Les élections municipales, dans le Var comme dans l’ensemble du pays, ont été marquées par un très fort taux d’abstention qui limite la portée des résultats. L’existence de l’épidémie a été un facteur important de cette abstention, mais elle s’inscrit aussi dans un rejet croissant des politiques. Les renoncements ou les trahisons des élus « de gauches » appliquant les politiques d’austérités et antisociales de la droite sont largement responsables de cette situation.
Nationalement les résultats sont encore incertains puisque le second tour est reporté. Le RN continue de s’installer dans la paysage politique en conservant des villes gagnées aux précédentes élections et en en gagnant de nouvelles avec le risque réel d’une élection d’Alliot à Perpignan par exemple. Dans le Var le Rassemblement National, en dehors de ses bastions comme Fréjus, a un pourcentage plus faible que celui qu’il a eu aux élections précédentes, cela entre autres dans les villes de Toulon, La Seyne, Draguignan… Au Luc le maire sortant RN est en difficulté. Dans de nombreuses petites communes le RN avançait masqué et il faudra attendre un peu pour mieux évaluer son implantation. Par ailleurs des figures du RN se présentaient en ordre dispersées dans différents attelages « divers droite » : si le RN n’est pas toujours fort, ses idées continuent de diffuser dans cette vieille droite pourrie : à Cogolin, le maire sortant qui a quitté le RN depuis 2017 manque de peu l’élection au premier tour.
La forte poussée écologiste se traduit avant tout par les forts scores d’EELV, un parti qui est loin d’être à la hauteur des enjeux et qui pratique des alliances à géométrie variable de plus en plus à droite. Il n’y a rien à attendre de ce côté-là. Ni d’ailleurs du côté des listes d’alliance de gauche qui ne rompent pas avec la gestion du système et de l’austérité. C’est le cas par exemple avec la liste de Vuillemot à la Seyne où PS et PCF ont fait le choix de s’allier à des élus macron-compatibles. Là où la droite est bien installée, comme à Bandol, Sanary ou Six Fours de telles listes ne parviennent pas à représenter une alternative crédible.
Plus encourageant, des listes défendant un programme anticapitaliste, inscrites dans les luttes sociales, ont fait des scores importants et sont présentes au second tour comme à Bordeaux avec la liste Bordeaux en lutte portée par Phillipe Poutou.
Le second tour est reporté, mais ces élections ne règlent rien : pour changer cette société qui produit des crises écologiques, sanitaires et sociales à répétition nous devons compter sur nos propres forces, nous organiser et construire les luttes !