A Fréjus, les habitants refusent le bétonnage du littoral

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David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen veut faire de Fréjus la vitrine du Front national. Il essaie de resserrer les rangs qui se fissurent après une nouvelle défaite à la présidentielle, malgré des progressions en voix, ce qui ne manque pas d’inquiéter l’état-major.

Marion Maréchal-Le Pen quitte la scène politique, Florian Philippot est mis en quarantaine poussé vers la sortie, dans le Var, les maires FN valsent, les groupes frontistes éclatent et les troupes se divisent, des candidats aux législatives n’ayant pas l’investiture font dissidence…l’ambiance chez les « patriotes » ressemble au sourire de la patronne : crispée.

Mais la soif de béton poursuit le maire de Fréjus. A part la mosquée, il aime bâtir. Il a des projets en pagaille, il verrait bien, en bordure des plages, sur l’ancienne base navale vendue en son temps par l’Etat à son prédécesseur Léotard -alors ministre de la Défense- une méga boîte de nuit et un méga parking.

Le maire a voulu modifier le PLU (plan local d’urbanisme) : demande rejetée par le sous-préfet de Draguignan qui n’a pas le même avis sur la destination de « cette réserve foncière stratégique de la commune ». L’enquête publique s’est avérée défavorable également dans ses conclusions. Le tribunal administratif de Toulon était saisi ce mercredi 24 mai d’un référé déposé par le comité de défense de Fréjus-plage ainsi que par des citoyens à titre individuel.

Un comité de défense -que le maire a viré de son local- particulièrement remonté contre le bétonnage du littoral tout comme les riverains de la zone urbaine du Capitou qui se mobilisent contre l’implantation d’une usine de production de bitumeux toxiques, à deux pas de leurs habitations !

Ils étaient sur le pont, samedi 19 mai, pour dénoncer les nuisances dues aux émanations toxiques qui se dégagent de cette usine au coeur d’un quartier de 10 000 habitants, en vue de faire invalider l’arrêté préfectoral derrière lequel se réfugie le maire.

Il y a encore le projet immobilier de la place de Saint-Aygulf, promise à un promoteur (ATD-Seeta), adopté le 15 mai au cours d’un conseil municipal houleux en présence d’un public hostile exigeant un référendum, le maire se refusant à suivre les conclusions de l’enquête publique attendue pour le 28 mai.

Un maire qui entretient avec les entreprises locales un lien très étroit. La Chambre régionale des comptes faisait déjà en 2015 le constat que les entreprises locales disposaient d’un monopole de fait étendu à toute l’agglomération.

Au moins il n’y a pas de concurrence ! C’est plus rapide, plus souple et on privilégie les « locaux »…qui vous le rendent bien, sous des tas de formes. On passe ainsi très vite du côté des ententes illicites mais qu’importe la légalité, du moment que tout le monde s’y retrouve et que le maire est content ! Il aura de bons agents électoraux et de l’argent pour sa campagne. Ce ne sont pas Ginesta (LR) et son prédécesseur E. Brun (UMP, à l’époque),  qui vous diront le contraire.

Rachline aurait sûrement fait un bon promoteur immobilier. Le patrimoine foncier de la commune a déjà largement été « allégé ». Si on le laisse faire, Fréjus rejoindra Monaco par la densité et la qualité de ses constructions littorales. Les quartiers populaires prennent encore trop de place ! C’est du terrain perdu, à ses yeux, pour la commune et pour les promoteurs !
Au prix du m2, ça vaut de l’or. Les géants du BTP et leurs sous-taitants (ou leurs filiales) locaux sont omni-présents. « La défense de l’environnement a des limites… » pensent-ils très fort !

La candidate communiste de la 5ème circonscription, Barbara Cros, jeune éducatrice spécialisée porte la vocation des communistes à être des rassembleurs de toute la gauche de transformation. Elle est une opposante résolue à la gestion partisane et affairiste du FN et de son maire qui consacre l’essentiel de son temps à ses responsabilités politiques nationales.

Il place ici ses hommes de confiance venus d’ailleurs pour étendre l’influence des idées nationalistes et xénophobes sur fond d’échec des politiques libérales qu’il faut sanctionner aux législatives car le programme de Macron va encore les aggraver.

Comme Philippe Lottiaux son directeur de cabinet, après un petit tour à Avignon et une longue collaboration avec Patrick Balkany, le sulfureux maire LR de Levallois-Perret (92), proche de Sarkozy, dont la politique immobilière et les détournements de fonds publics le placent au hit-parade de la corruption. Lottiaux en était le directeur général des services…C’est dire s’il a de l’expérience !

L’énarque, vite recruté par Rachline, est promu candidat député dans la 4ème circonscription laissé vacante par le tropézien Couve.

Ici dans la 5ème où le sortant Ginesta maire de Saint-Raphaël depuis longtemps, ne se représente pas non plus, c’est un adjoint que le maire de Fréjus a choisi pour tenter d’étendre la toile frontiste qui se fissure. Et précisément l’adjoint au développement économique, un jeune qui monte, Gilles Longo, qui s’occupe en particulier de Saint-Aygulf.

Un développement qui suscite un rejet massif des habitants tant il va à l’encontre d’un réel équilibre entre une urbanisation déjà forte du littoral  et la nécessité de préserver le cadre de vie et les zones naturelles?

Sans parler de celles qui subissent des pollutions inacceptables qui ne paraisssent pas émouvoir les élus FN. Les préoccupations écologiques ne les concerne guère. Brader le patrimoine public et faire marcher les bétonneuses et la spéculation immobilière les motive bien davantage.

Le délibéré du tribunal administratif n’était pas rédigé mercredi après-midi. On aura l’occasion d’en reparler.

René Fredon

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