Tout – ou presque – a déjà été dit sur la décapitation d’un professeur d’Histoire, devant son collège. « Effroi », « horreur » sont à la Une de la plupart des journaux. C’est faire beaucoup d’honneur aux terroristes, qui, justement cherchent à effrayer notre société. Et, déjà, sur les réseaux sociaux, qui véhiculent tant d’informations déformées, de déclarations haineuses, complotistes, racistes, se fait entendre une petite musique : « Oui, bien sûr, décapiter un professeur c’est horrible, mais il avait pris un risque en montrant les caricatures de Mahomet… »
Cette réserve est proprement scandaleuse, car elle occulte notre histoire, notre culture et notre liberté de penser qui sont autant de conquêtes obtenues, parfois dans la douleur. Baisser les yeux devant l’obscurantisme, c’est accepter de se faire complice par omission.
Comme d’habitude, il n’y aura pas d’union « sacrée », autour de ce drame barbare, ni de recette miracle. L’éducation reste la seule arme – fragile – contre ces dérives, quel que soit le nom du dieu que l’on invoque. Les enseignants, aussi, sont en première ligne…
Nicole Fau
