Le Ségur de la Santé que l’on voulait faire passer pour le plan « Miracle » n’a rien réglé.
L’attractivité n’est pas au rendez-vous et loin d’y être tant le balancier est parti loin. Les Soignants en phase avec le réel le savent et le vivent.
Ce message tant de fois asséné lors des échanges sans filtres entre nos candidats à l’élection présidentielle et nos concitoyens finira t-il pas être entendu en haut lieu ?
Nous, Médecins et équipes d’Urgences sur nos territoires de France, en appui de nos Chirurgiens, en appelons aux Candidats du deuxième tour à la Présidentielle à s’engager et à AGIR urgemment sur le secteur de la Chirurgie hospitalière dans le cadre de leurs projets SANTE pour le pays.
Nous ne sommes rien, nous Urgentistes et équipes d’Urgences de France sans nos équipes de Chirurgie, sans nos Blocs opératoires, sans nos infirmiers et infirmières de Bloc ou IBODE, sans nos Anesthésistes, au sein de nos hôpitaux dans la chaine de secours et d’urgences vitales, sans ce secteur des plus sensibles et stratégiques et leurs équipes spécialisées en des moments ou personne ne peut se mentir.
Nous ne sommes rien sans le niveau de compétences et de technicité de l’ensemble de nos équipes chirurgicales en chirurgies programmées et spécialisées partout sur nos territoires au plus prés de nos populations.
Partout en France les blocs opératoires et les équipes souffrent de leur fermeture obligée et contrainte par manque de personnels en nombre. Les retards de prise en charge cumulés suite à la crise sanitaire du Covid-19 alertent et inquiètent.
Nous payons cher, très cher, avec nos malades ces années de retard et de manque de clairvoyance de pensées politiques au regard des politiques de santé menées depuis trente ans et qu’il nous faut aujourd’hui en CATASTROPHE rattraper, partout sur nos hôpitaux.
Oui, la situation est jugée grave.
Oui ce secteur hospitalier sensible et en crise à l’image de l’hôpital public et de ses blocs opératoires qui se doivent d’être disponibles 24 heures sur 24, 365 jours par an, justifient un véritable « électrochoc » de reconnaissance et d’attractivité eu égard ses missions et ses obligations, de TOUTE URGENCE !.
Par défaut de reconnaissance et de juste considération dans leur rôle et leurs missions malgré les enjeux pour nos populations, de nombreux soignants ont renoncé. Nous ne les trouvons plus et devons « la mort dans l’âme » fermer les salles d’opérations jusqu’à un niveau qui n’est plus acceptable.
Renoncer, se taire et rester indifférent face à cette crise de « la perte de sens » et « la perte de considération » de ces professions et de ces secteurs ne serait pas admissible et impardonnable.
Impardonnable de cautionner et de valider un tel gâchis humain ! Ce n’est pas possible.
Nous, équipes de Chirurgies, de blocs opératoires et équipes d’Urgences, en appelons à l’AIDE en ces temps inédits de gravité et de prise de conscience, à l’aide nos élus les plus proches et leurs relais au niveau de la Présidence de la République et du premier Ministre pour agir et décider dès maintenant et en situation de crise, c’est-à-dire en urgence.
Il nous faut, avec nos élus, nos patients, nos usagers et associations, adresser devant la nation et nos territoires un message FORT auprès de nos équipes afin de leur garantir dans un avenir proche des conditions d’exercice totalement repensées et revues, tant en terme de reconnaissance et donc d’attractivité que des conditions de travail qui font partir et renoncer trop de professionnels reconnus.
Le Plan du Ségur pour la Santé au vu de l’ampleur de la situation n’a pas suffi à les retenir et les garder , ils sont partis et continuent à quitter l’hôpital public et nos blocs opératoires et ne reviennent pas !
Sauvez et sauvons tous, notre Chirurgie hospitalière pour qu’elle puisse continuer à répondre présent comme elle le faisait par le passé.
Ces combats sont justes, ils sont surtout de notre responsabilité envers nos concitoyens !
La problématique de la désertification médicale au-delà de la médecine générale concerne aussi l’ensemble des spécialités médicales et chirurgicales.
La Chirurgie et la couverture chirurgicale sur nos territoires est déjà au quotidien l’objet de vives inquiétudes et de combats qu’il ne faudrait pas perdre.
Mobilisons nous et agissons, vite , très vite !
Dr Vincent CARRET
AMUF Var
