Malartic doit vivre !

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Depuis des semaines, la polyclinique mutualiste Malartic traverse de nouveau une zone de turbulence menaçant sa survie. Elle est la seule structure publique, donc non lucrative, de l’ouest-Var avec un service d’urgence, un bloc opératoire, un service d’imagerie performant (scanner, IRM…).

Un ensemble de 300 personnels soignants et non soignants au service d’une population qui ne cesse de croître et qui voit l’offre de soins se réduire tandis que les établissements privés lucratifs occupent une place désormais prépondérante.

Les politiques de santé menées depuis plusieurs décennies avaient et ont toujours pour objectif commun la réduction des dépenses dans les hôpitaux et établissements publics
qui, contrairement aux établissements privés, assument non seulement une médecine et une chirurgie de très haut niveau, mais aussi des obligations sociales, l’accueil de tous les malades, sans exception.

Un établissement public ne choisit pas les disciplines en fonction de leur coût de fonctionnement, ce qui ne veut pas dire que la gestion y serait dispendieuse et quelque peu secondaire.

On assiste à une aggravation de cette tendance lourde à sous-doter l’hôpital public et à réduire les remboursements de la sécurité sociale, sous prétexte de déficit lié avant tout, aux pertes de recettes découlant d’un chômage endémique à plus de 10% de la population active.
Avec le budget-Macron, c’est une fuite en avant dans la réduction des dépenses de soins sous prétexte de réduction des déficits et de l’endettement auxquels ils sont contraints par les marchés financiers et les politiques d’austérité qui se renforcent.

C’est aussi un recours à la privatisation des frais de santé, quitte à asphyxier les mutuelles à but non lucratif comme « les Mutuelles de France » et à rendre inaccessible à beaucoup l’accès à des complémentaires privées qui envahissent le marché.

Dans tous les hôpitaux on manque de personnels, de médecins en milieu rural et dans les villes moyennes, d’urgentistes, les services d’urgence notamment ne pouvant plus faire face…comme le rappelait le Dr Claret, urgentiste, ancien chef de service du CHITS : « on est censés être organisés pour les plans attentats et terrorisme et on n’est pas foutus de gérer une épidémie de grippe ! »

En décembre dernier, il prévenait le préfet que, faute de lits de réanimation dans le Var, « il faudrait transférer des patients sur Nice et Montpellier ».

Les structures de proximité, comme Malartic, où on ne pratique pas le dépassement d’honoraires, ont plus de mal encore à parvenir à une gestion équilibrée, indépendamment de ce qui peut relever de leur propre responsabilité. Elles font tâche dans le paysage politique dans lequel nous nous enfonçons : privatisation de tout, même de la santé, considérée comme une marchandise comme une autre !

Si l’on veut trouver des actionnaires, il faut que ça rapporte. Le contraire de la notion de service public d’accès égal pour tous.

Le bras de fer qui s’est engagé entre la direction de Malartic (les Mutuelles de France) et l’agence régionale de santé (ARS) qui représente le Ministère doit se traduire par une rencontre avec l’ensemble des partenaires, où tout doit être mis sur la table, en toute transparence, pour déboucher sur une solution qui rende pérenne cette structure mutualiste qui tient une place essentielle, plus encore depuis l’amputation des urgences de la Seyne.

C’est la proposition faite par la fédération du PCF et par les élus communistes du secteur qui appellent les populations attachées à des établissements de proximité et de qualité, tous les progressistes…à manifester leur solidarité avec les personnels pour que vive la clinique Malartic dont l’utilité sociale n’est plus à démontrer.

L’heure n’est pas à la polémique et aux tentatives de récupérations politiciennes, chacun doit assumer ses responsabilités passées et présentes concernant les orientations politiques qui touchent à notre modèle social, ses services publics, sa protection sociale, les droits des salariés, les retraites de misère…aujourd’hui attaqués comme jamais. Jusqu’aux APL et au logement social promis à l’asphyxie.

Mobilisons-nous autour de la pétition qui circule pour sauver Malartic !

René Fredon

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