Fillon : ça ne s’arrange pas !

0

Il n’avait guère été convaincant le 6 février, pour 65% des Français, dans sa contrition tardive. Tout juste rassuré le noyau dur de sa famille politique. Il avait tout de même oublié de parler des fameuses notes de lecture généreusement payées par un riche et proche éditeur.
Inattention sans doute ?
Il a tenté de minimiser l’interview de son épouse en 2007 au Sunday télégraph, révélée par Envoyé spécial. Des propos accablants qu’il a contestés, allant jusqu’à dire que « on avait sciemment pris des morceaux de phrases tirés de leur contexte »!

Ce qui lui a valu une double et sévère mise au point de la productrice de l’émission, Elise Lucet et de la journaliste anglaise,Kim Willsher, confirmant sans ambiguïté l’authenticité des propos rapportés. Cette dernière y allant d’un tweet du 6 février 17, plutôt agacé :

« Non M. #Fillon ! Les propos d’Envoyé Special n’ont pas été sortis de leur contexte. Le reportage ne m’a pas choqué. SVP. Cessez …(1/2) .de m’attribuer ces propos. L’interview et le film sont dans le domain publique. LES FAITS. SVP. (2/2).  »

A part ça tout va bien ? Il a tout de même convenu qu’aujourd’hui, l’opinion ne comprend plus que ceux qui nous dirigent puissent bénéficier de ces préférences familiales douteuses, même si elles sont encore légales.  Elles relèvent de privilèges exorbitants soigneusement dissimulés. A plus forte raison si ce sont des emplois fictifs, ce que s’efforce de vérifier le parquet financier, parfaitement compétent et qui a beaucoup de travail depuis 2013.

Et venant d’un ancien premier ministre, candidat à la présidentielle qui promet « du sang et des larmes » aux Français, qui rêve de s’attaquer à la sécurité sociale… l’opinion publique est encore moins tendre !

Voilà que « le Canard enchaîné » en remet une couche cette semaine en révélant que Pénélope aurait touché 29 000 euros d’indemnités de licenciement lorsque son employeur de mari l’a licenciée en novembre 2013, ce qui s’était déjà produit lorsque Fillon était devenu 1er ministre : 16 000 euros d’indemnités de licenciement pour son épouse qui avait déjà trouvé un emploi d’assistante parlementaire…de son suppléant. Vous suivez.

Ah ! si tous les licenciés étaient ainsi traités…Fillon veut réduire au contraire les indemnités de ces « assistés », en montant et en durée. Pour lui et quelques autres privilégiés, l’argent coule à flots.

Mais ce n’est pas tout. Un malheur n’arrive jamais seul, n’est-ce pas ? François Fillon est fortement soupçonné d’avoir d’autres sources de revenus qui relèveraient du conflit d’intérêts. Eléments à charge :
Après avoir quitté Matignon en 2012, il a crée une société de « consulting » 2F (comme François Fillon) juste avant de devenir député de Paris le 17 juin 2012. Il en est le seul associé ! Or, les députés et les ministres ne peuvent pas créer de telles sociétés…à moins qu’elle existe avant. Bien joué !

Avec son carnet d’adresse Fillon a donné des conférences à de grandes entreprises et banques, moyennant des honoraires confortables, pour un total de 755 726 euros en 3 ans, jusqu’en décembre 2015, selon Le Monde. Pas mal.

Il a aussi été rémunéré par une société de conseils aux entreprises, la sté Ricol Lasteyrie qui l’a confirmé à Médiapart, pour des prestations oscillant entre 40 000 et 60 000 euros. Pour un total estimé à 200 000 euros depuis 2012 !

A vous en donner le tournis, il faut aussi ajouter l’indemnité parlementaire : 5357 euros, net. Et il veut dérembourser les petits risques et ne pas augmenter « le coût du travail ». Quel coût ? C’est la source de la richesse des entreprises que se partagent…les actionnaires !

Rien d’étonnant à ce que François Fillon n’ait pas voté la loi sur la transparence de la vie publique adoptée le 11Octobre 2013, après l’affaire Cahuzac qui avait ébranlé le pouvoir. Fillon n’en voyait pas l’intérêt. On comprend pourquoi. (1)

Voilà qui ne va pas passer inaperçu, surtout que son ancien « patron » Sarkozy vient d’être convoqué devant la justice au sujet d’une autre et sérieuse affaire de surfacturation à propos des comptes de campagne de sa formation politique.

Comme dit si bien F. Fillon dans sa lettre aux Français…il y a de quoi rester abasourdi !

Décidément les temps s’annoncent difficiles pour nous faire avaler des couleuvres.

René Fredon

(1)    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028056315

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.