En ce 22 janvier jour anniversaire du départ de l’Abbé Pierre pour ses grandes vacances, nul ne pourra s’étonner que nous nous invitions dans ce débat, en nous étonnant de l’absence du logement dans le questionnement proposé par le Président de la République dans sa « lettre aux Français ».
Le débat qui s’ouvre entend pourtant répondre à un mouvement né de la dégradation du pouvoir d’achat des catégories les plus modestes. Or le renchérissement du coût du logement depuis 30 ans est un élément majeur de cette dégradation (les politiques successives de défiscalisations aux coûts et conséquences mal évalués et non maîtrisés, en étant un facteur aggravant, ayant fait du logement « produit » de première nécessité , un « produit financier et de spéculation »).
Mais puisque le Président de la République nous dit qu’il n’y a pas de questions interdites, autorisons nous à en verser quelques unes au débat:
- – quels sont les moyens à mettre en œuvre pour que l’engagement pris par le Président de la République, qu’il n’y ait plus de personnes à la rue fin 2017, soit tenu en 2019 ?
- – Quel est le coût de logement (loyer + charges) supportable par une personne ou un ménage bénéficiaire du RSA, un Smicard, un retraité? Et sur quels leviers agir pour que chacun puisse disposer d’un logement décent à un coût compatible avec ses ressources: davantage de logements sociaux ? des APL revalorisées pour prendre en compte le coût réel du logement ? des loyers privés encadrés ou conventionnés ?
- – Comment enrayer la baisse de la construction de logements constatée en 2018, et particulièrement celle des logements abordables ? Mettre fin à la ponction de 1,5 milliards sur le budget des HLM ? Rétablir une APL accession ?
- – Comment assurer, y compris en zone tendue, le relogement effectif des personnes prioritaires par les commissions DALO ? Accroître les moyens à la disposition des préfets ? Sanctionner ceux qui n’usent pas de leurs prérogatives pour respecter la loi ?
Monsieur le Président de la République, le respect du droit au logement ne peut pas être la résultante hypothétique d’une croissance économique elle-même conséquence inespérée de la réduction des dépenses publiques, surtout lorsque celle-ci affecte les outils de solidarité.
Sans logement décent il n’y a pas de vie familiale, il n’y a pas de vie sociale, il n’y a pas de sécurité et de santé possibles.
« Le devoir de tout gouvernant est de loger son peuple » Abbé Pierre
Jean-Paul JAMBON
Fondation Abbé Pierre
Représentant Départemental Var Secrétaire du Collectif de Veille DALO 83