Le Théâtre Galli de Sanary accueille samedi 13 avril le groupe Corse I Muvrini (les mouflons) qui sont en tournés dans toute la France. Leur spectacle est à mi chemin entre la tradition et la modernité.
Après avoir défendu la polyphonie corse et des textes traditionnels, le sympathique groupe s’est tourné vers une modernisation (de nouvelles sonos, des instruments électroniques, une mise en scène spectaculaire). Le succès est allé grandissant sans que l’âme ni l’esprit des débuts ne fléchissent. C’est le succès de l’adhésion inconditionnelle du public, qui lui aussi s’est diversifié.
Une présence médiatique
Le groupe I Muvrini relança la culture corse et sa musique en particulier. Ceci est d’autant plus spectaculaire que le groupe s’est formé à une époque où les langues régionales étaient non reconnues, voire réprouvées. Dans les années 80, si le groupe chantait des polyphonies traditionnelles (dont des paghjelle), il ajoutait à son répertoire des chants contestataires. Il a d’ailleurs été victime de plusieurs arrêtés municipaux lui interdisant de se produire dans certains villages corses, menant parfois à des confrontations entre nationalistes et militants du collectif Corse française et républicaine (CFR).
Aujourd’hui, et après une ouverture aux musiques du monde, I Muvrini chante plutôt de la variété en langue corse. Certains observateurs leur reprochent d’être entrés dans un système qu’ils critiquaient autrefois et de vendre aujourd’hui de la musique abusivement étiquetée « traditionnelle ». Mais c’est un faux procès car la musique traditionnelle a toujours été évolutive dans sa forme et son fond. En fait leur présence médiatique en dérange plus d’un. Le groupe est sans doute jalousé comme tous ceux qui réussissent.
Un tour de chant judicieusement composé.
Samedi les spectateurs de Sanary pourront retrouver certains titres qui sont des œuvres accomplies appartenant au patrimoine et d’autres s’inscrivant dans la modernité, chantés en Français ou en Corse.
Culomba negra, Una notte, Sò prigiuneru, Ces enfants sur l’eau, Ùn sò ancu morta Ma sœur musulmane, L’amore di a to vita, Beauté fatale, Pè rompe un core, Madre (avec Lena Chamamyan) Un fiatu, Janna, O Bella nice et pour terminer l’hymne corse Dio Vi salvi regina. Autant de moments d’émotion ! Le charme de ce groupe tient surtout à la sincérité et à l’authenticité des interprétations. Le public est toujours bigarré, familial ; il vient voir I Muvrini en concert et oublier le temps maussade au profit de la chaleur corse. Mais la chaleur n’est pas tout, c’est aussi le discours porté par le groupe qui est précieux. Pendant deux heures et demie, le « Luciole tour » sème la non-violence, la tolérance, l’ouverture à l’autre, le respect et l’écologie. (Vidéo) Une guirlande de 35 concerts à travers la Belgique, la France, la Suisse et pour terminer la Corse illustre ce succès jusque-là jamais démenti.
Les voix, les mélodies, l’alchimie des sons, font danser la polyphonie et les idées reçues…Et c’est bien là l’essentiel ! Buon ritorno Muvrini !
Jean-François Principiano
I Muvrini en concert le samedi 13 avril 20h 30 Théâtre Galli de Sanary
https://www.theatregalli.com/programmation/actualite/i-muvrini.html
« il ritorno » « buon ritorno » …diable! N’auriez-vous pas confondu I Muvrini avec Eros Ramazzotti?
A moins que votre article ne soit destiné à l’amicale des Italiens de Sanary…