Projet pharaonique à Monaco. Nuisances pour Toulon-La Valette, Le Revest !

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Bouygues, très actif à Toulon, finance et réalise à Monaco un projet digne des émirats : la construction d’un ensemble immobilier et portuaire de très grand luxe -est-il besoin de le préciser- sur 6 ha gagnés sur la mer.

Cela pour quelques dizaines de privilégiés qui ne regardent pas à la dépense, ni aux inconvénients d’un tel exploit technologique sur l’environnement marin, moins encore sur les incidences en amont dues au transport des matériaux extraits forcément quelque part et acheminés quotidiennement et à bon port, pendant deux ans et demi, dit-on.

Il se trouve que la carrière du Revest, propriété de l’entreprise Someca, a été choisie par Bouygues compte tenu, non pas de sa proximité avec le chantier, mais pour des raisons économiques de rentabilité, de compétitivité, critère qui ne souffre aucune hésitation de la part d’un investisseur comme Bouygues, n° 1 ou 2 mondial du BTP et des travaux publics. L’autre c’est Vinci, lui aussi très présent dans l’aire toulonnaise.

Le profane ne manquera pas de s’interroger sur cette « logique » de gestion qui consiste à aller chercher les agrégats à 200 km du lieu d’utilisation -passons sur l’urgence sociale ?- il faut croire que les promoteurs l’ont estimée favorable à leurs intérêts.

Voilà donc la carrière du Revest investie de l’honneur d’extraire quelques 2 millions de tonnes de calcaire supplémentaires ces prochaines années et de les acheminer à Brégaillon d’où ces agrégats partiront pour  Monaco par la voie maritime.

Bien entendu, ce surcroît d’activité, même provisoire, n’est pas à négliger dans un département où la balance entre les emplois perdus et crées vient encore de s’incliner dans le mauvais sens.

Les estimations publiées, forcément optimistes, restent limitées : +15 emplois à la carrières  (24 actuellement) pendant deux ans et demi. Et nous dit-on, 124 autres dans les entreprises  concernées par cette activité (transporteurs, dockers…) toujours pour la même durée. C’est mieux que rien.

Quelques inconvénients…majeurs
Ils tiennent, pour l’essentiel, à l’acheminement des matériaux et à leur stockage qui nécessite des travaux à Lagoubran, une fois l’autorisation préfectorale donnée.

L’affaire étant désormais publique, les riverains, surtout côté La Valette, n’ont pas manqué de se préoccuper des nuisances lourdes, sonores, poussières, sécurité…entrainées par la fréquence des passages de camion, à la cadence de un camion par minute, le double de la circulation actuelle déjà très dense.

On se doute bien que les élus de TPM et des communes impactées (il faut y ajouter Toulon, la Seyne et Ollioules (pour une faible part) sont au parfum depuis pas mal de temps et n’ont pas manqué d’envisager la réaction légitime des populations les plus concernées par ces nuisances. L’affaire est néanmoins sur les rails.

Hubert Falco se veut rassurant : pas question d’emprunter le CD46, menace-t-il, « quitte à faire des amènagements, notamment au carrefour  du Col des Chênes pour rejoindre l’A57 par l’avenue de la Libération… » mais c’est la dénomination du CD46 dans La Valette rappelle Mme Hummel !! Autre question : les aménagements, payés par qui : Someca, Bouygues, TPM ?

La sénatrice-maire de La Valette, se veut encore plus inflexible : elle demande « que le dossier soit repris à son début et que l’intégralité des études d’impact soit diligentée…il n’y a pas eu d’enquête publique » Qu’est-ce à dire ? Que l’étude d’impact n’était pas satisfaisante, trop partielle ? Qu’une DUP s’imposait ? Pas évident. Que ne l’avait-elle pas dit plus tôt !

On sent qu’elle est soucieuse de dégager sa responsabilité avant même que le nouveau préfet ait donné son feu-vert. Et elle n’aurait pas été suivie par ses collègues ? Elle ne veut pas que les camions passent par sa commune et menace d’utiliser les outils à sa disposition. Point barre. Diable, ça commence bien.

Mais alors par où peut-on descendre de la carrière vers l’A57 sans traverser La Valette ? Il n’y a que par Le Revest et Toulon sur le CD46 ou alors…par les airs, directement sur le bateau !!!

Ce n’est pas drôle et le moins qu’on puisse dire c’est que les violons sont mal accordés dans la majorité à TPM qui veut bien les emplois, au nom du développement économique même provisoire, mais pas les nuisances.

Même sans cette grosse commande, l’avenir de la Someca ne paraît pas menacé, vu le rythme des constructions en cours à Toulon et dans l’aire toulonnaise. Le jeu en vaut-il la chandelle ? C’est aux populations à intervenir avec l’ensemble des données écologiques,  environnementales, sanitaires et de sécurité publique d’abord.

Aux élus d’en tenir compte.

René Fredon

1 COMMENT

  1. Les matériaux qui sortent du métro niçois partent en barge jusqu’à Fos, et monaco vient chercher des blocs de calcaire ̂à Toulon. Le monde marche sur la tête. Là on ne parle plus de bilan carbonne!? L’économie a pris le dessus sur l’humain depuis longtemps. On crois toucher le fond ..et puis un nouveau projet sort. Quand ils disent que les robots et machines ne tuent pas l’emploi…qui le crois ? En tout cas on tue la planete bien plus vite avec un bull et un 38tonnes qu’avec une pelle et une pioche

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