Le Président de la République a annoncé ce jeudi 8 avril 2021 une profonde transformation de l’ENA et la construction d’une nouvelle grande école du service public.
Entrepreneur social, devenu haut fonctionnaire après avoir passé le troisième concours de l’ENA, je reconnais dans ces annonces une volonté partagée par les 3e concours de :
– Rendre la haute fonction publique plus opérationnelle – parce que notre pays a besoin de hauts fonctionnaires praticiens pour répondre concrètement aux problèmes du moment.
– Rendre la haute fonction publique plus ouverte à la coopération, entre les différents organes publics du pays, avec les entreprises, les associations et toutes les forces vives de la société civile.
– Rendre la haute fonction publique plus représentative de ce qu’est le pays, dans toute sa diversité sociale et territoriale.
Cela passe par le fait de rechercher davantage de diversité professionnelle car aujourd’hui les élèves de l’ENA et des autres écoles du service public sont encore trop peu nombreux à être recrutés après des expériences professionnelles de terrain. La haute administration a besoin de plus d’actrices et d’acteurs de terrain qui ont forgé leur expérience au plus près des besoins de leurs concitoyens, du secteur privé, comme du secteur public, qu’elles ou ils soient soignants, logisticiens, chefs d’entreprises, y compris issus de l’économie sociale et solidaire, responsables associatifs, inspecteurs du travail, journalistes, policiers, professeurs, sportifs…
Pour transformer la culture administrative :
– du « Non je ne peux pas vous aider » en « Oui c’est peut-être possible de le faire ensemble » ;
– du « On a toujours fait comme ça » en « J’ose prendre l’initiative »
– du « Je réussis si j’applique bien des procédures » en « Je réussis si j’améliore la vie des gens »
Et revenir aux origines de l’esprit qui a conduit à la création de l’ENA en 1945 : démocratiser la haute fonction publique, contribuer au redressement du pays, moderniser l’État et ses élites.
Rendre les carrières publiques plus attractives pour toute une génération de professionnels en quête d’action et de sens, cela exige de mieux prendre en compte l’expérience et les compétences des cadres de la fonction publique pour positionner les bons profils sur les bons postes ; de leur redonner des marges d’initiative, puis de les évaluer sur leurs résultats. Pour développer enfin une vraie logique de simplification de l’action publique, de responsabilisation de ses cadres, et de réduction du poids des corps d’appartenance ou du classement de sortie.
En partenariat avec d’autres associations, ENA 3e concours s’engage en faveur de cette ouverture par :
– la promotion des carrières publiques
– des actions de mentorat auprès de publics ciblés et prioritaires,
– des rencontres inspirantes entre professionnels d’univers différents.
Guillaume HERMITTE
Président de l’association ENA3C
À propos de l’Association ENA3C : Fondée en février 1992, ENA3C a pour objet de promouvoir l’apport à la modernisation et à la diversité de l’administration que représentent les hauts fonctionnaires issus des secteurs privé, associatif ou local entrés au service de l’État par la voie du troisième concours de l’ÉNA. Inscrivant son action dans une démarche d’ouverture de l’administration vers la société civile, l’association défend collectivement les intérêts professionnels des cadres supérieurs et dirigeants de l’État ayant connu une première vie professionnelle hors de l’administration et fournit informations et conseils pratiques à toute personne désireuse de réussir ce concours. Plus d’informations : https://www.ena3c.fr/
