Les pharmaciens d’officine restent mobilisés

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Les pharmaciens d’officine se sont mobilisés le 30 sept dernier pour alerter leurs patients et le Président de la République sur les graves menaces que les injonctions de Bruxelles et le nouveau plan d’économie de l’assurance maladie font peser sur la profession. L’accès au médicament sur l’ensemble du territoire en ressort fragilisé.
Il y a un an, les pharmaciens d’officine se mobilisaient dans une grande manifestation nationale pour alerter les Français contre les graves menaces que faisait alors peser sur leur avenir le projet de loi porté par MM. Montebourg et Macron.
Grâce à la mobilisation de la profession et au soutien de leurs patients qui ont signé plusieurs millions de pétitions, ces menaces ont été repoussées.

Les pharmaciens se sont investis dans une profonde mutation de leur exercice, avec l’introduction de nouvelles missions destinées à améliorer la prise en charge des patients chroniques et à développer la prévention. Ils se sont engagés dans une réforme de leur mode de rémunération.
Un an après, la pression économique prend des proportions insupportables sur fond de nouvelles menaces pour l’officine.
D’une part, l’Union européenne rappelle à la France la nécessité de prendre des mesures de déréglementation dans le secteur de la santé.
D’autre part, le Gouvernement qui entend limiter la croissance des dépenses de santé pour ramener le déficit de la sécurité sociale sous la barre des 10 milliards d’euros, prévoit la mise en œuvre d’un plan d’économie de 3,4 milliards d’euros. Les mesures envisagées se traduisent par une aggravation inédite de la pression sur le médicament appelé à contribuer à hauteur de 1,5 milliard d’euros.
Ainsi, 55 % des économies contenues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 reposent sur un secteur qui ne représente que 16 % des dépenses. Entre 2010 et 2016, le montant des économies sur ce seul poste a été triplé sans aucun bilan de leur impact sur les officines qui voient leur chiffre d’affaires et leurs marges reculer d’année en année. Il en résulte une fragilisation du réseau officinal qui s’est accélérée en 2014. Conséquence, depuis le début de l’année, une officine disparaît tous les deux jours.
C’est pour exprimer la situation d’urgence dans laquelle se retrouvent les pharmacies d’officine que la profession s’est mobilisée à nouveau le 30 septembre dernier
La FSPF, principal syndicat des pharmaciens d’officine, a pris l’initiative d’alerter le Président de la République par une lettre ouverte. Les pharmaciens d’officine sont appelés à adresser cette lettre par voie postale à l’Élysée.
Les pharmaciens réclament davantage de moyens pour pouvoir continuer à assurer l’accès au médicament de nos concitoyens et la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour l’officine destiné à soutenir les plus fragiles, pour que l’exercice des professions de santé libérales redevienne attractif afin d’encourager la vocation de nos jeunes diplômés à réinvestir les territoires.

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