L’état de nos finances se dégrade

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Macron nous enfonce dans l’austérité
Depuis la réunion de crise à l’Elysée, avec quelques poids lourds du gouvernement autour de lui le 20 mars, Macron ne peut plus nous raconter d’histoire sur les prévisions de croissance très optimistes annoncées un mois plus tôt par son ministre de l’économie.

Ce n’est plus 10 milliards de recettes en moins mais 20 qui viennent augmenter le déficit de nos finances publiques au-delà des 4,4% prévus. Leur remède : réduire nos dépenses publiques déjà très insuffisantes, à l’os pour de très nombreux services publics, sans toucher significativement aux très riches et fiers de l’être.

L’INSEE vient de rectifier à la hausse le déficit public de 2023, estimé à 5,5% du PIB et non 4,9% prévu par le gouvernement. On s’éloigne des sacro-saints 3%, plafond fixé par le traité de Maastricht alors que Le Maire disait vouloir s’en rapprocher.

L’INSEE voit même le déficit se creuser en 2024 à 5,7% (+0,2%) et à 5,9% en 2025, vu l’état de notre appareil productif, chômage et licenciements, faillites d’entreprises, précarité, protection salariale moindre, pouvoir d’achat en berne…sauf pour les géants du CAC 40 qui atteignent les 153,6 milliards d’euros en 2023, année record pour les profits comme pour les dividendes et rachats d’actions.

De quoi justifier et accélérer tous les reculs sociaux entamés dès 2017, ils ne s’en privent pas, en jouant de l’instabilité d’un monde et des menaces qui pèsent sur les populations et sur notre planète. Les pays les plus industrialisés consacrant des dépenses colossales au sur-armement, au détriment des infrastructures et services publics utiles aux vivants que les guerres anéantissent ?

Cela relève de la schizophrénie. Interrogeons-nous : à qui profite les guerres ? Pas à ceux qui les font et y périssent en tout cas. Sauf à être conditionnés par ceux qui en décident parce qu’ils y ont intérêt. On en est arrivé à des armées privées de mercenaires. On peut déjà les faire à distance sans soldat sur le terrain ? Quels progrès ? Seules les guerres de libération imposées par l’occupant resteront légitimes.

Un gouvernement qui veut reprendre à un peuple les avancées sociales et sociétales qu’il a conquises au fil de son histoire pour permettre à une minorité de propriétaires privés des grandes entreprises et des banques d’accroître leurs richesses personnelles ne peut pas, au nom de l’intérêt national, éviter la colère des peuples.

Macron voudrait faire oublier qu’il gère en fonction des exigences et des intérêts des marchés financiers mondialisés, sous la domination d’une monnaie, le dollar américain, qui permet aux E-U, en tant que prêteur de sa monnaie, d’en tirer de fructueux bénéfices qui lui permettent de supporter un endettement colossal : 34 000 mds $ ! Avec un déficit public hors de contrôle : 500 mds$ au 1er trimestre, nous dit La Tribune. Le moment est venu de « se dédollariser » : les BRICS y pensent

Dans un tel contexte d’incertitudes : résistons
Rien que de très normal à ce que jeunes, salariés.es et retraités.es du public mais aussi du privé soient dans l’action pour protéger leur pouvoir d’achat notamment. Exemple significatif, le BTP bat de l’aile, le gouvernement ne parle que de construire, non pas pour les plus nombreux et les plus modestes mais pour les plus solvables ?! Alors qu’il y a beaucoup de travail, donc d’emplois, pour compenser les mauvais choix délibérés des libéraux.

Autre exemple, bénéfique celui-là : à l’initiative du groupe communiste, le vote historique du Sénat de tous les groupes de gauche et des LR qui ont rejeté par 211 voix contre 44 l’article 1 du traité dit de « libre échange », le CETA négocié entre l’UE et le Canada et en vigueur depuis 7 ans ! Sans avoir été ratifié par le parlement !! La macronie n’a pas du tout apprécié. A quand le retour devant l’assemblée nationale ? Les agriculteurs, eux, apprécient.

Une qui a tout compris c’est la présidente de l’assemblée nationale, Yahel Braun-Pivet. Sur BFMtv elle a eu ce cri du coeur : « il faut réduire en partie les dépenses sociales pour faire baisser la dette » ! Ben voyons, elle n’a rien à craindre : elle dispose d’un hôtel de fonction à deux pas du perchoir, avec grand jardin, elle ne paye ni sa nourriture, ni son électricité, ni ses déplacements, elle a même plusieurs chauffeurs et dispose de 15 000 euros par mois, dont la moitié n’est pas imposable, ce qui lui permet de boursicoter à satiété ! Son avenir est assuré.

Son réflexe de classe lui interdit de mettre à contribution tous les très hauts revenus en proportion de leurs gains et patrimoines faramineux que Macron, libéraux et extrême-droite ne sont pas chauds du tout à solliciter, tellement ils sont sensibles aux revendications du MEDEF qui se plaint des impôts et cotisations, oubliant les 3 ou 400 niches fiscales et les paradis fiscaux banalisés conçus pour tricher…dans la légalité.

Solliciter le capital, vous n’y pensez pas ! La doxa dominante, que les mêmes sanctifient, ne leur laisse pas le temps et surtout l’envie de se pencher sur le devenir des classes populaires dont 15 millions de personnes connaissent les privations, la discrimination et qu’une autre partie, au-dessus du seuil de pauvreté, logée et nourrie correctement, constate que l’inflation et le coût de la vie les rapprochent du minimum, ils se demandent si leurs enfants vont vivre mieux ou plus mal qu’eux ?

Ce qui suppose une tout autre notion de la politique fondée sur la volonté de réduire les inégalités sociales incompatibles avec le culte de l’argent-roi, une tout autre conception du respect de la planète et de son prochain, vers une vie digne et libre pour chacun.e

Utopie ? Qui ne demande qu’à se matérialiser !

René Fredon

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