Ne les oublions pas, ils ont donné leur vie pour la liberté

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78eme anniversaire du débarquement en Provence

Dans le cadre du 78e anniversaire du débarquement en Provence et de la Libération, le Comité de Toulon de l’ANACR organise samedi 13 août une cérémonie en hommage à deux membres du Corps franc de la Libération, Jacques Bruschini et Roger Sotgiu, abattus deux jours avant le Débarquement du 15 août 1944 et à Come Menna, tué au cours de la Libération de Toulon. Le rassemblement aura lieu au Monument aux Morts du Pont de Bois à 18h pour se diriger Quai Rivière Neuve et déposer une gerbe devant la plaque dédiée à Come Menna. Les trois jeunes  résistants  sont tombés sous les balles  allemandes durant le dernier été de la Seconde Guerre mondiale. Menna était un enfant du quartier d’origine italienne et travaillait à l’arsenal, membre du parti communiste français il s’était engagé volontaire dans les Corps Francs au péril de sa vie. Bruschini était également ouvrier à l’arsenal comme artificier tandis que Sotgiu était ouvrier à la SNCF.

Gilbert Kersaho 1922-1944
La cérémonie se poursuivra à 18h30 par un dépôt de gerbe devant la stèle de Bruschini et Sotgiu, chemin Mon Paradis à Valbertrand. A cette occasion un hommage sera rendu à Gilbert Kersaho, jeune combattant FTP abattu le 27 juillet 1944 à Pontevès et dont une rue voisine porte le nom. La mémoire de ce héros est un peu plus documentée. Rappelons-nous. Né le 4 avril 1922 à Lorient dans le Morbihan il est abattu le 27 juillet 1944 à Pontevès dans le Var. C’était un modeste employé de commerce  qui choisit par patriotisme de devenir maquisard Francs-tireurs et partisans (FTP).

Refus de la défaite
Fils de Gustave Kersaho et de Marguerite Rebeyrol, sans profession, Gilbert Kersaho, réfractaire au Service du travail obligatoire (STO) est un simple commis de droguerie à La Valette du Var, membre du parti communiste  français clandestin il rejoignit les FTP du Camp Faïta dans le massif des Maures par patriotisme. Il fut enregistré sous le matricule 61 028. Arrêté par les gendarmes aux Arcs, le 25 août 1943, avec un autre maquisard valettois, Albin Roux, pour usage de fausses pièces d’identité il est incarcéré a Toulon puis à Marseille par le régime de Pétain. Avec son camarade, il put s’évader  des Baumettes à Marseille et regagna le maquis. Il participa aux  nombreuses actions de cet important groupe FTP, devenu la Première compagnie FTP de Provence, jusqu’à son déplacement dans les Basses-Alpes au début de 1944. Il fit partie du détachement attaqué le 5 avril 1944 par les soldats allemands à La Braïsse, commune de Châteauredon, près de Digne où une dizaine de ses camarades furent tués.

Prendre les armes contre l’occupant
Gilbert Kersaho s’illustra  dans  la compagnie renvoyée dans le Var en mai 1944 avec comme mission de combattre les allemands juste avant le débarquement. Les  historiens américains ont reconnu eux-mêmes le rôle décisif  joué par la Résistance en Provence et notamment dans le Var. Ce détachement, qui prit le nom de Camp Battaglia, s’installa d’abord à Villecroze, puis, au début de l’été, dans le massif du Bessillon. C’est là que les maquisards furent attaqués par les Allemands le 27 juillet 1944. Gilbert Kersaho fut abattu dans les bois comme six autres de ses camarades, tandis que dix otages étaient exécutés non loin.

Une stèle sur les lieux de l’attaque, un monument au bord de la RN 560, à La Genevrière à Pontevès, et un cénotaphe au cimetière de Cotignac, furent érigés à leur mémoire en 1945. Le nom de Gilbert Kersaho a été donné à une rue de La Valette le 11 avril 1945 et à une rue de Toulon le 20 février 1946. Il obtint le titre de « Mort pour la France ».

À une époque où la grande majorité des français adhérait encore aux idées pétainistes par confort et veulerie, des hommes comme lui indiquent le chemin du courage, de l’honneur et de la dignité. Il est juste et nécessaire de s’en souvenir pour mieux appréhender le présent.

Le massacre du Pont du Las
Le mardi 23 août à 11h, en partenariat avec L’Amicale des Anciens du ler Bataillon de choc (AABC/Centre National d’Entrainement Commando), le Comité de Toulon, présidé par le dynamique et vigilant docteur Gérard Estragon rendra hommage aux sept soldats et à Jean Orcier, assassinés dans le Quartier du Pont du Las, par l’armée nazie en 1944, devant les stèles du Monument aux Morts du Pont du Las, Avenue du XV° Corps. La cérémonie sera clôturée par un dépôt de gerbes.

Une allocution sera à chaque commémoration, prononcée. Ces cérémonies qui se répètent tous  les ans devraient  cette année tout particulièrement recevoir l’appui des Elus locaux qui ont beaucoup à apprendre, en tant que citoyens responsables, de cette période de l’histoire de la Provence, au moment  même où l’on assiste à des tentatives de remises en question des idéaux issus de la Résistance.

Jean François Principiano

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