Les éléments ont également inspiré les compositeurs qui ont, dès lors, chercher à les décrire par leur musique. Je vous propose un billet d’actualité.
Marin Marais est un compositeur français du XVIIème siècle. Si, si, vous le connaissez. Vous l’avez vu sous les trait de messieurs Depardieu père et fils dans le film « Tous les matins du monde ». Dans son opéra Alcyone, Marin Marais utilise les instruments de son époque pour décrire une tempête. Prêtez votre oreille et vous entendrez le vent souffler grâce à la machine à vent. L’extrait que je vous propose est joué par Jordi Savall.
Faisons ensemble un bon dans le temps. Nous sommes en plein romantisme allemand. En 1843, Richard Wagner crée un opéra dont le titre est Der fliegende Holländer. En Français, le titre est Le vaisseau fantôme. L’opéra conte l’histoire d’un capitaine maudit condamné à errer sur les mers. L’ouverture , la pièce symphonique d’introduction de l’opéra, commence justement par une tempête. Wagner utilise à merveille les ressources du grand orchestre pour évoquer la furie des éléménts: les cordes soufflent, les cuivres tonnent, c’est orage qui gronde, le bateau qui tapent dans les vagues. Après une acalmie, c’est de nouveau les éléments qu’ils faut affronter.
Vingt ans plus tard, le norvégien Edvard Grieg compose une musique de scène pour une pièce de théâtre. Cela deviendra sûrement son œuvre la plus connue : Peer Gynt, dont l’extrait le plus connu est « Au Matin ». Je suis sûr que vous connaissez.
Mais dans la même œuvre Peer Gynt rentre au port un jour de tempête. Eh oui, encore une histoire de marin.
Pour finir, je vous emmène découvrir un de mes compositeurs préféré, le britannique Benjamin Britten. Nous sommes maintenant au XXème siècle. Compositeur et chef d’orchestre, il a laissé une œuvre importante et essentielle avec notamment des œuvres chorales dont le War Requiem composé en 1962 pour la consécration de la nouvelle cathédrale de Coventry bâtie en remplacement de celle détruite pendant la guerre, mais également des opéras : Le Songe d’une Nuit d’Été, Le Tour d’écrou ou Peter Grimes. Ce dernier met en scène un…marin en butte à l’hostilité et au jugement de la société bien pensante du fait de son caractère rugueux et de la mort de plusieurs de ses mousses. Cet extrait est un interlude symphonique de l’opéra : « Storm Interlude ». L’œuvre fut créée en 1945. La musique est plus moderne, plus rythmique et syncopée, mais on y retrouve le vent des cordes et la fureur des cuivres, les violons et les piccolos entretiennent la tension de leurs sons aigüs. Nous sommes sur les côtes de cornouialles ou au bord de falaises finistériennes.
L’avantage de ces tempêtes est qu’elles ne causent aucun dommage. J’espère que vous avez pris plaisir à survoler l’histoire des tempêtes musicales.
Benjamin Lion
