L’argent n’a pas d’odeur disait l’Empereur Vespasien

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La dette publique française se creuse largement, passant de 100% du PIB avant la pandémie de la Covid-19 à 120% cette année.

Nous faudra-t-il rembourser cette dette ?
Voilà un sujet qui divise ces derniers jours, y compris au sein du gouvernement. Les béotiens que nous sommes ont bien du mal à se faire une idée.
La sagesse populaire fait dire à certains qu’il faut toujours payer ses dettes. C’est une question d’honneur.
D’autres précisent même que se faisant nous nous enrichirons.
Mais d’autres posent la question de savoir à qui nous devrons rembourser ces 750 milliards créés à partir de rien par la Banque Centrale Européenne ? 750 milliards créés en appuyant sur un bouton.

Ceux qui s’amusent à chercher la petite bête, précisent que la BCE aurait pu faire un chèque à chaque foyer fiscal européen, ou prêter cet argent aux différents gouvernements mais c’est impossible, strictement interdit. Donc la BCE passe et passera par les banques privées. Celles-là même qui ont déjà coûté au bas mot aux contribuables Français 30 milliards d’euros pendant la crise de 2008-2009. Qui s’en souvient ? Quel média nous le rappelle?
Sur les plateaux de télévision, sur les ondes, dans le principaux journaux-papier, il ne fait aucun doute que le remboursement ne se discute même pas, il est obligatoire. C’est une question de principe pour ceux qui ont des amis banquiers, pour ceux qui viennent du monde de la Banque (suivez mon regard) et cerise sur le gâteau même pour celui qui en faisait son ennemi au moins dans le discours du Bourget.

Travaillons plus pour qu’ils gagnent plus
Invité de LCI ce mardi 1er décembre 2020, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a dressé la stratégie en trois temps du gouvernement pour la rembourser.
« Il faut faire les choses les unes après les autres, la protection, la relance et ensuite rembourser la dette que nous avons contractée et reprendre le chemin des réformes », a expliqué le patron de Bercy.
« Je le redis avec beaucoup de force parce que j’entends des discours très légers qui ne sont pas responsables. Je le redis pour une raison simple, qui est que cette dette doit être rachetée par des investisseurs. Si vous voulez que les investisseurs continuent d’être intéressés par la dette française, il faut leur garantir qu’on la rembourse… »
Toujours selon le ministre de l’économie pour rembourser cette dette créée à partir de rien par la BCE, « La meilleure façon de la rembourser, c’est de retrouver de la croissance, de continuer à investir dans l’économie française, comme nous le faisons pour qu’elle retrouve des niveaux de croissance comparables à ceux que nous avions avant la crise… Ça ne suffira pas », a-t-il reconnu sur l’antenne de LCI,
Il le reconnait lui-même ça ne suffira pas! Ce qu’il dit moins fort, moins clairement, c’est qu’il faudra aussi et encore diminuer le train de vie de l’État, autrement dit mettre en place des plans de rigueur de plus en plus douloureux. Dégraisser le mammouth comme disait Claude Allègre.
Oubliant au passage que sans administration, il n’y a plus de République. C’est la loi du marché qui règne, la loi d’Airain qui est une théorie économique selon laquelle le salaire net réel tend à long terme vers le niveau minimum nécessaire pour faire subsister le travailleur et sa famille. Tout ça pour conserver la confiance du monde obscur de la finance, « ce monde qui n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, qui ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne » nous disait un candidat à la présidence de la République, en spéculant sur notre crédulité.

Mais c’est quoi ce monde de la finance ?
Jean Peyrelevade explique très bien ce que recouvre ce concept abscons que Bruno Le Maire appelle « des investisseurs » « Le système financier est l’ensemble des institutions dont la matière première est la dette. La finance émet de la dette, fait circuler de la dette, place de la dette, négocie de la dette ». Donc à bien le comprendre plus il y a de dette plus ce monde de la finance travaille, gagne de l’argent grâce à l’usure. Rappelons que Jean Peyrelevade n’est pas n’importe qui. Polytechnicien, président de Suez de 1983 à 1986, du Crédit lyonnais (cher à Bernard Tapie) de 1993 à 2003, à partir de 2004, il rejoint le secteur privé et devient président de la banque d’affaires européenne Leonardo & Co, il est membre du club Le Siècle dont le grand chef à plume n’est autre que le triste personnage Olivier Duhamel qui vient de quitter ses fonctions pour d’autres turpitudes. Si l’argent n’a pas d’odeur comme le disait l’Empereur Vespasien, ce n’est pas le cas du monde de la finance…

Dans ces conditions, il est bien difficile d’y voir clair. Qui commande? qui paye? qui gagne? qui perd?
Alors, il n’est peut-être pas inutile de rappeler ce que disait un autre Empereur que nous ne pourrons pas suspecter d’être un socialo-communiste, ni même un populiste, encore moins un insoumis et … grande chance pour nous, il ne se présentera pas à l’élection présidentielle de 2022.

« Quand un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent se sont ces derniers et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation. Puisque, la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. L’argent n’a pas de patrie, les financiers n’ont pas de patriotisme et pas de décence. Leur unique objectif est le gain » Napoléon Bonaparte

Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur ce monde de la finance, suivez le blog d’Anice Lajnef https://blogs.mediapart.fr/anice-lajnef/blog et n’oubliez jamais ce que disait Victor Hugo « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches »

À bon entendeur …

Laurent di Gennaro

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