Après les terribles images du jeune rugbyman Samuel Ezeala, le sujet de la violence refait la une de l’actualité. Le Late Rugby Club de Canal+ vient même d’y consacrer un numéro entier, très intéressant, que les abonnés pourront voir ou revoir en replay sur le site de la chaine.
Les questions ne manquent pas. Par exemple quelles sont les conséquences des commotions à répétition ? Une commotion cérébrale se traduit par un comportement anormal, allant d’une confusion à un trouble de l’équilibre ou la perte de connaissance. Soit ces symptômes régressent ou disparaissent, soit ils perdurent. C’est en tout cas un dysfonctionnement récurrent chez les joueurs de rugby, qu’ils soient professionnels ou amateurs.
Au lendemain de l’annonce d’une hernie du rachis cervical du capitaine de l’ASM Damien Chouly en septembre 2017, le neurochirurgien clermontois Jean Chazal, qui l’opéra, se montrait de plus en plus inquiet quant à la montée de la violence dans le rugby dans les colonnes du quotidien « La Montagne« .
Qui l’a entendu ? Pourquoi son message a été si peu audible dans les médias? Pourquoi nous bouchons nous les oreilles dans cet univers qui ressemble de plus en plus aux jeux du cirque et de moins en moins au jeu de Rugby qui faisait pleurer de joie Roger Couderc, Antoine Blondin et tant d’autres ?
Pour vous aider à vous faire une idée sur le sujet, nous vous proposons les mots du Druide de Besagne, Daniel Herrero; qui avait organisé à Toulon au début des années 90 un colloque sur le sujet de la violence dans le sport en présence d’Eric Cantona; Daniel nous donne 2 minutes 20 d’une belle intelligence.
Prenez le temps de bien écouter de ce qui est dit dans cette vidéo.
Puisque ce jeu a su évoluer dans les dernières décennies, il est grand temps que la FFR, la ligue et tous les gros pardessus de l’International Rugby Board nous proposent un autre chemin.
En espérant que jamais les rugbymen amateurs comme professionnels n’aient à dire face à la tribune officielle, cette phrase prononcée jadis par chaque gladiateur avant que les combats ne commencent: « Morituri te salutant miserere domine ». Ceux qui vont mourir te saluent, comme l’obole d’un damné pour la seule logique de cette sacro-sainte économie récente du Rugby … qui devrait rester un jeu où l’évitement aurait toute sa place.
Laurent di Gennaro
