La « Majorité » démocratique des 18 % par le Dr Vincent CARRET

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Ou  notre démocratie à bout du bout d’un système … Asphyxiée et à réanimer d’Urgence !

En pleine crise sanitaire où les morts nous hantent, notre système de « démocratie des 18% » nous parle de Sapin de Noël, arbre Mort, préoccupation et priorité du moment !

Il y a des choses devenues simples à comprendre et qui ne passent plus !
Être élus à la dite « Majorité » avec 18% voire 10% des voix n’est plus compréhensible pour le commun des mortels, en tout cas des plus normaux .

On peut la faire dans tous les sens à l’envers, à l’endroit, à gauche, à droite, par derrière, de côté … cet enfumage auprès du plus grand nombre des 80 à 90 % de Français, ça ne marche plus ! et pour cause !

« Nous sommes parvenus à bout du bout de systèmes , sanitaire, juridique, économique, sociétaux , usés et dépassés qui ne répondent plus aux aspirations des temps modernes et des demandes de nos concitoyens » dixit de manière lucide un ancien Ministre de la majorité, Madame Agnès BUZYN au sujet du système de santé en crise, il y a encore peu , dont acte.

Cette crise de citoyenneté ne s’arrête visiblement pas là et démasque au grand jour aujourd’hui et au fil du temps une crise sans cesse reculée où tout est fait pour regarder ailleurs, notre dite « démocratie » de la « majorité » où de manière hallucinante on peut être « élu » député avec 10 % des votes des inscrits et maire avec 18%, c’est à dire non validés et non plébiscités par 90 à 82 % de ces concitoyens !

«  Notre démocratie étouffe, elle est asphyxiée, il faut lui apporter de l’oxygène, beaucoup d’oxygène et la réanimer au stade où nous en sommes et la situation s’aggrave » rajoutait déjà il y a deux ans un autre Ministre de tout premier plan et toujours au « Top Ten » des hommes politiques appréciés des français, Nicolas HULOT.

Gerard COLLOMB Ministre de l’intérieur, lors de son discours de démission,  annonce : «  dans nos territoires perdus de la République le vivre ensemble risque de plus en plus d’être remplacé par le vivre en face ou le vivre contre »

Ces constats de ruptures partagés au plus haut niveau de l’état, à demi mot, par le Président de la République lui même, sont une réalité devenue brutale. «  Nous devons nous réinventer, tous , moi le premier » en dit long sur le bilan au lendemain des dernières élections.

60 % d’abtention, c’est déjà une inquiétude majeure , quand ce n’est pas plus . On y rajoute pour ceux qui ne s’y intéressent plus, 10 % de bulletins blancs et 8% de bulletins nuls ( jamais comptabilisés, c’est préférable) et on oubliera par décense les non inscrits !

Combien aujourd’hui boycottent ou se mettent à l’écart d’un système usé et devenu « À bout du bout et asphyxié , à réanimer d’urgence » ?

Tout le monde se souvient du journaliste Edwy PLENEL qui au lendemain des élections présidentielles lance sur un plateau TV en présence de Jean-Jacques BOURDIN au nouveau Président de la République élu, Monsieur E. MACRON : « vous n’êtes élu qu’avec 18% des votes des inscrits c’est à dire seulement 18 % de votes d’adhésion et élu pour le reste non pas par des votes pour mais CONTRE votre opposant ».

Luc FERRY , ancien Ministre de la République, et Philosophe , ira dans le même sens un matin dans l’émission BOURDIN Direct sur RMC et élargira , à juste titre, cette vision au delà du seul candidat E. MACRON. « Quand, quelque soit le suffrage et le candidat, aprés avoir perverti le suffrage universel depuis François MITERRAND en faisant en sorte de s’assurer de rencontrer le RN ou ex FN au second tour et rallier toutes les énergies existantes pour les y conduire au premier tour, c’est au final 80 % de la population qui ne votent plus pour un président de la République par adhésion ou conviction, 80 % sont CONTRE lui et ça ne marche plus ! »

« Cette  majorité des 20 % restant est la dictature des minorités », concluait Luc FERRY !

Nous sommes tous un jour ou l’autre destinés au suffrage d’un vote démocratique et en recherche de validation dans des postes de leadership, pas uniquement en politique . En entreprises, en associations, en clubs, en famille….. Ces moments sont tous dictés à travers le vote par un rapport de confiance, la confiance étant la valeur cardinale de la démocratie . Cette logique , simple et fondamentale, est admise de tous au quotidien.

Cette majorité sollicitée à travers le vote ne fait que légitimer et crédibiliser ce leadership de manière incontesté et incontestable devant tous, on est plébiscité ou pas  par le plus grand nombre.

Nos vies et nos mondes de citoyens « normaux » ne ressemblent pas aux autres, en tout cas pas au système dit « démocratique » de nos élections classiques ….

De fait , il apparait à tout individu « normal » dans nos vies, se présentant au suffrage et au vote de son monde réel, d’accepter de recevoir le message clair et limpide envoyé par les urnes et d’en percevoir tout son sens.

Le verdict des urnes à hauteur de 18 %, voire 10 %, pour vous et moi, potentiels candidats aux Urnes, serait sans appel. Au delà du NON, de l’échec cuisant, il en irait  d’une certaine honte et d’une gène, et de la parfaite compréhension d’un message clair et sans appel!
«  On ne veut pas de toi ! »

Oui mais voila, notre monde « normal » est différent.
Cette « démocratie » ou dictature des minorités selon Luc FERRY, semble hélas bénéficier du renoncement général, d’une fuite vers l’inconnu et un rapport de défiance générale. Les élus finissent par être élus par défaut et non plus par adhésion et par confiance, à des exceptions prêts il est vrai.

Ce n’est pas les 18 % des votes des inscrits qui portent ces nouveaux élus au pouvoir et aux responsabilités, c’est aussi les 0 % de votes pour leurs opposants qui doit aussi nous alerter !

En attendant , en pleine « tempêtes » et en pleine crises sanitaires et autres crises qui secouent notre pays et qui arrivent, ces nouveaux élus de ces nouvelles majorités des 18% s’attaquent à des priorités qui leurs sont chères. Le Sapin de Noêl qui est un arbre mort et le Tour de France qui pollue.

Impressionnants ! Hallucinants !
Peut être aurait il était plus judicieux de rendre prioritaires et de s’inquiéter de la mort de nos aînés , femmes et hommes morts en pleine crise sanitaire, isolés dans les Ephad et en souffrance de prise en charge dans notre système de santé qui craque , et le tour de France des Hôpitaux en galère qui se préparent pour affronter une crise qui n’en finit pas .

Dans l’esprit des gens normaux il n’y a pas que le Sapin de Noël qui est un arbre mort et sans vie qui doit nous inquiéter, la démocratie des 18% est elle aussi bien mal en point et à l’agonie …

Derrière chaque crise il y a deux notions , celle du danger et celle de l’opportunité. Peut être à travers ces « délires » nous est il donné l’occasion de découvrir au grand jour une nouvelle pollution qui nous affecte tous ,  «  la pollution intellectuelle » , celle des idélogies et des dogmes en tout genre , qui commence à sérieusement polluer la vie et les esprits de chacun d’entre nous au quotidien !

«  Quand les hommes ne peuvent changer les choses , ils changent les mots, et détournent  les attentions et les regards » disait Jean JAURES,  mais aussi , ils « jouent , manipulent et trafiquent les chiffres » disait Winston CHURCHILL .

Comment mieux résumer ce malaise général de cette perte de confiance générale ( et donc de démocratie ) que l’on refuse d’affronter et pour lequel tout est fait pour faire regarder ailleurs et fuir les réalités que de se rappeler d’un grand homme dans sa vision de notre société, jusqu’aux dernières heures de sa vie, Monsieur Jean D’ORMESSON ?

Interviewé par Marc-Olivier FOGIEL qui lui demande quel regard a t-il sur la société et comment la résumerait-il ? , Jean D’ORMESSON répond dans un sourire malicieux :
«  Nous vivons dans une société d’imposteurs et d’impostures ! »

Certes mais l’imposture tout comme la « Démocratie de la majorité des 18 % », à ses limites.

Cette « Démocratie de la majorité des 18% » au delà  de son ahurissante existence et « légitimité » est tout un symbole de la Rupture et de la perte de confiance en un système à réanimer d’Urgence . Notre belle et bien fragile Démocratie.

« Il faut se réinventer, tout réinventer, moi le premier » annonce le Président de la République,  peut être faudrait il se pencher en Urgence sur notre système démocratique actuel bien en souffrance et qui étouffe de plus en plus.

Dr Vincent CARRET
Ancien Chef de Services des Urgences
Praticien Hospitalier
Responsable AMUF Toulon-la Seyne et VAR

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