Français : Vaches à lait

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Malgré les beaux discours et les conseillers en communication, le sentiment que l’on nous prend pour des vaches à lait s’installe.

Cliquez sur l’image pour découvrir le prix … hallucinant !

Prix du baril en 2013 : 105,87$
Prix du litre d’essence en 2013 : 1,35€

Prix du baril en 2023 : 74,8$
Prix du litre d’essence en août 2023 : 2,02€ en France et 1,25€ en Espagne.

Les chiffres sont têtus, le reste c’est de la poudre aux yeux.

crédit photo Olivier Lortet

«Je peux vous assurer qu’aujourd’hui l’État ne gagne pas d’argent sur les taxes sur les carburants», a affirmé Élisabeth Borne ce 9 juin sur BFMTV. Prière de ne pas vous étouffer en rigolant.

Un argumentaire, déroulé par de nombreux internautes, part de l’idée que l’essence serait, en France, «taxée à 60%». Ce qui n’est pas exact !
Les taxes sur chaque litre d’essence intègrent une part fixe, et une part indexée sur le prix du produit pétrolier. Avec pour conséquence que la part des taxes perçues par l’État diminue lorsque le prix de l’essence augmente.

Le prix au litre payé par le consommateur incorpore le coût du produit pétrolier proprement dit, le coût lié au transport et à la distribution, ainsi que trois taxes : la TVA, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et la TVA sur la TICPE (une «taxe sur une taxe», ne rigolez pas).
Lorsque le prix du produit pétrolier ou des coûts de distribution fluctuent, la seule taxe dont la valeur fluctue est la TVA qui en est dérivée. Plus les prix du pétrole et de l’acheminement augmente, plus sa part dans le prix total (et la TVA associée) augmente. Comme l’illustre la courbe suivante, dans l’essentiel des départements, lorsque le prix du gazole à la pompe avoisine les 1,4 euro, les taxes représentent 60% du total. En revanche, autour de 2 euros (ce qui est le cas aujourd’hui en août 2023), la part des taxes avoisine les 47%.
source Libération le 15 juin 2022

Au 1er janvier 2022, avec des prix du gazole autour de 1,590€/L, l’État gagnait 0,873€/L. Désormais, «remise» gouvernementale incluse, lorsque le prix affiché à la pompe est de 2€, l’État ne gagne que 0,792€/L.
Et maintenant qu’il n’y a plus de «remise» gouvernementale ? Les réponses ne sont pas claires et on évite d’en parler du côté de Bercy. Le sujet n’intéresse plus les médias subventionnés. Circulez, y’a rien à voir !

Donc, le principal bénéficiaire dans cette histoire … c’est le pétrolier. Celui-là même que le gouvernement s’entête à ne pas imposer au regard des profits faramineux déclarés. Rappelons que le mercredi 8 février 2023, TotalEnergies a annoncé un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars pour l’année 2022, le plus haut jamais réalisé par la major française. 20 milliards de bénéfice, c’est un résultat comptable. L’argent qu’a gagné TotalEnergies en 2022, est égal à 46 milliards de dollars. On appelle ça le cashflow.
La multinationale gère avec brio sa communication financière et grand public, mais le doute sur sa sincérité demeure.
Rappelons que TotalEnergie a écopé d’une pénalité. Montant de l’amende administrative infligée par la DGCCRF : 198 000 euros. Autant dire une goute d’eau mais c’est la preuve que le doute demeure.
Tout cela est parfaitement bien orchestré.
Sur les relations troubles de Total avec les impôts depuis sa création, à lire, l’enquête de Nicolas Cori dans Les jours, Ecran Total, une série en 10 épisodes.

Laurent di Gennaro

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