Pour un tracé raisonné de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur

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Face à l’urgence environnementale et climatique, nous devons ainsi agir aujourd’hui pour proposer des nouvelles solutions de mobilité. Car nous devons faire face à ce défi de manque de solutions de mobilité, qui est aujourd’hui vécu comme une source d’inégalités et d’injustice entre les citoyens et de fractures entre les territoires, laissant la population sans autre réponse que la dépendance à la voiture individuelle, c’est le sentiment d’une assignation à résidence qui s’installe, et même d’abandon pour beaucoup de territoires. Notre système de mobilité ne doit plus être un frein à l’autonomie des personnes, à la cohésion des territoires et au développement économique. Nous devons réduire les fractures sociales et territoriales.

Les Assises de la mobilité ont bien défini comme priorité la mobilité du quotidien, qui permet à nos concitoyens d’aller travailler, de vivre, d’avoir des loisirs au cœur de leur territoire. Cette priorité vise à désenclaver les territoires et proposer des alternatives à la voiture.

Nous ne pouvons que constater que la desserte ferroviaire du Var est aujourd’hui difficile et saturée, et le mot est faible. En effet, la dorsale du réseau, Marseille – Nice, étant constituée d’une seule ligne, l’alternance de trains rapides et de trains à arrêts fréquents en occupe toute la capacité et empêche tout développement de l’offre de transport. Cette infrastructure existante, constituée d’une seule ligne, ne peut répondre à la demande actuelle de transport ferroviaire local, et ne sera pas en mesure de drainer le flux de voyageurs amené à augmenter dans les années à venir.

Cependant, face à la relance d’études concernant la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur, nous devons proposer un projet adapté qui puisse réponde unanimement à l’objectif initial de constituer l’arc méditerranéen Barcelone-Marseille-Gênes.

Dès les premières études jusqu’au débat public de 2005, d’autres tracés avaient été envisagés. En effet, en 2005 le conseil d’administration de Réseau ferré de France (RFF) retenait qu’à l’issue du débat public, le bien fondé du projet a été confirmé par une très grande majorité des participants. Les nombreux échanges et contributions produites à l’occasion du débat public faisait ressortir un projet de ligne à grande vitesse (LGV) pour rapprocher le plus possible Nice de Paris (dit «LGV Côte d’Azur»), par un tracé en Centre Var aux abords de l’autoroute A8, pour un investissement plus raisonnable que le projet de Ligne Nouvelle retenue actuellement. Pourtant l’utilisation du couloir de nuisance du sillon autoroutier de l’A8, passant à travers de nombreuses zones non habitées permettrait aussi de préserver au mieux le plus grand nombre de vignobles du département.

Cependant, en 2009, aucun consensus politique n’ayant pu se dégager en faveur de ce scénario ; la poursuite de l’étude du projet sur le choix du scénario « Métropoles du Sud » desservant les agglomérations d’Aix-en-Provence, Marseille, Toulon et Nice a été retenu ; engageant un tracé financièrement exorbitant, polluant et peu rentable. Ce tracé dévasterait les vignobles de Bandol, ainsi que l’environnement immédiat du Parc National des Calanques et du Parc Naturel Régional de la Sainte Baume.

Pourtant le projet retenu n’exonéra pas de la nécessité d’une remise à niveau, d’une modernisation et d’un meilleur entretien des matériels et voies existantes, et surtout il ne présente pas un tracé susceptible de répondre aux enjeux législatifs et aux besoins en matière de déplacement quotidien.

Les enjeux de la mobilité sont fondamentaux. Le sujet des lignes de desserte fine dites «petites lignes» est une préoccupation majeure dans nos territoires pour le transport du quotidien par la régénération des voies ferrées en proposant des solutions alternatives et innovantes pouvant émerger localement (train hydrogène, train léger, bus à haut niveau de service sur voie dédiée, véhicule autonome etc.). Les transports du quotidien et le désenclavement des territoires « périphériques », terreau de la contestation sociale des « gilets jaunes » est un enjeu auquel nous devons répondre collectivement. Ainsi, dans le département du Var, la réhabilitation de la ligne Carnoules-Gardanne peut répondre à ces objectifs.

Aussi, face à ces défis majeurs pour notre région, il est nécessaire de réévaluer la faisabilité des différentes solutions et tracés de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur, considérant l’ampleur des financements envisagés et ses conséquences environnementales.

Ainsi, dans le cadre de la poursuite des études du projet, une consultation des acteurs et des élus des territoires semble indispensable au regard des inquiétudes exprimées concernant le milieu humain, la biodiversité et les milieux naturels, l’agriculture et la viticulture, et un aménagement du territoire raisonné.

Madame Valérie GOMEZ BASSAC
Députée de la 6ème Circonscription du Var

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