Un peu de musique pour Noël. C’est une période festive, tant pour les chrétiens que pour les non croyants. C’est un temps de partage en famille, et Noël est aussi la fête des enfants. Le Père noël, vert à l’origine, a été victime d’une OPA Coca Cola et est devenu rouge. Mais dans la très catholique Espagne, ce sont les rois mages qui apportent les cadeaux aux enfants à l’épiphanie.
Nous allons commencer avec des musiques gaies, bien peu chrétiennes, mais qui mettent la joie au chœur. Cette année, pour la première fois depuis des années, Mariah Carey a été détrônée de sa première place des charts américains à Noël. En 2023, c’est Brenda Lee qui accède à la première place du Billboard 10. À 79 ans cette dame à la carrière déjà bien remplie depuis les années 50, a repris un titre qui avait participé à son succès. Nous l’écoutons sur la scène du Grand Ole Opry de Nashville, LA scène country aux USA.
Et puis Noël n’est pas Noël sans ce hit planétaire : Let it snow. Repris à l’infini par tant de monde (Dean Martin, Mickael Bublé, Ella Fitzgerald, Martina MacBride, Dolly Parton, …), nous l’écouterons dans la version peut-être la plus emblématique, chantée par celui qu’on surnommait « the Voice », Frank Sinatra.
En 1915, un Claude DEBUSSY malade compose sa dernière mélodie pour Noël. Elle est dédiée aux enfants frappés par la terrible première guerre mondiale en ce mois de décembre 1915. Il a également écrit les paroles avec un fort relent patriotique. Voici la version de John Brancy, bariton accompagné de Peter Dugan au piano)
Mais puisque Noël est également une fête religieuse, de nombreux compositeurs ont écrits des œuvres liturgiques pour célébrer la natalité.
À tout seigneur tout honneur, c’est avec l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien BACH que nous commençons. Bach fut sans doute le plus grand compositeur de musique religieuse en tant que Kantor à Leipzig. Il devait une cantate chaque dimanche, et cela a duré des années. À ces productions dominicales, il a ajouté des œuvres sacrées grandioses : le Magnificat, les deux Passions selon Saint-Jean et Saint-Matthieu qui sont parvenues jusqu’à nous, oratorios pour Pâques et l’Ascension…)
Un oratorio est une œuvre généralement sacrée pour chœur et orchestre qui raconte un épisode de la vie du Christ. C’est une forme musicale qui a traversé le temps et que l’on retrouve jusqu’à aujourd’hui : Haydn avec des œuvres sacrées mais aussi profanes, Elgar au 19ème siècle avec Le Rêve de Gérontius, Britten au 20ème siècle par exemple.
Je vous propose donc l’Oratorio de Noël de JS BACH par l’Académie de Musique Ancienne de Berlin, orchestre baroque.
Puis j’ajoute une œuvre plus moderne, d’une extrême difficulté technique. Ceremony of Carols est de Benjamin BRITTEN, un de mes compositeurs préférés. Composée en pleine seconde guerre mondiale, en 1942, c’est une œuvre pour chœur et harpe dans la grande tradition chorale anglaise qui remonte aux polyphonies de la Renaissance. Benjamin Britten est héritier de cette tradition et sa maîtrise de l’art choral se retrouve dans de nombreuses compositions dont son célèbre War Requiem.
(Ceremony of Carols, Britten, The Singers, Matthew Culloton, Conductor, Min Kim, Harp, perform Benjamin Britten’s « Ceremony of Carols » featuring soloists: Jessie Braaten, soprano, Susanna Mennicke, soprano, Diane Koschak, sorpano, Britta Fitzer, alto, Jessica Bandelin, alto.)
Nous finirons avec une œuvre plus facile d’abord, et plus enjouée. Le concerto grosso pour la nuit de Noël d’Arcangelo CORELLI dans la version de l’ensemble baroque Musica Amphion. Nous retournons à l’époque baroque. Le concerto grosso est un concerto dans lequel les instruments sont tous solistes, chacun à leur tour. C’est typique de l’époque baroque.
Fêtons don Noël avec cette pièce mélodieuse, enjouée, délicate et pleine de vie, puisque Noël, c’est la vie.
À bientôt pour de nouvelles aventures musicales !
Benjamin Lion
