Ils se sont battus contre une « Folie »

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( En hommage au Docteur Eric Loupiac / Amuf )

docteur Éric Loupiac © Maxppp – Philippe Trias

Nous avons été les acteurs dociles et zélés, certains plus que d’autres, certes, ou en révolte, d’une « Folie » !

La parole n’est pas de l’AMUF mais du Président de la République en personne en ce mois d’Avril 2020 de crise sanitaire  devant la Nation ,  je cite  : «  Avoir abandonné le Soin, la Santé et l’hôpital public aux lois du marché,  était une folie » !

 

Une « Folie » et donc un danger!
Derrière cette folie, combien de certitudes, d’arrogance, de mépris, de cynisme, de drames, de souffrances et maintenant de dégâts pour la société ?

L’épidémie du Covid-19, prévisible ou pas, est surtout un terrible « Révélateur » de ce qui se cachait, l’effet « Iceberg » est soudainement vertigineux …

Alors que l’AMUF alerte et ne cesse de se battre depuis des mois sur ce terrain des risques que font courir sur nos populations, nos malades et nos personnels soignants, les politiques de santé hasardeuses menées depuis des années, nous nous interrogeons ?

Comment se fait-il que face à ce danger et cette folie reconnue aujourd’hui par le Président de la République, aucun esprit clairvoyant, intelligent, brillant, courageux et  responsable, n’ait pu se manifester haut et fort pour l’en avertir ?

Combien de silences coupables, complices et complaisants, trop dociles  et intéressés, discrets et trop discrets, mais aussi contraints et obligés, certainement, sont aujourd’hui, quelque part en conscience et en responsabilité de cette folie ?

Nombre de ceux qui aujourd’hui veulent encore réinventer le système de santé (toujours les mêmes « humilités ») sont les mêmes « dogmatiques » qui l’ont organisé, agencé, planifié, depuis des années, sans rendre de compte à personne, sans remise en cause, on en voit le résultat et la faillite . « Ils ne sont pas la solution quoiqu’ils en pensent , ils font partie du problème ! ».

Parce que nos combats sont vrais, justes, courageux et responsables et qu’ils nous obligent depuis toujours, permettez-nous d’être fiers de les avoir menés.  Nous affirmions aussi, «Ils sont légitimes, sauf à nous en prouver tout le contraire», ils l’étaient, Le Président de la République vient de le valider devant tous.

L’annonce terrible du décès il y a deux jours d’un de nos collègues Médecin Urgentiste et membre de l’AMUF, le Docteur Éric Loupiac, atteint du Covid 19,  transféré en Réanimation à Marseille et à nos côtés dans tous les combats menés pour défendre l’Hôpital public depuis des années sur son territoire, nous oblige bien au-delà de tout et plus que jamais. Il faisait partie aussi des premiers acteurs exposés pour lutter contre cette épidémie.

Puisse l’avenir nous obliger devant lui, les trente soignants et tous nos malades qui y ont laissé leurs vies à corriger cette folie que nous dénoncions et continuons à dénoncer !

«  Quand l’homme se tait alors qu’il devrait parler et dénoncer alors commence la lâcheté » disait Abraham Lincoln et que la lâcheté est la pire des conditions et des humiliations pour l’homme , alors se battre pour soigner et mieux soigner est une obligation, quelles qu’en soient les contraintes, les menaces et les pressions de toujours sur nos têtes …

Nous poursuivrons avec fierté cet engagement avec toute notre énergie, comme toujours et pour reconstruire, à condition que les leçons de la faillite de ces systèmes soient enfin reconnues et assumées.

Il se battait depuis des années pour soigner et vouloir mieux soigner, tout le monde, car soigner au sein des services d’ Urgences/SAMU/SMUR  est devenu difficile et compliqué, un vrai combat quotidien…

Il est un exemple à suivre pour toutes nos générations de Médecins Urgentistes.

Dr Vincent CARRET
AMUF

1 COMMENT

  1. L’urgentiste Éric Loupiac est le dixième médecin français à mourir du coronavirus. Nous n’oublierons jamais !
    Malgré les belles paroles du mois d’Avril du Président Macron, n’oublions pas qu’il y a quelques temps le même envoyait les CRS pour matraquer les hospitaliers qui « osaient » manifester. Qui « osaient » réclamer plus de moyens pour l’Hôpital public oubliant certainement ce que Monsieur Macron leur a dit face caméra le 6 avril « Il n’y a pas d’argent miracle » ! Ce que s’empressait de confirmer d’un hochement de tête sa Sinistre de la Santé Madame Agnès Buzyn.
    Pas d’argent miracle pour l’hôpital public, pas de masques, pas de gel Hydro-alcoolique, pas de respirateurs artificiels…
    Heureusement que nous avons ces Hommes et ces Femmes en première ligne qui payent de leur vie, l’impéritie de ces décideurs, qui aujourd’hui n’ont même pas honte.
    Nous n’oublierons jamais !

    Laurent di Gennaro

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