Soutien du PCF aux grévistes des urgences

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Sainte Musse, Soutien du PCF aux grévistes des urgences

Condamnation de l’implantation d’une clinique privée sur un terrain public

Le collectif santé du PCF a rappelé, au cours d’un point presse, sa solidarité active avec les grévistes du service d’urgence de l’hôpital public de Sainte Musse en grève depuis six semaines pour la dégradation des conditions d’accueil des patients en correspondance avec la dégradation des conditions de travail des personnels soignants et non soignants.

Ils réclament la création de 15 emplois, l’ARS (agence régionale de santé) représentant le gouvernement, regarde ailleurs. Comme chez les parlementaires LREM ou LR, comme au FN, personne ne bouge.

Il n’y a pas que les urgences qui sont en souffrance, ce sont toutes les activités de l’hôpital
qui sont concernées, comme l’ont illustré tour à tour Philippe Himber et Pierre Ivorra.

L’emploi précaire est au-dessus de 10 % à Sainte-Musse. Les dépenses d’intérim ont doublé entre 2012 et 2016. Entre 2014 et 2016 le nombre d’heures supplémentaires a augmenté de 22 % pour les personnels médicaux et de 74 % pour les personnels non médicaux dont les infirmières et les aides-soignantes.
La sous-traitance des activités médicales a progressé de 16 % entre 2015 et 2016. La réalité est là : l’hôpital souffre d’un grave sous-effectif dans tous ses secteurs.
Sainte-Musse est sur le fil. La Cour régionale des comptes considérait en 2013 que « dès 2020 les ressources propres du CHITS ne couvriront plus le remboursement de la dette ».

Comme à la Sncf, ce n’est pas le personnel qui est responsable de cette situation d’endettement, de déficit. Ce sont les gouvernements successifs de la droite et du PS qui ont poussé l’ensemble des hôpitaux français à se tourner vers les marchés financiers pour financer leurs investissements alors que, parallèlement, leurs moyens ont été réduits. On en est arrivé à une situation financière intenable.

A cela s’est ajoutée l’incurie de la direction de l’hôpital de Toulon qui a contracté des emprunts à hauts risques, l’Agence régionale de santé ne réagissant que des années après.

Lorsqu’il était sénateur, Hubert Falco a soutenu toutes ces politiques de réduction des dépenses de santé. Aujourd’hui, il est le président du conseil de surveillance de l’hôpital Sainte-Musse et il ne dit mot publiquement pour dénoncer la situation faite aux personnels.

Il ne dit mot pour défendre le personnel d’un service public qui soigne la population.

H. Falco installe une clinique privée à proximité

Tout au contraire, le 20 avril dernier, il a été à l’initiative une opération spéculative, immobilière et sanitaire, à proximité de Sainte-Musse en faveur d’un groupe financier, Orpea-Clinea qui s’est vu offrir un terrain public appartenant à TPM !

N’est-il pas coutumier de ces cadeaux aux spéculateurs ? Lors de la vente de Font-Pré à Bouygues, la chambre régionale des comptes avait conclu que les conditions de cette vente avaient avantagé l’acheteur et porté un préjudice financier à l’hôpital de Sainte Musse.

M. Falco s’est voulu rassurant : «Il ne s’agit en aucun cas de concurrencer l’hôpital Sainte-Musse…ce sera une offre complémentaire ».

Pendant que la ministre de la santé, Agnès Buzyn, oblige les hôpitaux à réduire le nombre de jours d’hospitalisation et à mettre les patients à la porte, M. Falco offre aux patients les plus aisés la possibilité de « récupérer » leurs forces et leur santé dans cette clinique privée qui leur délivrera ce que l’on appelle des soins de suite. Plutôt qu’une carte Vitale, il faudra avoir une belle carte bleue !

M. Falco se félicite de la création de 200 emplois, mais il oublie de dire que ces emplois ne sont que des transferts de personnels des établissements d’Hyères et de Carqueiranne. Et encore n’est-on pas certain qu’ils seront tous préservés…

M. Falco est-il l’élu des Toulonnais ou le régent des intérêts de la finance ? Selon les données du ministère, il y avait 193 médecins généralistes à Toulon en 2007, il n’y en a plus que 141 en 2016. 52 de moins (-37 %). Près de 60 % de ces médecins ont plus de 55 ans. La ville de Toulon sera-t-elle en manque de médecins généralistes d’ici 10 ans ? M. Falco lui inaugure une clinique privée à but lucratif de 200 lits…qui s’est vu généreusement proposer un terrain public !

Il nous dira encore que ces lits permettront d’alléger le budget de l’hôpital public ? Encore un effort et il n’y aura plus que du privé, à cette allure. Du moins pour les clients les plus aisés.

C’est précisément ce que dénoncent les communistes et ils ne sont pas les seuls : cette dérive libérale qui est la négation de l’accès aux soins pour tous puisqu’elle organise une sélection entre ce qui est rentable et ce qui ne l’est pas.

Le collectif Santé du PCF fait circuler une pétition en soutien aux grévistes des urgences, le meilleur moyen de rendre M. Falco et l’Ars plus sensibles aux demandes fondées des personnels.

RF

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