La mort en face

0

Ils ont été jetés sur les routes, ou en mer, comme monnaie d’échange : des milliers de migrants ont vu les frontières de la Turquie s’ouvrir, par la volonté cynique du président Erdogan, mais ce n’était pas pour aller vers un monde meilleur…

Monnaie d’échange, donc, pour obtenir de l’aide des pays européens dans le bras de fer qui oppose la Turquie au président Assad. Deux pays qui ignorent la valeur de l’humain…

Ils ont froid, ils ont faim, ils sont épuisés, se font insulter, et le regard de ces enfants, en forme d’appel au secours silencieux, et surtout sans espoir, devrait nous faire honte. Mais nous avons d’autres soucis : le Coronavirus, le 49-3 sur les retraites, et l’annulation de manifestations commerciales.

D’ailleurs, il n’est même pas imaginable d’accueillir des milliers de personnes, et ce n’est pas une analyse politique : imaginez un président de la République qui ouvrirait largement ses frontières pour porter secours à ces enfants, ces femmes, ces hommes… ! Nous n’avons ni les structures, ni l’organisation pour gérer un tel afflux. Sans parler d’une société qui rejette les différences, les « étrangers », les cultures venues d’ailleurs…

Que l’on soit de gauche, du centre ou de droite – pas de l’extrême qui a depuis longtemps choisi son camp – il faut juste avoir le courage de dire son impuissance. Et de regarder la mort en face : celle de ces déracinés à qui l’on a fait croire qu’ils étaient libres, désormais…

Nicole Fau

 

Crédit photo HCR

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.