Le lundi 3 Juillet 2023: Journée de mobilisation nationale des Médecins Hospitaliers de France
« C’est Pire qu’avant », parole de Ministre !
Quand le réel s’impose à tous rien ne peut en modifier les faits et le vécu.
« Chronique d’une catastrophe annoncée », « Fragilité et instabilité de toutes les équipes », « Diminuer la voilure pour tenir », « Organisations dégradées et fermeture pour tenir », « Impuissance, absence de marge de manœuvre », « usure des équipes, vont elles tenir encore longtemps ? » … Les titres des médias et les alertes s’enchainent en cette veille d’été 2023 sur le front hospitalier !
30 % des postes de Médecins hospitaliers restent vacants par défaut d’attractivité, 40% le sont dans certaines spécialités, des jeunes étudiants en Médecine toujours autant sacrifiés par l’aberration d’un concours d’entrée toujours aussi cynique et un numérus clausus largement sous-évalué, il ne faudra pas remplacer un Médecin au départ par un étudiant mais un par trois…avec donc un « non effet » attendu en 2030 !
Un pays qui n’a pas su ni voulu considérer ses Soignants à la hauteur de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font, de leurs missions, des responsabilités et des priorités qu’ils portent , est un pays qui envoie à sa population un bien triste message, celui de la perte de sens et de ses valeurs essentielles que sont de devoir et pouvoir Soigner .
Elles et Ils ne sont pas que des nombres, des numéros, des chiffres, des statistiques et autres courbes froides et glaciales totalement déshumanisées telles que le renvoient nos sociétés « modernes », ils sont avant tout des femmes et des hommes totalement à part qui méritent mieux et plus.
Le lundi 3 Juillet 2023 l’ensemble des Médecins et Personnels Soignants hospitaliers de France seront unis pour rappeler la dégradation de la situation de l’hôpital public abandonné et sacrifié aux politiques de Santé dictées par les lois du marché qui étaient une « folie », politiques d’hôpital pensées et voulues « à flux tendus » sans capacité de réserve, en tension et pression permanentes donc aujourd’hui en crises continues.
« La situation est pire qu’avant la crise du Covid-19 » avouait récemment une ex-ministre de la santé Madame Agnès BUZYN lors de l’émission « Complément d’enquête » sur France 2, le ministre actuel François BRAUN évoquait lui la violence des politiques de santé à l’encontre des Soignants depuis des années, paroles de Ministres issus de la Gauche, dont acte.
« On a fait beaucoup de bêtises, nous la Droite, on est parfois plus irresponsables en étant pour les réformes surtout quand elles ont été imposées sans études d’impact, qu’en étant contre, il faut toujours se poser la question de la limite acceptable, on ne se la pose plus, les dogmes ont pris le pouvoir ». Ce regard et cet aveu ne viennent pas de n’importe qui, ils viennent d’Henri GUAINO ex plume d’un Président de la République, Nicolas SARKOZY, et conseiller spécial du Président.
Combien sont-ils aujourd’hui, courageux et honnêtes, à pouvoir faire ce mea-culpa et reconnaitre leurs erreurs et les fautes commises ?
Cet été 2023 affiche et confirme partout sur nos territoires ce constat.
« Il fallait arrêter les conneries depuis longtemps » est le cri d’alarme lancé souvent par Loik LEFLOCH PRIGENT dans ses tribunes sur TV83 au sujet de l’entreprise et notamment du scandale d’état qu’est devenu au grand jour le dossier d’EDF et du Nucléaire en France mis à genoux par le diktat Européen et Allemand.
Aux mêmes causes les mêmes effets et conséquences et l’absence de mises en causes sauf à devoir courir derrière les crises et les drames humains générés par ces politiques à l’aveugle, sans anticipation ni préparation ni études d’impact préalable. Sur réaliste !.
Pour ne pas avoir prévu ni pensé autrement on navigue aujourd’hui à vue et dans l’inconnu.
L’été 2023 sur le front sanitaire s’annonce compliqué, plus compliqué que d’habitude justifiant le « c’est pire qu’avant » de l’ex-Ministre de la santé et sa lucidité. Jamais nous n’avions vécu cette situation de l’annonce heure après heure sur nos e-mails et portables de la fermeture d’une structure d’Urgences et SMUR ou de services faute de personnels ! Jamais les bonnes volontés n’auront autant été sollicitées ni appelées en renfort pour pallier aux conséquences désastreuses de ces politiques de Santé que l’on peut juger d’irresponsables aujourd’hui au vu de leurs effets sur nos populations, nos patients et nos équipes et nos territoires.
Ces bonnes volontés vont essayer une fois de plus de maintenir notre système de santé « la tête hors de l’eau ». Toujours et encore plus avoir recours aux mesures de sauvetage et systèmes dégradés pour réorienter les patients, éviter à tout prix les drames, limiter les attentes ou le renoncement aux soins .
De la « Résilience » de la période du post Covid-19 à « la perte de sens » dénoncée par beaucoup nous sommes passés aujourd’hui à la « Résistance » face à un système devenu « Violent ». Jamais nous n’aurions dans nos métiers du Soin envisager un jour devoir être confrontés à ce terme de « Violence » au sein même de nos professions et métiers de l’Humain. Ce terme de « Violence » est de plus en plus verbalisé par tous, malades et Soignants réunis !
« Cynisme, mépris, pourrissement des alertes » est marqué dans les esprits du plus grand nombre d’entre nous et sur le fronton des hôpitaux qui se sont battus au-delà du raisonnable pour ne pas en arriver là. En vain ….
En vain, parce que la violence de la pensée des « experts » et des « sachants » qui ont mis nos élus et nos gouvernants à genoux pour leur imposer ces lois de Santé a tout emporté. « On ne confie pas un problème à ceux qui les ont créés » disait Albert Einstein, et pourtant ce sont les mêmes qui ont fabriqué nos crises qui sont chargés aujourd’hui d’essayer de les résoudre en courant derrière en permanence !
Henri GUAINO le dit bien : « il arrive un moment où il faut être raisonnable pour que les réformes soient acceptées et acceptables et aller contre les dogmes irresponsables »
On ne sortira jamais de « ce monde de crises qui durera » selon les paroles du Président E. MACRON en continuant par cynisme à diviser les hommes et les femmes qui s’y investissent, ni en fracturant notre société pour espérer continuer à y régner.
Ces métiers et professions ne sont pas n’importe lesquels, on constate jour après jour à quel point les avoir sacrifiés coûte à notre société et à quel point un nouveau mode de Violence à travers notre Santé malmenée s’est instauré au fil du temps.
Cette violence vécue et ressentie et qui s’amplifie dans notre monde à travers toutes nos luttes et combats à mener pour parvenir à Soigner est notre défi quotidien.
Dr Vincent CARRET
AMUF
Encore une fois … Merci PLANTU !
