Passez la monnaie, Passez la monnaie et ça tournait.

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Une nouvelle fois Anice Lajnef nous propose son analyse sur la politique monétaire de la BCE. Si cet univers vous semble abscons, sans incidence sur notre quotidien détrompez-vous et abonnez-vous à son blog sur Médiapart. Nous vous rappelons son adresse : https://blogs.mediapart.fr/anice-lajnef/blog, vous pouvez aussi le suivre sur Twitter @AniceLajnef mais après vous ne pourrez pas dire … je ne savais pas.

Anice Lajnef

« Le bilan de la #BCE est proche des 8000 milliards d’euros ! Depuis janvier 2015, la BCE crée de la monnaie sans jamais la détruire et ce mouvement s’est accéléré depuis la crise sanitaire.

Avant la crise de 2008, il était tabou d’imprimer de la monnaie à partir de rien sans jamais la détruire. Mais depuis les choses ont changé car il faut sauver l’économie, les banques, les États, le marché de l’immobilier, et la bourse.

Certains vont penser qu’il y a bien des garde-fous à la création monétaire, et que la BCE ne peut pas engraisser une minorité de possédants au détriment des autres. En réalité, il existe un seul garde-fou, c’est l’inflation, c’est à dire la hausse des prix à la consommation.

Une seule mesure, l’inflation, a permis jusqu’à là la justification d’une création monétaire délirante de la part de la #BCE (fois 7 depuis 2008), qui a engendré le plus grand transfert de richesse depuis que l’humanité existe.

En fait, non seulement la politique de la #BCE a maintenu le prix des obligations, des actions et de l’immobilier, mais elle a accéléré ensuite sa politique accommodante permettant chaque jour de battre de nouveaux records au bonheur des ultra-riches.

Imaginez-vous à la place d’un milliardaire qui croyait faire faillite en 2008, et qui d’un seul coup voit sa richesse doubler, voire quadrupler. Et tout cela avec le silence complice de nos dirigeants politiques qui n’y comprennent strictement rien !

Pour faire simple, on pourrait résumer la politique monétaire de la BCE ainsi : tant que le prix des pâtes n’augmente pas, continuons notre politique monétaire quitte à transférer les richesses aux ultra-riches, de toute façon personne n’y comprend rien à ce tour de passe-passe.

Tant que le patrimoine des riches augmente, le système tiendra, car toutes les montagnes de dettes ont pour garantie le cours des actifs (obligations, actions, immo…). Si le prix des actifs baissent, nous entrerons dans une spirale de baisse, et le système dette s’effondrera.

Donc la BCE est prise à son propre piège. Créer de la monnaie qui profite aux ultra-riches sinon le système financier s’effondre. Elle peut le justifier tant que dans le panier qui permet de calculer l’inflation on n’y met pas des actions, de l’immo, des yachts, des sacs Chanel.

Le seul garde-fou à la création monétaire est une mesure arbitraire telle que l’inflation. Une inflation qui mesure une hausse des prix de manière subjective. Il suffit de mettre dans le calcul de cette inflation ce que consomment les ultra-riches pour voir son niveau augmenter.

Nous devrions obliger la BCE à avoir d’autres critères pour piloter sa politique monétaire :

1/ éviter d’exacerber les inégalités de richesse

2/ comparer l’inflation à la hausse des salaires (idée de pouvoir d’achat)

3/ minimiser le nombre de pauvres (10 millions en France)

Mais il est plus facile de satisfaire quelques ultra-riches que de satisfaire des millions de citoyens. C’est pour cela que la #BCE concentre ses efforts sur les marchés financiers. Elle sait sa politique injuste, mais c’est la moins coûteuse pour maintenir le système actuel.

Malheureusement, une politique monétaire équilibré est impossible dans un système usuraire (fondé sur le crédit avec intérêts). Par construction ce genre de système favorise toujours les plus riches.

Nous sommes donc face à un paradoxe : même la meilleure volonté du monde ne pourrait pas rendre le système plus juste, car son fondement est inégalitaire (les riches sont favorisés par la logique des taux d’intérêts et de la capacité d’endettement).

Le seul moyen d’y arriver est de changer de paradigme économique, de sortir en douceur du système dette, de mettre en place une monnaie équitable qui serait aux antipodes de la logique des taux d’intérêts. Faut-il attendre le pire pour que nous y pensions sérieusement ? #Gesell »

Anice Lajnef

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