce qui amènera sans doute ces « riches séniors » à se délocaliser vers des régions au climat plus supportable ;
Eux pourront le faire ; pas les moins favorisés, et alors …?!
Jean-Paul Jambon
