Les dernières données dont nous disposons démontrent l’énorme tension existant sur le parc social … mais qui en doutait ? On pourrait même s’interroger sur le fait que la situation semblerait pire qu’à Marseille !
Le plus inquiétant est que le premier quartile des demandeurs est sous le seuil de pauvreté et est décrit comme trop pauvre pour pouvoir supporter des loyers même aidés ! On en revient à cette vocation du parc social qui est passé en 50 ans de logements pour les ouvriers et fonctionnaires, à logements pour les pauvres sans ressources… cette mutation est loin d’être achevée et pose la question du modèle économique.
Le problème vient bien sur avant tout de l’insuffisance de la production et notamment du parc « PLAI » (seuls 30% de ces logements sont construits, alors que plus de 50% des demandeurs ne peuvent accéder qu’à ceux-ci)
Cela met aussi en évidence le sujet de la cotation des publics prioritaires et de la gestion en flux.
Nous ne saurions trop rappeler les obligations de la loi ELAN relative à la mixité sociale et une bonne prise en compte des publics prioritaires, dont on voit que le recours aux hébergements d’urgence saturés ne peut être une réponse … construisons et attribuons des logements à ces publics, et ces dispositifs retrouveront de l’oxygène et leur vocation première.
Dire aussi que la vraie prise en compte d’un vrai pouvoir de vivre ne peut être étrangère à l’amélioration de cette situation.
Il convient aussi d’être attentifs aux plans programmatiques comme les PLH ou les PLAi qui doivent acter une vraie ambition dans la production de logements sociaux et de la maîtrise foncière.
La Métropole dispose de 15,1% de logements sociaux (La Garde 28,2%) démontrant ainsi une certaine forme de non solidarité entre les communes.
En cela, il conviendra de ne pas se résigner à seulement constater certaines décisions de justice (Neuilly) visant à mettre en pièces la loi SRU, ce dont, dernièrement, Marc Vuillemot maire de la Seyne et Vice Président de la Métropole « s’émouvait » à juste titre .
Espérons en cela que les juges ayant émis ce jugement, et tous ceux qui se bouchent le nez lorsqu’ils parlent de logement social, n’aient pas, un jour, à devoir recourir pour leurs proches au besoin de se loger dans le parc social, lequel en majorité est plus qualitatif que beaucoup de logements locatifs du parc privé .
Quelques chiffres pour terminer afin de déconstruire certaines idées tenaces : depuis 2010, 91% des programmes ont moins de 50 logements et sur ces 91%, 67% ont moins de 20 logements
Jean-Paul JAMBON
Représentant départemental Var
Fondation Abbé Pierre