C’est en s’inspirant du Général de Gaulle fustigeant les «il ne suffit pas de faire comme les cabris sautant en s’écriant l’Europe, l’Europe, l’Europe » que l’on pourrait résumer la discussion non inscrite à l’ordre du jour du dernier Conseil Municipal de Hyères, à savoir la présence des SDF en ville.
Le Maire marqua son entrée dans le débat par l’une de ses formules dont il a le secret, formule toute en nuance, délicatesse, et proportionnalité « Hyères n’a pas pour vocation de devenir la capitale mondiale des SDF » Rien que ça !
On pourrait bien sur se référer à la formule « tout ce qui est excessif est insignifiant » sauf que cela concerne des êtres humains.
Un élu participant en remarquant « ça donne l’impression que le phénomène prend de l’ampleur », permet sans aucun doute de le questionner sur son rapport au monde, à sa conscience de la situation économique et sociale d’un grand nombre de concitoyens, à la paupérisation des petites classes moyennes, à l’accroissement de la pauvreté des pauvres et le renforcement de la grande précarité des plus précaires.
Alors bien sur on trouva la raison : une association de solidarité, l’une des plus importante du Var… Mais on le fit encore en toute délicatesse : « c’est une association remarquable… Trop remarquable MAIS (et tout est dans ce MAIS), donc MAIS quand de façon publique vous accueillez, vous soignez, vous fournissez des repas, ça finit par se savoir ».
Et aussi « nous n’avons rien contre les SDF »… ben alors !
Un peu comme pour les logements sociaux, on n’a rien contre mais c’est plutôt mieux chez les autres. On connait le refrain !
Ben oui, ces associations qu’elles soient à Hyères, Toulon, Brignoles, Draguignan, Fréjus et ailleurs , reconnues par les pouvoirs publics et institutions (conseil départemental, Métropole, EPCI, Communes), sont bien destinées à être connues sinon où iraient ces populations ultra précarisées ? qui en aurait la charge ? les Communes comme Hyères ?
Elles exercent de fait une mission de service public, mais la véritable question à poser à ces élus ne serait -elle pas : mais pourquoi une situation de plus en plus difficile pour nos concitoyens les plus précarisés ?
Jean-Paul JAMBON
