La reconnaissance faciale arrive

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Par 226 voix contre 117, le Sénat a voté favorablement le mardi 13 juin 2023 pour une proposition de permettant d’expérimenter pour une durée de trois ans le recours à la reconnaissance faciale dans l’espace publique.
Notre société bascule définitivement dans la surveillance généralisée. Rappelons nous que ces outils de reconnaissance faciale n’ont jamais fait la preuve qu’ils annulaient un quelconque risque ou crime !

C’est l’une de ses applications clé de l’IA et cette semaine, elle était au cœur de débats politiques. Lundi dernier, les sénateurs français ont ouvert la voie à une expérimentation, notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste. Alors que la veille, les députés européens ont voté le principe d’une interdiction totale dans l’espace public. Alors posons nous les bonnes questions. La reconnaissance faciale, outil très prisé des régimes autoritaires, a-t-elle sa place dans nos démocraties ? Au nom de la sécurité, vivrons-nous tous bientôt sous surveillance ? Comment réguler, encadrer cette technologie sans nuire à l’innovation et à notre indépendance stratégique ?
Si vous pensez qu’au terme de ces trois années d’expérimentation, l’État fera marche arrière, vous rêvez.
L’expérimentation de la reconnaissance faciale en temps réel dans l’espace public, c’est le contrôle d’identité permanent et général.
« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » Benjamin Franklin

Voilà ce qu’en dit à ce jour, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL)
La reconnaissance faciale est une technique qui permet à partir des traits de visage :
-D’authentifier une personne : c’est-à-dire, vérifier qu’une personne est bien celle qu’elle prétend être (dans le cadre d’un contrôle d’accès)
ou
-D’identifier une personne : c’est-à-dire, de retrouver une personne au sein d’un groupe d’individus, dans un lieu, une image ou une base de données.

En pratique, la reconnaissance peut être réalisée à partir d’images fixes (photos) ou animées (enregistrements vidéo) et se déroule en deux phases :

À partir de l’image, un modèle ou « gabarit » qui représente, d’un point de vue informatique, les caractéristiques de ce visage est réalisé. Les données extraites pour constituer ce gabarit sont des données biométriques au sens du RGPD (article 4-14).
La phase de reconnaissance est ensuite réalisée par la comparaison de ces modèles préalablement réalisés avec les modèles calculés en direct sur des visages présents sur l’image candidate.

Dans le cas de l’authentification, le système vérifie si l’identité prétendue est bien la bonne en comparant le modèle du visage présenté au modèle préalablement enregistré correspondant à l’identité prétendue.

Dans le cas de l’identification, le système vérifie si le modèle du visage présenté correspond à l’un des modèles contenus dans la base de données. Les résultats de la comparaison correspondent à celui ou ceux présentant le score de similarité le plus élevé parmi ceux dépassant un certain seuil pré‑déterminé.

La reconnaissance faciale ne doit pas être confondue avec la détection de visage qui caractérise la présence ou non d’un visage dans une image indépendamment de la personne à qui il appartient.

Cette technologie n’en est désormais plus à ses balbutiements. Les enjeux de protection des données et les risques d’atteintes aux libertés individuelles que de tels dispositifs sont susceptibles d’induire sont considérables, dont notamment la liberté d’aller et venir anonymement. Tout projet d’y recourir devra à tout le moins faire l’objet d’une analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD).

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