Refusons la logique de guerre et de division des Français

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Comment assurer la sécurité des citoyens face aux actes terroristes revendiqués par Daech qui s’amplifient, non seulement en France, depuis 2015 (Charlie Hebdo, le magasin casher, le Bataclan à Paris, la tuerie de Nice, le meutre du père Hamel à Saint-Etienne du Rouvray) mais aussi en Belgique, en Allemagne et dans tout le Proche et le Moyen-Orient (Syrie, Irak, Afghanistan, Yemen…) ainsi qu’en Afrique ?

Il n’y a aucune fatalité à la situation actuelle. Ni de solutions magiques à court terme purement sécuritaires. Des dispositions renforcées sont évidemment nécessaires, dans le cadre d’un Etat de droit respectueux des libertés publiques et des prérogatives de la justice. Elles appellent un renforcement des moyens financiers et humains de la police, de la gendarmerie et de l’armée pour détecter et neutraliser les criminels et ceux qui s’apprêtent à le devenir, quelle que soit leur nationalité.

Mais il est indispensable de se poser la question que gouvernement, droite et Fn ne posent jamais et ne veulent pas entendre : comment ne pas relier ce qui se passe désormais dans un certain nombre de pays occidentaux au chaos qui règne dans les pays où nous sommes engagés militairement, parfois depuis des décennies ? Serait-ce justifier les actes inqualifiables des tueurs ? En aucune façon. C’est comprendre pour mieux agir.

Faut-il rappeler que, sans remonter plus loin, les attentats du Word Trade Center à New-York en 2001, unanimement condamnés, ont été suivis de treize années de guerre en Afghanistan, décidées par l’ancien président Bush, avec le concours de Ben Laden, formé aux Etats-Unis et fils d’un riche industriel saoudien. Il était devenu indésirable après avoir servi et formé les talibans armés par les Etats-Unis dans leur guerre contre le régime démocratique qui avait fait appel à son voisin…l’URSS.

Dix années de guerre en Irak pour éliminer Sadam Hussein, dictateur féroce avec la complicité des puissances occidentales qui l’ont notamment soutenu dans sa guerre contre l’Iran. Une guerre déclenchée après le monstrueux mensonge de Colin Powell à la tribune de l’ONU, le 5-2-2003, agitant une fiole blanche sensée prouver que l’Irak détenait des armes de destruction massive (bactériologiques) ! On connait la suite. Tony Blair vient de reconnaître tout récemment qu’il n’aurait pas dû engager l’Angleterre…

Puis l’Otan -la France en fait partie après l’avoir quittée sous De Gaulle- est intervenue en Libye, le dictateur Kadhafi contrariait les objectifs occidentaux. Il avait été traité comme un prince, reçu à l’Elysée par Sarkozy en décembre 2007, se voyant offrir l’Hôtel Marigny pour installer ses tentes et sa suite de 200 personnes. Oublié le « terroriste » qui venait signer 10 milliards de contrats d’armements…

Les arsenaux libyens se sont évaporés entre des mains diverses très intéressées dont les groupes terroristes qui reçoivent beaucoup d’aides sonnantes et trébuchantes d’Arabie Saoudite et du Qatar notamment, gorgés de pétrodollars.

En Syrie, un autre dictateur ne convient plus aux « grandes puissances ». Elles décrètent qu’il n’est plus représentatif du peuple et qu’il doit quitter le pouvoir. Il y est toujours. La guerre bat son plein, les villes sont anéanties, les populations sous les décombres par milliers. Il fallait aider les opposants au régime, disaient-ils. Le matériel militaire qu’ils ont fourni a été récupéré par…Daech. Quel bilan !

Assez d’hypocrisie !
Ainsi a surgi et prospéré un terrorisme mafieux, camouflé derrière une religion usurpée, qui s’est fortifié du désastre provoqué par ces interventions extérieures musclées, toujours justifiées par « d’excellents motifs démocratiques pour le bien des peuples » auxquels on apporte même les « bons » dirigeants qui continueront à commercer avec les intervenants extérieurs. Les affaires sont les affaires. Tout en fermant les yeux sur le double jeu de dictatures riches à qui on vend beaucoup d’armes !

C’est sur ce terreau que des groupes armés sèment la terreur parmi les populations qui hésitent à les suivre. D’autres y voient des « résistants » à l’occupant ou à un régime d’oppression. Plus nombreux sont celles et ceux qui fuient les combats et les bombardements n’ayant plus d’autres choix que de quitter les zones de guerre.

Le 15 août 2016, l’Arabie saoudite a bombardé un hôpital de Médecins sans frontières au Yemen…avec de l’armement français !

Voilà où nous mène le droit d’ingérence qui n’est que le droit du plus fort sur le plus faible.

La culture de guerre n’a aucune issue si ce n’est le pire. C’est à l’ONU de prendre en mains les conflits entre Etats qui sont avant tout des conflits d’intérêts.

Pour cela il faut sortir de la mondialisation capitaliste qui accentue la domination des très riches sur les peuples, source de profits faramineux pour une infime minorité au détriment des populations et de la planète surexploitées.

La section de Toulon du PCF

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