C’est à cette réalité que nous préparent l’autorité politique et les autorités sanitaires qui appellent à durcir le confinement, ultime barrière pour isoler le virus et limiter les dégâts humains qui se comptent déjà par dizaines de milliers de victimes et par plus d’un milliard de contaminés.es sur pratiquement tous les continents.
Avec des différences d’une ville à l’autre, d’une zone à l’autre … où s’organise la solidarité face à une menace qui a pris des proportions considérables et qui progresse d’autant plus vite que nombre de grands pays industriels ont manifestement sous-estimé le danger et les moyens humains et matériels nécessaires pour faire face à une catastrophe de cette ampleur.
À commencer par le dépistage en grand. Le gouvernement a reconnu qu’il n’y avait pas assez de tests pour dépister massivement ! C’est pourtant ce que préconise l’OMS.
Le chef de l’État lui-même a déclaré qu’il y aurait un après, qu’il faudra tirer les leçons de cette crise sanitaire doublée d’une crise économique plus forte que celle de 2008.
Qui peut nier l’urgence à doter tous nos soignants, tous les personnels associés à la santé, exposés au virus, des moyens matériels attendus chaque jour, partout ? Est-on sûr de bien évaluer l’épuisement et les risques qu’ils prennent chaque jour ?
Une prime c’est toujours bon à prendre. Elle ne peut répondre à des salaires très insuffisants, aux manques de lits, à la dégradation des conditions de travail. Des renforts temporaires sont les bienvenus.
C’est la place des hôpitaux publics qu’il va falloir reconsidérer sans retard. Puisque la démonstration est faite que l’existence d’un secteur privé forcément concurrent a conduit à leur sous-équipement et à leur sous-encadrement notoire. Et qu’on a besoin de davantage de services publics si l’on veut que la santé sorte du domaine marchand.
De même qu’on a laissé à l’industrie privée du médicament le monopole de la production du matériel médical et des médicaments. Heureusement qu’il y a l’hôpital public et la recherche publique !
On est en plein dans le sujet, on ne brûle pas les étapes, juste on anticipe sur l’après et on se donne les moyens d’isoler le virus avant de pouvoir l’éradiquer en y « mettant le paquet ».
D’autant que des traitements se font jour, même limités dans l’espace, mais ils existent : un arrêté vient d’être pris concernant la prescription « d’hydroxychloroquine » mis au point par le Pr Didier Raoult et son équipe de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée de Marseille.
Une avancée qui suscite un réel espoir en même temps que des réticences d’un point de vue méthodologique de la part du haut comité scientifique.
Des tests sont pratiqués pour le diagnostic d’infection au covid 19, « pour faire bénéficier nos patients de la meilleure prise en charge pour le diagnostic et le traitement d’une maladie« .
Un essai clinique européen a débuté en France a annoncé l’INSERM pour quatre traitements expérimentaux contre le coronavirus.
À propos du confinement
On est déjà passé à la phase 2 et des demandes se font jour, comme celle d’H. Falco pour un « confinement absolu, face à l’inconscience et à l’irresponsabilité de certaines personnes… » Il demande au président de la République de donner des consignes claires dans ce sens.
D’autres maires sont passés à des couvre-feux, à des interdits
H.Falco ne parle pas de la tendance du pouvoir à faire travailler les salariés dans l’industrie et le BTP pour des « nécessités » qui restent à démontrer : les voitures, les avions, les bateaux, les armes, les chantiers…ça peut attendre. Exposer les salariés, c’est dans l’intérêt de qui ? C’est que le pouvoir profite de l’état d’urgence et parle même d’entamer les congés payés de salariés confinés, de revoir la durée hebdomadaire de ceux qui travaillent, de faire des entorses au code du travail…pour un temps indéterminé.
E.Macron avait dit « coûte que coûte » mais il pense déjà à « l’après », côté « addition » à venir pour les pertes de production et les coûts de la crise économique. H. Falco ne dit pas si les confinés vont devoir faire des stocks pour survivre ? Il est vrai que cela expose les caissières tout en brisant le confinement. Sauf à n’ouvrir que les rayons alimentaires pour réduire le nombre de personnels exposés et le temps des courses.
« Le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté. » (1)
Qu’il y ait des entorses au confinement ici ou là c’est possible et c’est dommage. Ne pas avoir compris l’ampleur du danger qui nous menace tous, relève d’une déficience civique ou pathologique.
Pensons aux incohérences de nos élites cultivées et dépositaires de pouvoirs qui souvent les dépassent.
René Fredon