Le 28 août dernier, la Confédération paysanne du Var et les Soulèvements de la terre, menaient une action de vendange des vignes du Château d’Esclans pour dénoncer l’accaparement des terres qui sévit dans le vignoble varois.
C’est en effet avec des moyens illimités que Bernard Arnault, qui détient 55 % des parts du Château d’Esclans, entend faire main basse sur toute la vallée.
Nous venons d’apprendre qu’une transaction est en cours pour acheter l’ensemble des parts sociales de la société du Jas d’Esclans qui comprend le domaine du Jas d’Esclans sur la commune de La Motte et le domaine de Vaucouleurs sur la commune de Puget-sur-Argens pour une surface d’une centaine d’hectares. Le tout pour la bagatelle de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Avec ces domaines qui rentrent dans l’escarcelle de LVMH, c’est un étau qui se resserre sur cette vallée viticole et une déstabilisation de la filière qui est à l’œuvre.
La volonté de Bernard Arnault est de transformer ces terres agricoles en entreprise du luxe : du vin surcoté destiné à l’exportation pour les populations les plus riches du globe. Prestige qui ne fait que renforcer la spéculation à l’œuvre par l’achat de terres dont le prix à l’hectare est exponentiel…et donc inaccessible pour les paysans et paysannes.
Devant des sommes aussi élevées, nous ne pouvons que constater l’impuissance des outils de régulation existants comme la SAFER. Si la loi Sempastous avait été active, quelques hectares auraient normalement pu être récupérés au titre de la compensation pour des installations agricoles. Mais cela n’aurait fondamentalement pas changé la situation de monopole qui est en train de s’installer.
Ce que nous dénoncions fin août est en train de se réaliser.
Si la financiarisation et la main mise de ces grands groupes prédateurs sur les terres ne sont pas stoppées, c’est la viticulture paysanne qui va disparaître de notre département.
Cette situation rend urgente la prise en compte des propositions de la Confédération Paysanne pour limiter la taille des exploitations et encadrer les prix du foncier dans une loi foncière digne de ce nom. La terre est un outil de travail pour produire de l’alimentation et non un moyen d’accumulation du capital et de spéculation !
Sylvain Apostolo
Co-porte-parole de la Confédération Paysanne du Var
Confédération paysanne Var
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