Covid-19 et le traitement « préventif » qui en découle

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Physiopathologie de la survenue des complications dues au coronavirus et traitement « préventif » qui en découle.

Claude Escarguel

Ce nouveau virus nous a surpris car ses complications aujourd’hui bien connues, tant inflammatoires (l’orage cytokinique) que vasculaires (micro embolies, atteintes des endothéliums), ne se manifestent que dans chez environ 15% des sujets infectés sans que la cause de cette orientation différentielle des complications soit encore bien connue.
Si il est admis que certaines comorbidités (obésité, hypertension, age avancé, diabète) précipitent les sujets atteints vers la réanimation avec un risque de décès évalué à 40%, on ne sait pas pourquoi l’orage cytokinique se produit chez certains et pas chez d’autres.

Deux hypothèses sont en discussion, hypothèses pouvant être toutes les deux concomitantes :
-la piste génétique
-la piste de co-facteurs bactériens du microbiote pulmonaire entrainant une coopération « explosive ».

Ce sont les premiers travaux de , sur l’étude des courbes de la chute virale des malades traités par l’hydroxychloroquine (HCQ) seule en comparaison avec ceux traités avec l’association avec l’azythromycine (AZI), qui ont attiré notre attention.En effet la chute brutale de la charge virale dès l’addition de l’antibiotique ne pouvait s’expliquer ni par l’activité antivirale de l’AZI qui, bien que décrite, ne pouvait avoir un tel effet, ni par son effet anti-inflammatoire, effet qui est au contraire contrindiqué dans tous les traitement de la phase virale avec pour conséquence l’aggravation de l’évolution des patients.

C’est par nos travaux antérieurs de recherche appliquée au sein de la société IM « International Mycoplasma », à l’époque leader mondial dans le diagnostic d’une famille très particulière, les mycoplasmes, que nous avions démontré (in vitro et in vivo) en collaboration avec le Pr Montagnier le rôle d’ agents infectieux « opportunistes » dans des « coopérations bactériennes ». Certains germes de cette famille étaient capables non seulement d’inter-réagir avec des virus à RNA, en amplifiant leur réplication virale (cf brevet EP0646473B1) et certains d’entre eux, notamment le Mycoplasma Pneumoniae (MP), étaient porteurs d’un « super antigène » (la protéine d’adhésion

P1), capable de provoquer des « orages cytokiniques » en favorisant la production de grande quantité d’interleukine 6 : cette cytokine mise en évidence dans les complications liées au coronavirus.

Cet effet surprenant de l’antibiotique dans la chute de la charge virale associé avec nos connaissances liées à nos travaux antérieurs nous a orienté sur le rôle important que pouvait jouer l’AZI dans un « effet préventif » majeur, bien plus important que celui de l’HCQ, et nous a mis sur la piste d’un éventuel « complice » du virus, réputé sensible aux macrolides (du moins en Europe : ce n’est pas le cas en Asie) dans le déclenchement du processus physiopathologique.

C’est par un concours de circonstances, dommageable pour les malades mais doué d’une conséquence non négligeable ayant fait avancer notre « enquête » sur la recherche des
« coupables », que nous avons pu confirmer le rôle préventif primordial de l’AZI sue celui de l’HCQ Alors que les résultats de l’IHU de Marseille montraient que le traitement proposé par D Raoult permettait de diminuer de façon manifeste tant les hospitalisations que la mortalité (environ 50% : confirmé par la comparaisons de taux de mortalité pour 100.000 h à Marseille/Lyon) un décret surprenant est venu « interdire » aux médecins de ville (les seuls qui pouvaient appliquer le traitement préventif proposé)l’utilisation de l’HCQ. Les conséquences dommageables, pour ceux qui auraient pu être traités mais qui n’ont pas pu l’être, seront évaluées dans peu de temps. Toutefois cette interdiction a orienté un certain nombre de médecins de ville à ne traiter que par l’AZI.

Et là oh surprise, l’effet préventif sur les complications (malades hospitalisés) et sur le taux de mortalité se révèle encore meilleur que ceux obtenus avec le protocole IHU ! Le premier médecin contacté a sur 379 patients diagnostiqués Covid19 (c’est le grand Est !!: 2 hospitalisations (ressorties rapidement) et zéro décès. Les persifleurs, qui critiquent mais qui ne proposent rien, traiterons surement ce médecin avec les mêmes termes que ceux employés contre le Pr Raoult !!. Pour confirmer cette première impression, qui correspondait à nos attentes (la neutralisation par un macrolide de l’éventuel complice du virus dans la survenue des complications), nous avons décidé de collecter, en partenariat avec tous ces médecins de ville, une cohorte suffisamment importante de patients traités à titre « préventif » et ce dès le début des premiers symptômes.

Sur plus de 700 cas traités, alors que les statistiques évaluent à 15% la survenue de complications justifiant une hospitalisation, notre taux d’hospitalisation se situait à moins de 2% et le taux de mortalité à moins de 0,2% soit moitié moins que par le protocole de D Raoult sur sa cohorte ambulatoire qui au demeurant était moins ciblée que celle des malades des médecins de ville : dans le cas de l’IHU il y avait beaucoup de volontaires voulant se faire tester, alors que chez les médecins de ville les patients consultaient tous pour des signes cliniques évocateurs : confirmés ou non par PCR. Les quelques complications pouvant s’expliquer par certaines résistances du MP aux macrolides : c’est dans ces cas ou il faut passer aux cyclines.

La piste d’un complice sensible aux macrolides se précisait !
Le « juge de paix » nous a été apporté par une récente étude chinoise du Wuhan Union Hospital, avec qui nous sommes en contact, étude qui constate de son coté une différence dans l’évolution des complications entre un groupe de patients portant des anticorps IgG anti Mycoplasma Pneumoniae (des patients antérieurement infectés mais actuellement protégés) et un groupe n’ayant pas ces anticorps pouvant donc être potentiellement co-infectés par le « complice » suspecté.
Outre le fait que les seconds présentent des lymphopénies beaucoup plus importantes laissant présager une plus grande réceptivité infectieuse, ils ont constaté qu’aucun patient ayant ces anticorps n’avait développé des complications : 0% de complications versus 15% sur des cohortes des patients français non traités : voilà un joli titre de film « le patient Français » !!!.
On retrouve dans ces « effets préventifs » des anticorps IgG anti-mycoplasma pneumoniae le même effet préventif que celui de l’AZI, molécule antibiotique connue pour neutraliser l’action du « catalyseur », le MP, dans l’explosion cytokinique.
En contact avec cette équipe chinoise, comme avec d’autres virologues et infectiologues français (Marseille, Versailles), nous nous proposons d’affiner cette implication du « complice » potentiel, en recherchant les IgM et une séroconversion chez des patients ayant présenté des complications (surtout chez les enfants présentant des signes voisins du syndrome de Kawasaki).

À l’heure ou il n’existe aucun traitement « curatif » éradiquant le covid19 par une efficacité antivirale probante, il semble urgent surtout dans la phase de « dé-confinement » d’orienter la lutte contre le coronavirus vers un traitement « préventif », et ce d’autant plus que de nouveaux cluster apparaissent et que le conseil constitutionnel vient de retoquer le « tracing » et l’isolement.

Une première approche d’un traitement « préventif » des complications liées à l’infection à coronavirus a été proposée par le Pr Didier Raoult, suite aux premiers résultats chinois, dès janvier 2020. Cette approche, associant un antipaludéen doué de propriétés immuno-modulatrice (l’Hydroxychloroquine:HCQ) avec un antibiotique de la famille des macrolides généralement utilisé dans les infections pulmonaires atypiques (l’Azithromycine), avait donné de bons résultats et aurait pu sauver, si on l’avait appliquée, plus d’un malade sur deux.

Toutefois si le traitement préventif avec la seule AZI donne de meilleurs résultats en préventif l’HCQ reste efficace dans la deuxième phase de la maladie (la phase inflammatoire). Dans le cas ou le patient est traité par HCQ de façon chronique, bien avant la survenue de l’infection au covid19 notamment lors de traitements de maladies chroniques (lupus, PCE) la « dose circulante » d’HCQ présente un effet préventif au moment de l’infection du virus, elle est suffisante pour enrayer la « greffe virale ». Par contre si l’HCQ est donnée avec l’AZI dès l’arrivée des premiers symptômes, c’est à dire 5 ou 6 jours après que le virus ait commencé sa virulence (incubation), cette molécule immuno modulatrice est contreproductive et, comme tous les anti inflammatoires elle est contrindiquée par l’ANSM, car la réaction inflammatoire du début de l’infection, est une réaction naturelle de défense et s’y opposer ne fait que favoriser la « greffe » et la réplication du virus.

En conclusion nous pensons que le traitement « préventif » des complications du coronavirus par l’Azythomycine, lié à son action létale sur le Mycoplasma Pneumoniae, est à appliquer d’urgence et ce dès le début des premiers symptômes si l’on souhaite un « dé-confinement sécurisé » ou à l’automne prochain si le virus est toujours présent. Cette recommandation devra être nuancée dans les pays ou le MP est souvent résistant aux macrolides (Asie).

Claude Escarguel microbiologiste
Ancien président du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers (SNPHG de 1982 à 1985: lors de l réforme hospitalière)
Ancien chef de laboratoire de l’Institut de Pédiatrie de Marseille (Pr Bernard et Pr M Rufo) créateur de la société International Mycoplasma (aujourd’hui Ellitech) leader mondial (1985-2000) en Mycoplamologie
Co créateur de la société BVT (aujourd’hui Virbac) avec laquelle nous avons mis au point le premier vaccin au monde contre la Leishmaniose canine.
Collaborateur de D Raoult à l’IHU de Marseille (directeur de société en génie-génetique: Gene&Greentech (2012-2016)

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