Des chercheurs sont parvenus à inverser le vieillissement d’un organisme animal. Au cœur de ces recherches : la mitochondrie, véritable centrale énergétique de la cellule. À quand l’application chez l’homme ?
Ce texte est tiré de Sciences et Avenir mensuel n°816 (daté février 2015). Le mensuel est aussi disponible à l’achat en version numérique, via l’encadré ci-dessous.
Une souris décatie, en fin de vie, qui retrouve subitement sa vigueur, les muscles de sa prime jeunesse et des artères de souriceau. Non seulement son vieillissement semble stoppé mais, encore plus extraordinaire, inversé. Demain, chez l’être humain ? C’est l’objectif avoué du professeur David Sinclair, de l’école médicale de Harvard (Boston, États-Unis), et de son équipe. En donnant à une souris de deux ans une molécule spécifique, du NAD (voir lexique ci-dessus), ils sont parvenus à rajeunir ses muscles, leur conférant la qualité de ceux d’une souris de 6 mois. Comme si une personne de 60 ans retrouvait d’un coup la vitalité et la musculature de ses 20 ans !
Au cœur de cette expérience, un organite quasi unique en son genre et qui concentre depuis longtemps tous les regards des spécialistes de la longévité : la mitochondrie. Mesurant quelques millièmes de millimètre, elle est présente à plusieurs centaines d’exemplaires dans chaque cellule dont elle constitue la centrale énergétique, en charge de fabriquer le carburant nécessaire à sa survie. Les chercheurs le savent depuis longtemps : sa qualité est essentielle dans le processus qui produit le vieillissement d’un organisme.