Le candidat du RN, M. Navarranne, m’invite à un échange avec lui « face caméra » s’estimant « mis en cause » dans mon texte « L’enquête du Monde diplomatique : le RN a perdu la mémoire » publié le 28 février sur tv83. Se demandant si « ce René Fredon aurait la courtoisie et le courage d’échanger avec lui » ?
« Ce René Fredon » signe les textes qu’il écrit. Si ce Monsieur prétend qu’il s’agit « d’allégations », qu’il en fasse la démonstration. Que ne m’attaque-t-il pas pour dénonciation calomnieuse, faux caractérisé ou autres ? Je ne serai pas son « faire valoir » !
J’ai vécu de près, privilège de l’âge, ainsi que des dizaines de milliers de Toulonnais.es, les évènements de cette période « sans précédent » en effet. Comme citoyen, militant communiste et comme journaliste d’un journal d’opinion : La Marseillaise. J’ai une assez bonne mémoire et beaucoup d’archives. Il peut vérifier auprès de son co-listier qui fut second adjoint de la municipalité FN de l’époque. À part le sigle, devenu RN, il y a bien une filiation.
Si ce rappel de faits, tous avérés -et il en manque beaucoup- lui a désagréablement chatouillé l’épiderme, j’en suis pleinement satisfait.
Je n’ai nullement l’intention de me justifier « face à lui » et à sa demande si peu courtoise : « ce René Fredon et ses allégations »…D’ailleurs je ne débats pas avec le RN, je le combats politiquement. Faudrait-il se contenter des professions de foi, des programmes municipaux ?
Leurs racines, leurs positionnements, leurs actes, leurs fréquentations internationales parlent davantage que les postures électoralistes. Leur présidente fut la première à féliciter Trump. Tout un symbole de proximité politique, de nationalisme ultaconservateur au service d’un système d’exploitation capitaliste en bout de course.
Historiquement comme idéologiquement, un fossé nous sépare. Nous n’avons pas du tout la même conception de la République ni le même projet de société en perspective. Seul point d’accord, si l’on peut dire ! Et je distingue l’appareil du RN, le « noyau dur », de la masse de ses électeurs.trices sensibles aux promesses sécuritaires et identitaires dans un monde où règne l’argent-roi et la loi du profit maximum par un consumérisme débridé, incompatible avec la sauvegarde de la planète et toute justice sociale.
Le rappel de ce que fut l’atmosphère « lourde » de notre ville durant cette mandature sous la coupe du FN, faite de scandales et de luttes de clans, de règlements de comptes, de procès en tous genres, a bien quelque chose à voir avec le contexte des 20 années précédentes comme avec celles qui ont suivi.
Et qui sont l’objet de l’enquête publiée dans le Monde diplomatique sur un système très affairiste où perdurent fraudes, clientélisme, opacité, absence de démocratie… sur fond de régressions sociales, de chômage persistant, de privatisation des services publics, de logements sélectifs et de creusement des inégalités sociales.
M.Navarranne aura du mal à passer pour un chevalier blanc.
René Fredon
