L’ANACR hausse le ton lors des commémorations du 27 mai 1943 à Toulon

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Gerard Estragon lors de son discours

Dans son discours le docteur Gérard Estragon président de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance du Var) rappela  jeudi 27 mai  le courage des premiers résistants et souhaita que l’esprit de la résistance s’applique de nos jours à notre contexte social. Devant les autorités et les officiels du département il a souligné l’urgence de la promotion de certaines valeurs. « Face à une économie mondialisée, la solidarité, la justice sociale doivent être planétaires. »

Le courage de Jean Moulin

De Gaulle et Jean Moulin

« Il y a 78 ans, le 27 mai 1943, au cœur de Paris occupé depuis près de 3 ans par l’armée nazie, se réunissaient, au 48 rue du Four, les représentants de 8 grands mouvements de Résistance, de 6 partis politiques résistants, ainsi que des 2 centrales syndicales clandestines , autour de Jean Moulin, ce jeune préfet d’Eure et Loire qui avait tenté de se suicider le 17 juin 1940 pour ne pas risquer de céder à l’envahisseur allemand lui enjoignant, sous la torture, d’accuser, faussement, de meurtres de civils, des soldats sénégalais de l’Armée française . »

Le rappel des premiers résistants.
On a beaucoup exagéré  dans les romans et les films d’après-guerre, par  esprit de glorification nationale, ce que les historiens appellent le « résistancialisme » c’est à dire l’unanimisme des français contre l’occupation allemande. Il n’en fut rien. Pétain fut  largement acclamé lorsqu’il accéda au pouvoir. Au lendemain de la défaite de 40, très peu nombreux  furent ceux qui relevèrent la tête pour dire non. Ce sont eux qui sauvèrent l’honneur du pays.

Gabriel Péri

Estragon précise : « Le démocrate-chrétien Edmond Michelet rédigeait un appel à la lutte, en citant Charles Péguy : celui qui ne se rend pas est mon homme quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti. De même le communiste Charles Tillon, appelait dans un tract ses camarades à refuser la défaite. La même nuit, Charles De Gaulle rédigeait l’appel historique qui sera, depuis Londres, radiodiffusé le 18 juin. Isolés, dans leurs diversités, ils écrivaient les premières lignes de l’Histoire de la Résistance. C’est la résistance des pionniers, une affaire intime où la conscience seule, dicte la voie à suivre, sans supputer les probabilités d’une victoire. »

Journée de la mémoire de l’esprit de résistance
Estragon élargit la focale et montre bien par des paroles fermes que cet esprit de Résistance est symbolisé par cette date. Il dit :

« Cette réunion du 27 Mai 43 est un moment historique : à son issue naitra, sous la présidence de Jean Moulin, le Conseil National de la Résistance. L’événement sera de portée considérable. Toutes les forces de résistance jusque-là dispersées, parfois opposées, au mieux concurrentes, vont désormais être coordonnées : avant le 27, il y avait des résistances, après le 27 il y aura la Résistance comme le synthétisera si bien Daniel Cordier, son fidèle secrétaire.  Il était légitime que l’anniversaire de cette date capitale devienne Journée Nationale de la Résistance. »

Le rôle de De Gaulle :
Gérard Estragon salue le rôle de Charles De Gaulle en ces termes : « La création du CNR est une formidable victoire politique, au sens noble du terme, qui assurera le 8 mai 45 la présence française parmi les vainqueurs face à l’Allemagne nazie vaincue, ainsi, et ça n’est pas un détail, que notre indépendance vis à vis de nos libérateurs soviétiques ou Américains, ce qui ne fut pas le cas, hélas, pour de nombreux pays européens libérés.

Charles De gaulle, le visionnaire, avait trouvé en Jean Moulin, ce haut fonctionnaire, serviteur surdoué de la République, un négociateur habile et opiniâtre capable de ce miracle : rassembler ces français, combattants de l’ombre, au passé, aux idéologies, à l’appartenance de classe sociale différentes. Charles de Gaulle avait tracé la voie, il l’écrit mesurant à posteriori l’ampleur de la tâche : Regrouper la France dans la guerre, lui épargner la subversion, lui remettre un destin qui ne dépende que d’elle-même. »

Le panthéon varois
Gérard Estragon salue les résistants varois : « Ce rassemblement historique, mais rare, de personnalités aux sensibilités diverses et aux origines sociales différentes, c’est ce que notre comité ANACR de Toulon célèbre en honorant avec la même ferveur la mémoire de nos trois héros toulonnais : le communiste Gabriel Péri, un intellectuel anti fasciste de la première heure, brillant journaliste et homme politique, Honoré d’Estienne d’Orves le flamboyant officier de marine issue de la noblesse provençale, et Esther Poggio, la revendeuse du cours Lafayette, engagée dans un réseau gaulliste, fierté du peuple besogneux de notre cité. Personnages emblématiques s’il en est, tous trois morts en pleine jeunesse, assassinés par les nazis. Ils ont leurs noms gravés dans le marbre de notre riche panthéon toulonnais et nous en sommes fiers. Pour nous c’étaient eux la France debout, celle qui refuse la servitude dans le même élan patriotique transcendant les origines sociales et les idéologies

Résister de nos jours
On se souvient que l’an dernier Estragon avait  été visé par un groupe de manifestants d’extrême droite lui reprochant son glissement de l’esprit de la Résistance vers les  problèmes de notre société. Et bien il

Un campement de migrants en France

persiste et signe. Il dit : « Nous avons également la tâche d’entretenir cet esprit qui les animait ; pour nous, il est intemporel. C’est l’esprit qui nous fait résister aux forces ou aux idéologies qui porteraient atteintes à nos libertés, à l’intégrité de notre territoire, à nos concitoyens, aliénant les plus faibles. Face à une économie mondialisée, la solidarité, la justice sociale doivent être planétaires. »

L’esprit de la Resistance
« Nos contemporains et nos descendants qui souhaiteront conserver et améliorer les valeurs républicaines, la démocratie, les principes de la déclaration universelle des droits de l’Homme, doivent garder dans le cœur et dans l’esprit, la flamme vive de l’esprit de résistance.

La partie n’est jamais gagnée et les forces nuisibles, les ambition des oppresseurs et des exploiteurs, les tentations autoritaires, alimentées par des populismes racoleurs sont toujours prêtes à profiter de nos faiblesses, de nos renoncements, de nos querelles, et parfois de nos lâchetés. »

Une note d’espoir
Le discours de Gerard Estragon s’achevait sur une note d’espoir : « N’oublions jamais que pendant ces périodes sombres un espoir habitait les cœurs et les consciences de nos parents et grands-parents. Soyons à la hauteur de cette espérance en étant résolument optimistes, affirmons notre confiance en l’avenir, en notre jeunesse française et européenne, en la Science, au progrès technique et social, en la République et ses institutions, en nos représentants du peuple démocratiquement élus. »

C’est la nuit qu’il est beau  de croire en la lumière !

A.N.A.C.R. du Var 119, rue Jean Jaurès 83000 Toulon téléphone : 04 94 62 60 75
Courriel : anacr-var@orange.fr
Gérard Estragon  Président ANACR du VAR
Gérard Martin secrétaire Comité de Toulon

Jean-François Principiano

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