Ils ont été nombreux, 25 pour être précis, avec des fortunes diverses … Retour sur notre histoire commune.
La Première République, officiellement nommée République française, est le nom conventionnellement donné par les historiens à l’ensemble des régimes parlementaires de la France. Amenée par la Révolution française, la Première République succède à la Monarchie constitutionnelle qui disparaît le 10 août 1792 avec la prise du Palais des Tuileries par les sans-culottes, annonçant une nouvelle ère d’exercice du pouvoir en Europe.
Louis-Napoléon Bonaparte (1848-1852) Premier président de la République de la France, le neveu de Napoléon Ier est élu le 10 décembre 1848, au suffrage universel masculin, avec près de 75% des voix. Trois ans après l’élection, son coup d’Etat met fin à la République. Il se fait proclamer empereur et prend le nom de Napoléon III.
Adolphe Thiers (1871-1873) Après la chute du Second empire, Adolphe Thiers est nommé, en février 1871, chef du pouvoir exécutif – c’est-à-dire à la fois chef de l’État et du gouvernement – puis six mois plus tard président de la IIIe République le 31 août 1871. Il sera renversé moins de deux ans plus tard le 24 mai 1873.
Patrice de Mac Mahon (1873-1879) À la démission d’Adolphe Thiers, la majorité royaliste fait élire Patrice de Mac Mahon, un militaire de carrière, qui échouera à restaurer la monarchie. N’ayant plus de majorité parlementaire, il sera contraint de démissionner le 30 janvier 1879. « Le président n’a que ce choix : il lui faut se soumettre ou se démettre », avait déclaré Léon Gambetta. Champion du monde des phrase étranges, il précède aujourd’hui encore Donald Trump avec cette phrase restée célèbre : « La fièvre typhoïde est une maladie terrible : ou on en meurt, ou on en reste idiot, je le sais, je l’ai eu ».
Jules Grévy (1879-1887) Jules Grévy est élu le 30 janvier 1879, juste après la démission de Mac Mahon. Pendant son septennat, le domicile du chef de l’État devient officiellement le Palais de l’Élysée. Réélu en 1885, il démissionne deux ans plus tard le 2 décembre 1887, emporté par un scandale de trafic de décorations.
Sadi Carnot (1887-1894) En 1887 Marie-François-Sadi Carnot remporte la présidence face à Jules Ferry. il est assassiné six ans plus tard le 24 juin 1894 à Lyon, par l’anarchiste italien Sante Geronimo Caserio, d’un coup de poignard.
Jean Casimir-Perier (1894-1895) Président du 27 juin 1894 au 16 janvier 1895, il démissionnera au bout de seulement 6 mois et 16 jours. Détenant ainsi le mandat le plus court à l’Élysée … pour l’instant.
Félix Faure (1895-1899) C’est à lui qu’Émile Zola adresse sa célèbre lettre ouverte « J’accuse… » en une de « L’Aurore ». Félix Faure surnommé le « Président Soleil » sera le premier président à décéder à l’Élysée dans des circonstances singulières, dans les bras de sa maîtresse, Marguerite Japy, Meg pour les intimes. Railleries et plaisanteries circuleront sur son compte. Parmi elles, on retiendra peut-être celle de Clemenceau : « Il a voulu vivre César et il est mort Pompée ».
Émile Loubet (1899-1906) Loubet, qui entre à l’Élysée en 1899, est le premier président de la IIIe République a effectué un mandat de 7 ans complètement. La présidence de Loubet est l’une des plus stables de la Troisième République.
Armand Fallières (1906-1913) Opposant à la peine de mort, il gracie systématiquement les condamnés à mort pendant les premiers temps de son mandat. Bien que très populaire, il renonce à un second mandat. « La place n’est pas mauvaise, mais il n’y a pas d’avancement », déclare-t-il non sans ironie.
Raymond Poincaré (1913-1920) le mandat de Raymond Poincaré est bien évidemment marqué par la Première Guerre mondiale. Il n’hésite pas, parfois au péril de sa vie, à venir au front (essentiellement dans la Meuse et dans la Somme) afin de juger du moral des troupes et des populations déplacées.
Paul Deschanel (18 février 20 septembre 1920) Paul Deschanel est contraint de démissionner 7 mois plus tard pour raisons de santé (troubles mentaux) Son prestige et son talent littéraire lui valent d’être élu à l’Académie française en 1899.
Alexandre Millerand (1920-1924) Président de la République de 1920 à 1924. Il est surtout connu pour avoir été le premier socialiste (quoique indépendant) à entrer dans un gouvernement français. La victoire du Cartel des gauches aux élections législatives en 1924 le contraint à la démission.
Gaston Doumergue (1924-1931) Sa présidence est marquée par la prospérité de l’entre-deux-guerres et les années folles, mais aussi par une forte instabilité ministérielle – onze gouvernements.
Paul Doumer (1931-1932) il avait été battu 25 ans plus tôt par Armand Fallières. Il donne au chef de l’État un prestige moral davantage qu’un rôle politique. Il est assassiné moins d’un an après son arrivée à l’Élysée par un jeune émigré russe, Paul Gorgulov.
Albert Lebrun (1932-1940) Son second septennat, démarré en avril 1939, sera rapidement interrompu par la guerre avec l’Allemagne. En juillet 1940, Albert Lebrun est contraint de laisser le pouvoir à Philippe Pétain.
Vincent Auriol (1947-1954) Il devient le 16 janvier 1947 il est le premier à occuper ce poste sous la IVe République. Il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. En 1943, il parvient à rejoindre Londres en avion et se met au service du Général De Gaulle.
René Coty (1954-1959) Son mandat est marqué par le gouvernement de Pierre Mendès France, la fin de la guerre d’Indochine, le début de la guerre d’Algérie. En janvier 1959, René Coty cède ses pouvoirs à Charles De Gaulle, celui qu’il nomme « le plus illustre des Français ».
Charles De Gaulle (1959-1969) Après avoir été élu par un collège de 80 000 grands électeurs, en 1965 il instaure le suffrage universel direct et octroie par ordonnance le droit de vote aux femmes, le 21 avril 1944. Charles De Gaulle est le premier Président de la Vè République. Il bat au second tour un certain François Mitterrand. Il quittera le pouvoir en 1969, dans la foulée de l’échec d’un référendum sur son projet de révision institutionnelle. Il décède le à Colombey-les-Deux-Églises.
Georges Pompidou (1969-1974) Lorsque Georges Pompidou, lors d’un voyage à Rome en janvier 1969, est interrogé sur la façon dont il voit son avenir, il répond : « Ce n’est un mystère pour personne que je serai candidat à une élection à la présidence de la République quand il y en aura une, mais je ne suis pas du tout pressé ». L’affaire Marković sera le point de rupture définitif entre De Gaulle et Pompidou. Il décède le 2 avril 1974 à son domicile de l’Ile Saint Louis à Paris.
Valéry Giscard D’Estaing (1974-1981) Il l’emporte de justesse (50,8% des voix) face François Mitterrand. On lui doit l’abaissement de l’âge légal à 18 ans, la dépénalisation de l’avortement et un renforcement de la construction européenne. Son « Au revoir » reste dans notre mémoire télévisuelle. Il décède le 2 décembre 2020 des suites du Covid-19 à Authon (Loire et Cher).
François Mitterrand (1981-1995) le premier président socialiste de la Ve République. Il a le record de longévité à l’Élysée, deux mandats de sept ans chacun. Il fera abolir la peine de mort et voter plusieurs lois sociales (retraite à 60 ans, 5e semaine de congés payés). Il meurt huit mois après son départ de l’Élysée, mort le 8 janvier 1996 à Paris, d’un cancer qu’il avait tenu caché de 1981 à 1992.
Jacques Chirac (1995-2007) En 2000, le mandat du chef de l’État est réduit à 5 ans et le calendrier électoral inversé (les législatives dans la foulée de la présidentielle). Après les attentats du 11 Septembre 2001 à New-York Jacques Chirac refuse d’intervenir en Irak aux côtés des Américains. En 2002, il est réélu avec plus de 82% des voix face à Jean-Marie Le Pen. C’est la première fois que le FN est au second tour d’une élection Présidentielle. Jacques Chirac décède le à Paris.
Nicolas Sarkozy (2007-2012) Nicolas Sarkozy est élu président de la République le 6 mai 2007, avec 53,06 % des suffrages face à Ségolène Royal 46,94 %. À l’annonce des résultats, il s’enferme avec des amis au restaurant Le Fouquet’s, avant une retraite spirituelle à Malte, sur le Yacht « Paloma » de son ami Vincent Bolloré. Candidat à sa réélection en 2012, il est battu par François Hollande. De Patrice de Mac Mahon l’histoire a retenu une phrase célèbre « Que d’eau, Que d’eau », pour Sarkozy « Casse toi pauvre con » lui colle encore aux doigts et les nombreux procès aux souliers.
François Hollande (2012-2017) remporte la présidentielle de 2012 avec 51,6% des suffrages exprimés. Cinq ans plus tard, alors qu’il bat des records d’impopularité, il prend la décision de ne pas se représenter. C’est la première dans l’histoire de la Vè République. Il restera de ce président ses beaux discours notamment celui du Bourget où il déclara : »Mon ennemi c’est la finance » qu’il traduira dans les actes par la nomination du secrétaire général de l’Élysée (ancien banquier chez Rothschild), Ministre de l’Économie et des Finances, avant que ce dernier ne lui succède à la fonction suprême.
Le mandat de François Hollande prit fin en mai 2017. Pas trop tôt ont dit certains.
Emmanuel Macron ( 2017- ….) 25è Président de la République Française et le 8è Président de la Vè République. Le 7 mai 2017 les Français ont élu Emmanuel Macron avec 66,1 % des suffrages exprimés et l’ont élu de nouveau le 24 avril 2022 pour un second quinquennat.
Dans les 5 premières années il aura dû faire face à une forte contestation du personnel hospitalier à qui il a expliqué (non sans humour) qu’il n’existait pas d’argent magique. Il aura dû faire face aux opposants à son projet de réforme des retraites, au mouvement des Gilets Jaunes, à la pandémie de la Covid19 et à la guerre en Ukraine. Malgré tout, le 24 avril 2022, il a obtenu 58,6% des suffrages exprimés contre 41,4% à son opposante Marine Le Pen.
C’est la première fois dans la 5è République qu’un Président est réélu hors cohabitation depuis le début du quinquennat.
Le ou la 26è Président de la République française devrait être élu en 2027 … si tout se passe bien d’ici là.