Régionales : résolument à gauche

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Pour un front uni anti-libéral des victimes de l’austérité

Le renouvèlement, en décembre, des conseils régionaux (désormais réduits à 13 au lieu de 22, la région PACA ne changeant pas de périmètre), constituera la dernière consultation à l’échelle nationale avant les présidentielles.

Droite et FN sont à l’affût, particulièrement dans notre région, espérant tirer profit du mécontement persistant d’une large majorité de Français (es), à l’égard du gouvernement qui n’a plus de « socialiste » que le nom.

Ses choix assumés sont inspirés par le libéralisme et l’alignement sur l’Allemagne, fer de lance de l’austérité imposée aux peuples d’une Europe où la croissance est en berne, tout comme les salaires, les retraites, le pouvoir d’achat tandis que les inégalités continuent à se creuser et que la pauvreté gagne du terrain.

Seuls les profits des multinationales explosent (40 milliards en 6 mois pour les entreprises du CAC 40), la fraude fiscale à grande échelle ne connaît pas de pause, tout comme l’évasion des capitaux qui, eux, circulent librement. Les très hauts salaires des dirigeants défraient la chronique…impunément.

L’accueil extrêmement chaleureux de Macron à l’université d’été du MEDEF, ses propos convergents avec les attentes du grand patronat, son passé de banquier d’affaires à la banque Rothschild dont il a été associé-gérant, son action de ministre pour démanteler le droit du travail (loi Macron)…sont autant de garanties données à ses amis qui, finalement, dictent la feuille de route du gouvernement.

Hollande ne vient-il pas de reconnaître qu’il n’aurait pas dû, en 2012, s’opposer à la hausse de la TVA prévue par Sarkozy !! Cet impôt le plus inégalitaire qu’il pourfendait pendant sa campagne…N’avait-il pas promis d’inverser la courbe du chômage ? N’a-t-il pas été solidaire du chantage et du coup d’Etat financier contre le peuple grec ? Tout en se donnant la posture d’avoir évité le grexit (la sortie de l’UE) : belle hypocrisie. Parmi bien d’autres exemples.

Ce sont tous ces renoncements, ces reniements, ces résultats qui engendrent la déception profonde, le désarroi parmi toutes les victimes de l’austérité, celles et ceux qui, de plus en plus nombreux, vivent dans la précarité, celles et ceux qui voient leur pouvoir d’achat se réduire (blocage des salaires et des retraites), les services publics sacrifiés, les collectivités asphyxiées.

Dans ce contexte à hauts risques pour les majorités sortantes, il serait illusoire de s’en remettre à la droite et plus encore au FN qui se disputent le même électorat pour l’essentiel, pour sortir le pays et ses régions aux pouvoirs renforcés, de l’ornière du libéralisme qui est leur tronc commun.
Ils se disputent le pouvoir régional pour mieux servir leurs ambitions de remises en cause de tous les acquis sociaux encore préservés,  les prestations sociales, le droit du travail (35 h, travail du dimanche, prud’hommes, CDD généralisés…) l’âge de la retraite au-delà de 65 ans etc), privatisation accélérée des services publics, surenchère sécuritaire, chasse aux immigrés, aux réfugiés…

Peut-on se résigner à des régions rebasculant à droite ou pire encore, à l’extrême droite dont on ne mesure pas assez les véritables régressions qu’elle porte sous le camouflage de la dédiabolisation, de son allégeance au capitalisme, de son souverainisme réducteur, de son repli identitaire, de son idéologie ségrégative, raciste et xénophobe.

Ses déchirements internes devraient nous éclairer sur l’héritage du père-fondateur, fier de son oeuvre. Et l’on voudrait nous faire croire que sa fille et sa petite-fille propulsée tête de liste en PACA, renieraient leur socle idéologique ?
Comme le dit Daniel Herrero : « Le FN, c’est une métastase de la société française »

L’alternative à gauche existe

Les peuples ne sont pas condamnés à subir éternellement la domination sans partage des 1% les plus riches, maîtres de la finance, de l’économie et des médias. Le monde n’est pas leur terrain de jeux qu’ils pillent et détruisent en fonction de leurs intérêts. Nous avons le pouvoir  de résister et de refuser la destruction de la planète et toutes les atteintes aux droits humains : « je lutte, donc je suis »

La Boétie ne disait-il pas déjà dans son célèbre discours sur « La servitude volontaire »…il y a près de 500 ans : « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres »

Contrairement à ce que répandent les tenants du libéralisme, il y a une alternative progressiste donc humaine, aux politiques d’austérité.

On comprend bien que si l’on se laisse submerger par la désespérance, c’est l’abstention qui l’emporte ainsi que le risque de dérive à l’extrême-droite, par perte de confiance, manque de perspective de progrès social et d’ambition pour la France diluée dans une Europe à la dérive qui déçoit parce qu’autoritaire et inefficace, loin des peuples et au-dessus des Etats.

Elle négocie en catimini un traité de « libre échange » avec les Etats-Unis qui nous amarrerait davantage encore aux intérêts des multinationales américaines et cela dans tous les domaines. Un danger considérable qui appelle une riposte de grande ampleur.

Encore faut-il que les partis, syndicats, mouvements et organisations citoyennes qui ont en commun le rejet de l’austérité imposée par les puissants de ce monde, s’unissent et proposent un front commun  au plan politique, prolongeant les luttes, à l’occasion des prochaines élections régionales.

Un tel rassemblement constitue, à mes yeux, un impératif à l’échelle nationale mais aussi régionale, comme en PACA où le rapport des forces est encore plus défavorable aux courants…alternatifs ! La dispersion peut être fatale. Rappelons-nous les présidentielles de 2002. Au 1er tour Jospin éliminé à 16,18% par Le Pen, 16,86 ! Les six autres candidats de la gauche, de l’extrême-gauche et des Verts totalisaient…26,24% . Tous éliminés.

Il faut en tirer les conséquences. Le même risque existe en PACA. Il peut être évité.

Certes, les formations se réclamant de l’alternative à l’austérité, au libéralisme, ne sont pas d’accord sur tout. C’est le contraire qui serait étonnant.

Mais elles ont en commun l’essentiel : une région au service de l’intérêt général dans une France qui rayonne de ses valeurs issues du siècle des Lumières : liberté, égalité, fraternité, laïcité, justice et progrès social, paix et désarmement, terre d’accueil pour les migrants, transition écologique urgente, accès de tous à un salaire et une retraite décents, à l’emploi, au logement, à l’éducation, à la santé, à la protection sociale, à l’éducation, à la culture, à des services publics de qualité…

Il est encore temps de créer les conditions pour éviter une dispersion préjudiciable aux objectifs communs. Elle se traduirait par l’élimination, voire la sous-représentation des forces les plus déterminées à en finir avec l’austérité qui accroit les inégalités entre les personnes et entre les Etats.

A l’inverse, un tel front uni ouvre la perspective d’une possibilité des plus sérieuses de présence au second tour et de porter l’espoir de conserver une majorité nouvelle à gauche, même relative, pour porter ces combats au niveau des attentes, en toute transparence et démocratie.

Dans notre région, comme partout en France, les communistes sont animés de cette volonté de rassemblement sur des contenus mobilisateurs susceptibles de faire reculer l’abstention dans les catégories sociales les plus paupérisées.

Ils ne sont pas les seuls. Ce rassemblement peut se concrétiser si chacun prend la mesure de cet enjeu : redonner espoir à toutes les victimes de l’austérité en faisant revivre les vraies valeurs de gauche.

René Fredon

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