Le groupe aéronaval a quitté Toulon : Est ce bien utile?

0

crédit photo : Marine nationale

Une mission planifiée de présence opérationnelle
Le groupe aéronaval a quitté Toulon,
 son port base, le 18 novembre 2015 pour un déploiement planifié depuis plusieurs mois. Constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle, le groupe aéronaval prend le nom de Task Force 473.

Ce déploiement vise à assurer 
une mission de présence opérationnelle dans le nord de l’océan Indien et
 la région du golfe Arabo-Persique (GAP). Il permettra également
 de développer et d’entretenir nos échanges avec les différents pays partenaires présents et leurs forces armées (notamment Égypte et Qatar).

Cette mission du GAN est baptisée Arromanches 2. Après un premier déploiement en début d’année 2015, c’est le second à prendre le nom du port artificiel américain établi
 en Normandie en 1944 mais également du porte-avions français loué par
 la Royal Navy en 1946.

Le pré positionnement du GAN : Un instrument stratégique rare
Un véritable atout stratégique qui offre une capacité d’action graduée, adaptée aux besoins des autorités politiques.
Des effets multiples : du pré positionnement dans des zones d’intérêt stratégique jusqu’à la coopération régionale.
Une contribution simultanée aux capacités d’appréciation autonome de situation, à la projection de puissance ou encore à la maîtrise des espaces aéro-maritimes vitaux.
Un important dispositif naval assurant un engagement dans la lutte contre les menaces qui pèsent sur nos intérêts.
Un avantage militaire et politique dans des zones couvrant notamment la Méditerranée orientale, les façades maritimes de la Corne de l’Afrique
 et du Moyen-Orient.

La continuité de la coopération avec nos partenaires
Ce déploiement permet aussi à la France de renforcer sa coopération régionale au travers d’entraînements bilatéraux, de consolider son interopérabilité avec ses alliés tout en étant en mesure d’agir, dans le cadre des opérations en cours et suivant l’évolution de la situation régionale.

Mission arromanchesInteropérabilité de la Marine nationale et des marines alliées.
Entretien de la forte coopération avec les américains : commandement de la Task Force 50 durant plusieurs semaines.
Intégration de bâtiments d’autres nationalités dans le GAN, notamment une frégate britannique et une frégate belge.
Expertise aéro-maritime française reconnue dans le monde entier.

Coopération opérationnelle avec nos partenaires régionaux.
Plusieurs exercices de durée variable planifiés avec les partenaires stratégiques de la France (Égypte) et avec les pays engagés dans une coopération bilatérale de défense bilatérale (Émirats Arabes- Unis, Qatar).

Un chiffre : 8e déploiement du GAN en océan Indien depuis 2001
Il confirme l’intérêt que la France porte à cette zone définie comme priorité stratégique par le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité Nationale. L’implication militaire française y est permanente, notamment par des opérations aéro-maritimes (Héraclès, Agapanthe, Bois Belleau ou encore la première mission Arromanches en début d’année).

L’intégration à l’opération Chammal
L’opération Chammal a été lancée le 19 septembre 2014 par le Président de la République. Sur demande du gouvernement irakien, elle vise à soutenir les forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe Daech et s’inscrit dans la durée. Depuis le mois de septembre la zone d’opérations est étendue jusqu’à la Syrie. Parfaitement adapté à ce type de mission, le groupe aéronaval intégrera le dispositif militaire de la coalition au cours de son déploiement, sur décision du Président de la République. Ses missions viseront à fournir un appui aérien aux forces irakiennes contre le groupe terroriste Daech.

Commandement de la Task Force 50
Dans la continuité des missions Bois Belleau de 2013-2014 et Arromanches 2, le GAN assurera le com- mandement de la Task Force 50 durant plusieurs semaines. Il agira sous contrôle opérationnel américain, en restant sous commandement opérationnel du CEMA. 
Décidée au plus haut niveau politique, cette intégration témoigne de notre haut niveau d’interopérabilité, compétence rare et longue à acquérir. Loin d’être une perte de souveraineté, ce passage sous contrôle opérationnel américain vise à renforcer l’efficacité du GAN et de ses opérations par une plus grande interopérabilité avec nos alliés.

Pour bien comprendre
Pour être sûrs de bien comprendre ce qui se passe nous sommes allés demander l’avis de M Jean-François Coustilliere spécialiste reconnu dans les relations internationales en Méditerranée qui répond régulièrement aux questions de José Lenzini pour notre magazine MéditerranéeS.
M Jean-François Coustilliere préside, de plus, l’association Euromed‐IHEDN dont la vocation est d’entretenir le réseau des anciens auditeurs des sessions internationales Euro‐Méditerranée de l’Institut des hautes études de Défense nationale et de contribuer à la réflexion sur les questions euro‐méditerranéennes.

Il reste donc une question : Si cette expédition est nécessaire est elle suffisante?

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.