Usure, déracinement, et populisme

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Anice lajnef

Le monde a été façonné depuis des siècles par l’usure et le déracinement. Nos sociétés financiarisées et globalisées ont atteint leur paroxysme aujourd’hui. Aucune région du globe n’a été épargnée par la finance et le nomadisme. De plus en plus d’accumulateurs de richesse sans attache sont noyés dans des masses de plus en plus déracinées géographiquement et spirituellement. Qui a façonné ce monde ? Qui en profite ? Qui sont les perdants ?
Nous dépendons tous de la dette avec intérêts. Nous sommes tous victimes de notre déracinement culturel ou de celui des autres. Les déclassés économiquement ne vont jamais s’en prendre à leurs bourreaux, les instigateurs du système dette, pour une raison simple : la plupart des jeunes ont été dépourvus des capacités intellectuelles pour faire le lien entre leurs malheurs et les millions ou les milliards de dollars accumulés par leurs vrais maîtres, qui règnent sur ce monde à la dérive. Les perdants des pays riches vont vouloir se battre contre les migrants économiques qui fuient les guerres, la corruption généralisée de leurs dirigeants, et les appels d’airs migratoires de patrons des pays riches à la recherche de main d’œuvre à bon marché. La dette avec intérêts est une avance sur le temps.
Elle accélère l’ordre des choses. Tout va trop vite. Nos mœurs changent à une vitesse insoutenable, les migrants économiques arrivent en masse sans avoir le temps de s’intégrer dans les pays où ils sont déplacés. La dette avec intérêts est l’arme qui appauvrit les pays d’Afrique dont sont issus les migrants. Elle est l’outil qui paupérise les populations occidentales. Elle est le fardeau qui affaiblit nos États. La dette avec intérêts a pour conséquence des guerres néo impérialistes là-bas, qui provoquent des flux migratoires ingérables ici. Elle est le fuel du populisme, de la division, et du chaos social.
Pendant ce temps, les profiteurs de ce système usuraire se mettent à l’abri à Zermatt dans le canton du Valais en Suisse, ou ailleurs. Tout en s’assurant que les victimes de leur système les épargnent et s’entretuent entre elles à Crépol, au Donbass, ou au Moyen-Orient. Un jeune de 16 ans est malheureusement mort à Crépol. Par identification légitime à ce jeune, une certaine population ne se sent plus en sécurité sur le sol de leurs propres ancêtres !
Dopés par les discours de division diffusés sur Bfmtv ou Cnews, les deux chaînes des milliardaires Drahi et Bolloré, ou par le journal populiste Le Parisien, possession du milliardaire Arnault, des jeunes d’extrême droite veulent en découdre avec des jeunes dont les parents ou grands-parents sont issus d’Afrique.
Les déclassés d’ici et les enfants des déclassés de là-bas, veulent se détruire les uns les autres. Jadis, Jean Jaurès avaient compris que le capitalisme usuraire allait conduire de jeunes français et allemands à l’abattoir. Il s’est battu contre la guerre fomentée par les riches, où les pauvres s’entretuent entre eux. Il s’est battu contre le monde absurde de son époque jusqu’à en perdre sa propre vie.

Aujourd’hui, ça me tue de voir ces jeunes se déchirer, ces victimes du système, montées les unes contre les autres par des businessmen de la division, tels Zemmour ou Messiah. Il faut réarmer ces jeunes intellectuellement et surtout spirituellement pour qu’ils comprennent qui sont leurs vrais bourreaux. Jean Jaurès est mort sans avoir pu éviter le pire. Peut-être que quelques jeunes liront ces lignes et comprendront qui sont leurs bourreaux, à savoir les profiteurs de l’usure et du nomadisme culturel, ceux-là même qui ont façonné depuis des siècles le monde à leur image !

Anice Lajnef

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