Les 4 états de la monnaie par Anice Lajnef

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Anice lajnef

Les 4 états de la monnaie « Fiat lux et facta est lux » est la première parole de Dieu selon la Genèse, dans le récit de la création du monde. « Que la lumière soit, et la lumière fut ». Imaginez un instant que des hommes aient le pouvoir magique de créer les choses !

La lumière ayant déjà été créée par Dieu (et la femme aussi), une caste a réussi, dans un long processus historique, a créer à partir de rien la chose la plus convoitée des hommes : la monnaie !

La monnaie peut-être aujourd’hui créée à partir de rien, spontanément, simplement en cliquant sur un clavier d’ordinateur d’une banque centrale comme la FED ou la BCE ! Cette monnaie c’est la « monnaie spontanée » ou plus communément appelée monnaie fiat (quatrième état).

D’autres institutions, privées ou publiques, se sont aussi donner le droit de créer de la monnaie en cliquant sur un clavier d’ordi : ce sont les banques commerciales. Cette fois la monnaie est créée au moment de l’octroi d’un crédit. C’est la « monnaie-dette » (troisième état).

Cette monnaie pourrait aussi être appelée monnaie humaine, car lorsqu’on signe pour un crédit, on s’engage à honorer notre promesse de remboursement, du nominal et des intérêts. Si on ne le fait, on risque alors de gros soucis, d’être dépossédé, d’être mis au ban de la société !

Cette monnaie crédit est puissante car elle repose sur l’homme, sur sa culpabilité, sa peur d’être banni de la société s’il fait défaut à ses engagements, et sur son labeur surtout ! En bambara, la dette se dit « djourou », qui veut dire aussi « corde au cou » !

La monnaie-dette, c’est la monnaie-djourou. Cette corde au cou nous pèse socialement, tant au niveau de l’État que des entreprises et des individus.

La monnaie n’a pas toujours été créée spontanément à partir d’un clavier d’ordinateur d’une banque centrale, ou suite à un crédit octroyé par une banque commerciale. Pensez par exemple à la monnaie métallique comme la monnaie or.

L’or est rare et possède des qualités intrinsèques multiples. Il est extrait suite à un lourd labeur. C’est ainsi que des sociétés l’ont adopté comme monnaie. Cependant, cette même monnaie va avoir en elle deux utilités.

L’or est inoxydable. Il est donc facilement stockable. Celui qui possède de l’or, peut facilement remettre à plus tard ses dépenses. Certains peuvent même abuser de ce caractère inoxydable de l’or, en stockant leur or par peur du futur, dans une illusion de sécurité…

Mais en stockant abusivement l’or, alors que la société en a fait sa monnaie, l’économie est privée de son outil principal, celui qui permet et facilite les échanges. Ce péché économique et social porte le nom de thésaurisation. (thésauriser : verbe intransitif Amasser de l’argent pour le garder, sans le faire circuler ni le placer. Synonymes : capitaliser, économiser, épargner. verbe transitif Amasser (de l’argent) de manière à se constituer un trésor.)

Ainsi, l’or peut se stocker : Acte nécessaire en quantité raisonnable pour se prémunir contre les pépins de la vie et se constituer un coussin de sécurité, ou pour lancer un projet futur. Dangereux quand il est stocké de manière abusive, et qu’il ne circule pas dans l’économie.

La « monnaie-stock » est le second état. Reste le premier état de la monnaie à énoncer : c’est évidemment la raison première de la monnaie, celle de permettre les échanges entre individus. Cette monnaie est la « monnaie-flux ».

La monnaie-flux est à la société, ce que le sang est à l’homme : vitale ! Pour rester dans le même thème métaphorique, la monnaie-stock est à la société, ce que la graisse est à l’homme : nécessaire en quantité raisonnable, mortelle en grande quantité.

Quand on analyse la monnaie, et qu’on en tire ces quatre états (flux, stock, dette, spontanée), toute l’idée serait alors de mettre en place un système monétaire idéal, et surtout de choisir un chemin qui nous permette d’y converger en paix.

– le rôle premier de la monnaie est de permettre les échanges des biens et des services. La monnaie-flux doit rester la première raison de la monnaie.

– la monnaie-stock doit être limitée. En grande quantité, elle est un danger mortel pour l’économie et notre société. Il ne faut surtout pas hésiter à inciter les thésauriseurs à remettre dans le circuit économique la monnaie oisive accumulée abusivement.

C’est l’idée de l’impôt de purification à destination des plus démunis, ou de la fonte de Gesell. Le but final n’est pas de taxer, mais d’inciter les thésauriseurs à faire vivre leur monnaie, à la faire passer d’un état à un autre, de la monnaie-stock vers la monnaie-flux !

– Sommes-nous heureux de vivre avec la monnaie-dette ? Certes cette monnaie est puissante pour les banquiers car elle repose sur le labeur des hommes, sur leur culpabilité, sur leur peur d’être bannis du groupe social, mais est-ce vraiment un bien pour la majorité ?

Faut-il pour autant revenir à l’or qui est thésaurisable trop facilement, et en trop petite quantité ? Avec les avancées techniques modernes, on pourrait reproduire dans une monnaie digitale à la fois les qualités de l’or et introduire dans son protocole l’incitation à circuler.

– enfin, la monnaie-spontanée peut avoir son intérêt. Nous n’aurions plus besoin de se fatiguer comme nos anciens à trouver de l’or. Elle pourrait être créée en quantité limitée et décidée socialement.

Cette création spontanée, ou « dividende social », doit alors servir le bien commun, et non les intérêts d’une caste usuraire qui s’en est accaparée le pouvoir !

En conclusion, la monnaie est un outil extraordinaire pour notre économie, pour notre société, pour nos échanges. Sa définition doit être décidée par le peuple, dans l’intérêt du peuple, et non par une caste usuraire, dans l’intérêt des plus cupides de ce monde ! Fin.

Anice Lajnef

 

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