« Qui veut tuer le Médecin Français ? »

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Docteur Vincent Carret

La violence répond à la violence, partout, en politique comme ailleurs !

Ce titre « CHOC » est violent, il l’est à l’image de toutes les violences !

Il est la « Une » d’un édito du magasine Le Point sous la plume de Frantz-Olivier Giesberg / FOG du 4 mai 2023.

Partout la violence, sous toutes ses formes ! La violence évolue et mute et n’est plus uniquement physique ou verbale. Elle s’amplifie et s’aggrave au fil du temps. À s’attaquer à la Santé «  désanctuarisée » on comprend qu’elle n’ait plus de limites, nulle part !

Il y a de nombreuses similitudes entre le monde des Médecins et celui des Maires de nos villes et villages comme nous l’écrivons au Président de l’Association des Maires de France. Il faut avant toute chose pour accepter d’embrasser ces missions et ces postes « sacrificiels », Aimer les gens et le sens de l’engagement.

Médecin comme Maire est l’un des plus beaux métiers du monde.
Ils l’étaient! car les temps changent et les digues rompent, les unes après les autres.

« Depuis des années ces plus beaux métiers du monde sont de plus en plus écrasés par la violence de la tyrannie de la comptabilité et de la bureaucratie, comme si les technocrates qui nous gouvernent s’ingéniaient à tout faire pour les décourager » écrit FOG.

«  On ne frappe pas un Médecin, Jamais ! »  était l’objet d’une tribune de l’Amuf dans TV83 pour témoigner d’un quotidien insupportable à l’image de toutes les formes de violences vécues et subies. Les Urgences sont « un monde de violences », depuis toujours, nous y sommes habitués, sauf qu’elles étaient définies par les maux et les drames de société ou les drames de la vie, jamais impactées par le niveau de pressions économiques atteintes.

L’impact économique en Santé est devenu aujourd’hui une réelle violence quotidienne !

Un curieux sentiment de « chasse aux médecins » est lancé, Médecin de ville ou hospitalier,  rien ne semble vouloir le reconsidérer et l’ériger au rang des valeurs et du respect qu’il se doit et qu’il mérite au sein de la société.

« Qui veut tuer le Médecin Français ? »
« C’est le conflit social le plus édifiant de l’année et personne ou presque n’en parle. Il en dit long sur l’inversion des valeurs qui accable notre société. Toutes les professions qui structuraient  notre pays sont piétinées, humiliées, quand elles ne sont pas en voie de disparition ou de renoncement ».

Par un jeu cynique et pervers et de circonvolutions en tout genre les responsabilités ont été inversées. Ce ne sont plus nos gouvernants et gouvernements qui sont responsables de leurs politiques de « folie » et de leurs conséquences pour couler notre système de Santé mais les médecins qui partent et abandonnent.

Plus personne n’est dupe ! Ce cynisme et ce mépris sont devenus eux aussi une vraie violence.

Nos responsables politiques découvrent à leur dépens cette violence là où depuis des années les sanctuaires qui devaient en être protégés y sont exposés dans l’indifférence générale. Les signaux « faibles » qui ne mobilisaient pas grand monde étaient des signaux forts envers lesquels il aurait fallu bien plus s’interroger et s’inquiéter.

Ils s’étonnent de cette violence alors qu’ils en acceptent les règles.

La mondialisation « heureuse » qu’ils défendent est devenue « dangereuse » au point de balayer et d’emporter tout sur son passage, l’humain avant tout. Cette mondialisation se définit par la violence de ses règles et de ses principes, la violence de ses rapports et de ses dogmes, celle d’une économie agressive et compétitive, sans foi ni loi, ou les seuls profits et rendements en tout  et qui s’imposent  à tous, dictent les règles.

Notre quotidien s’est construit sur ces règles de violences  imposées et dictées du nouveau monde  et de sa pensée dominante celle de la finance qui n’a « pas de morale, pas d’éthique pas d’affect mais que des intérêts »

«  Nous vivons dans un monde de plus en plus violent et contesté, un monde de crises qui durera » est le constat planétaire des gouvernants de ce monde relayé à l’échelle des nations.

«  On ne débat plus, on combat et on abat » celle ou celui dont les idées divergent et s’opposent à la pensée dominante. On ne propose plus, on impose, partout et on élimine toutes celles et ceux qui sortent du moule, là est l’exemple de toute violence quotidienne !

«  Par notre manque d’écoute, notre suffisance, notre arrogance, notre mépris, pour nous être coupés de nos concitoyens, nous avons créé la société des réciprocités, nous méprisons, car nous sommes vécus en tant que tels, on nous méprise en retour ! » étaient le regard et l’alerte d’un député de l’Hérault en 2018 , Patrick VIGNAL, bien avant l’arrivée des crises, dont celle des gilets jaunes, il  résumait parfaitement la situation.

Tout est dit à travers cette formule !
Cette violence acceptée et voulue qui écrase tout et emporte tout jusqu’à ne plus considérer bon nombre de valeurs piétinées, a mis à genoux notre monde politique et nos dirigeants. Sans vouloir le voir, ou le reconnaitre,ils y ont contribué et l’ont cautionné. Elle est là aujourd’hui au devant de leur porte comme elle l’est au sein de nos services d’Urgences gardés et surveillés depuis des années par des services de sécurité ou sous des procédures d’interventions rapides et « flash » des forces de police.

Protéger pour soigner ! protéger pour sauver ! protéger pour être au service des autres.

La Santé et les services d’Urgences sont devenus les « Vigies » de ce monde en crises et de toutes ses violences dont le symbole de cette « Une » CHOC et violente de FOG.

La Santé et la violence de ses politiques économiques au delà d’une rupture et d’une bascule inégalitaire dans l’accès aux soins nous montrent au quotidien les effets de ce poison lent instillé depuis des années au sein de notre société. Cette violence inégalitaire se transforme en rage. D’une violence économique et sanitaire on bascule vers une violence sociétale et politique.

Le système de Santé et l’hôpital pensés et voulus à flux tendus, en tension et pression continue, c’est à dire en crise permanente, génèrent de l’attente, des angoisses et beaucoup de violences, parce que les dogmes des politiques d’économie en Santé l’ont rendu violent, cette violence devient malgré les discours et autres stratégies de diversions une réalité de plus en plus verbalisée et citée par les malades, les familles et les soignants.

« Notre système de Santé est devenu violent ! » est la parole entendue, de plus en plus.

L’impact économique en Santé et ses conséquences sont devenus une réelle violence quotidienne !

120 000 lits fermés en trente ans et la pression quotidienne pour attendre ou trouver un lit partout sur nos territoires, trouver et obtenir un rendez vous de consultation spécialisée dans des délais raisonnables, 166 000 morts du Covid-19 sans aucune responsabilité ni compte à rendre malgré la mise en examen de la CJR ( Cour de Justice de la république ) pour « mise en danger de la vie d’autrui » d’un ancien Ministre aujourd’hui graciée, les pleurs et le stress des parents et des soignants d’enfants en détresse respiratoire en attente de lit de Réanimation pédiatrique cet hiver lors de l’épidémie de bronchiolite,   les files d’attente au bloc opératoire pour garantir la fluidité des programmes opératoires , le TRI et la réorientation des malades aux portes des services d’Urgences qui ferment, «l’Or gris » de la marchandisation de nos Aînés en Ephad ( Les fossoyeurs ), ou comment gérer la pénurie de médecins et de soignants sur nos territoires et déserts médicaux après les avoir organisés, pensés et voulus, sont une véritable Violence quotidienne !

Effet « boomerang » et cercle vicieux d’un monde qui se ment et qui s’est menti depuis des années on ne peut  que devoir balayer devant nos portes. Les conséquences sont souvent le résultat des causes négligées, oubliées et abandonnées voire du refus de devoir les affronter.

« Tout se paie » rappelle encore ces jours ci Jean François Kahn dans la violence des dérives des extrêmes de tout bord, violence issue de l’aveuglement et de la lâcheté de bon nombre de nos dirigeants qui se plaignent aujourd’hui de la voir diffuser et prospérer.

« La violence crée de la violence, sous toutes ses formes », dans un monde voulu et pensé pour presser et broyer les individus y compris dans notre monde de la Santé au seul bénéfice du financier, il ne pouvait en être autrement.

La violence est devenue ce poison lent de société dont tout le monde en rejette la responsabilité sur l’autre et ailleurs. Pour y faire face, que tout le monde assume et balaye devant sa porte, par caution, validation, intérêt ou lâcheté, tout le monde y a participé et y participe.

« Qui veut tuer le Médecin Français et abattre notre système de Santé ? »
Qui sont les vrais responsables de cette violence de société et de ces violences par effets cumulés ?

À nous tous de le voir et de le refuser !

Dr Vincent CARRET
AMUF

1 COMMENT

  1. L’auto-sabotage. Vous savez sûrement c’est quoi. C’est la justice qui tue les droits de base fondamentaux . C’est la médecine qui tue la santé . C’est l’école qui enseigne l’ignorance . C’est la femme qui participe au féminicide. Etc c’est ainsi .

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