Horace Lanfranchi : Verbatim de la cérémonie des voeux

0

Cérémonie des voeux qui a eu lieu au Conseil général du Var à Toulon le mercredi 7 Janvier à 11h

Discours du Président Horace Lanfranchi

Monsieur le Ministre, Cher Hubert, Merci de ta présence et de ton amitié

Monsieur le Préfet,
 Merci d’avoir établi des relations de confiance dès votre arrivée, merci des relations de travail avec les personnels placés sous votre autorité

Monsieur le Préfet Maritime,
 Vous savez l’attention privilégiée que je porte aux relations entre la marine et le département, merci de votre présence,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
 Madame le Recteur d’Académie,
 Monsieur le Procureur,
 Monsieur le Président du Tribunal de Grande Instance, Merci

Monsieur le Président du Conseil Régional, Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux, Mesdames et Messieurs les Conseillers Généraux, Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs les représentants des Chambres Consulaires,
 Merci du travail accompli en commun dans l’intérêt du Var

Mesdames et Messieurs les représentants de la Société Civile,
 Messieurs les représentants de Cultes,
 Monsieur le Directeur Général des Services,

Mesdames et Messieurs les Délégués, Mesdames et Messieurs les Directeurs, Mesdames et Messieurs les Fonctionnaires,

Chers Amis,

J’aurais aimé vous dire que tout va bien,

J’aurais aimé vous dire que notre département n’a pas de difficultés,

J’aurais aimé vous dire que vos inquiétudes ne sont pas fondées,

J’aurais aimé vous dire que vos craintes ne doivent pas envahir votre quotidien.

J’aurais aimé vous dire tant d’autres choses qui me viennent à l’esprit et qui, j’en suis persuadé, sont les mêmes que les vôtres au moment où je vous parle.

Non, mes chers amis, même si j’avais pour habitude de profiter de cet instant privilégié pour moi où nous sommes tous réunis pour faire un bilan des actions passées, je vais essayer tout simplement de vous faire partager ce que je retiens de l’année 2014.

Année difficile,
 année chaotique,
année tragique marquée par la perte de vies humaines et nous nous inclinons tous devant ce drame affreux, mais année embellie par votre générosité,
 année embellie par votre solidarité,
 année embellie par votre courage à faire face au sort funeste, comme on disait dans l’antiquité, qui s’est acharné sur notre département.

Oui vous vous êtes montrés dignes dans vos comportements,
 dignes de votre Département,
 Département que vous faites vivre, que vous portez à bout de bras.

Enfin, dignes de ce qui vous appartient.

Oui, ce Département nous appartient, enfin à moins qu’il ne soit supprimé …
 Ça se murmure, ça se dit, on en parle.

Permettez-moi de faire un petit retour en arrière :

Décembre 1789 création des Communes et des Départements. En 1871 le département devient une collectivité de plein droit avec une compétence globale. Puis, arrivent les périodes des actes I et II de la décentralisation.

Et c’est là que ça se complique.

Première application de la notion du mille feuille, notion très intellectuelle pour nous dire qu’il fallait supprimer certaines collectivités territoriales. En tête, le Conseil Général mais aussi les Communes que l’on regroupe et qui seront probablement les prochaines victimes. On est même arrivé au point où on laissait entendre que la suppression des Départements serait le meilleur remède à tous nos maux.

Je vous la fais courte pour arriver à la période inoubliable de la valse hésitation :
 je te les supprime en 2017
et puis finalement non en 2020 et puis non on en garde quelques uns dits « Départements Ruraux « ( le Rhône devient Département Rural).

Ouf ! C’est beau non ?

Dans le même temps on redécoupe les cantons. De la vraie dentelle ! Et puis on fixe les élections régionales et départementales en décembre 2015 Oh ! Et puis non !

Les régionales en décembre 2015 mais les cantonales en mars et tout cela sur fond de binôme et 2 fois moins de cantons mais, au lieu de 43 conseillers généraux actuels, nous en auront 46. Économies quand tu nous tiens.
 Super non ?
 Vous avez tout compris ?
 Si oui, vous avez de la chance parce que moi non !

Mais comme disait ma grand-mère « Quand tu ne comprends pas fais comme si tu avais compris, tu gagneras du temps » ! Vous savez, je ne suis pas opposé, mais pas du tout aux réformes. C’est une question de fond.

En la matière, il eut été normal de déterminer quelles collectivités étaient nécessaires au progrès de notre pays,
 puis de dire quelles compétences étaient attribuées à chaque collectivité et enfin quels moyens financiers étaient dédiés à chacun pour exercer ses compétences.

Que nenni !

On vide le Conseil Général de ses compétences, que l’on donne à tel ou tel, tout en disant le mardi le contraire de ce qui avait été annoncé le lundi. Pourquoi ce subit besoin de détruire alors que rien n’est prévu en remplacement ? Pourquoi se couper les bras ou les jambes, ou les deux, lorsque viendra le tour des communes ?

Quelques chiffres pour étayer mes propos :

Plus de 70 % des investissements dans notre pays sont faits par les collectivités territoriales de proximité.
 Pour notre Département, dans les 10 dernières années, ce sont plus de 2,5 milliards d’euros qui ont été investis dans des équipements divers, aussi bien départementaux qu’en aide aux communes.

Ça c’est du concret !

Cela a été fait et je ne vous parle pas de ce qu’on nous annonce à l’horizon 2017 – 2020 – 2030 et au- delà (sans vilain jeu de mots). L’horizon étant une ligne virtuelle qui a la fâcheuse tendance à s’éloigner quand ont croit s’en approcher, il va nous falloir être patient.

On n’est pas rendu !
 Je préfère vous parler de la réalité. La réalité, c’est aussi tout ce que le Conseil Général paye en lieu et place de l’État.

On nous avait dit « on transfère mais on rembourse à l’euro près ». !

Pour les allocations individuelles de solidarités, à ce jour ce sont 828 millions d’euros qui n’ont pas été compensés. Le Département a dépensé, en 10 ans, 2,3 milliards pour le volet social.

Il lui a été reversé 1,5 milliards, d’où les 828 millions payés par le Var par nous tous. Si à cela on ajoute une soixantaine de millions de péréquation, plus une quinzaine de millions de péréquation de solidarité, plus la baisse de dotations de l’État, là cette fois j’en suis sûr vous avez tout compris !

Les départements ont fait cela. 
Qui le fera à leur place?
 Je le répète, pourquoi cette insistance suicidaire ?

Est-il donc dans la nature de nos gouvernants de vouloir supprimer les départements sans avoir réellement prévu comment les remplacer ? Tout cela me rappelle une fable populaire que tout le monde connaît.

Au bout du pré coulait une jolie rivière.
 Sur la rive se tenait une très belle grenouille rainette dont les superbes couleurs irisaient le cours d’eau. Elle entendit un léger bruit derrière et, se retournant, elle aperçut un scorpion, dressé sur ses pattes, fier, orgueilleux de sa puissance et qui la regardait d’un œil cruel.

Passé un moment de frayeur, la gentille grenouille lui demanda : « Qui es-tu ? » Je suis l’État lui répondit-il.

Mais toi « qui est-tu et que fais-tu là ? »

Je représente le département et je regarde couler devant moi toutes les compétences qui sont celles de notre collectivité : les collèges, les routes, les transports, tout le volet social, les personnes âgées, handicapées, l’APA, le RSA, l’aide aux communes, aux associations et bien d’autres choses encore.

Et je cherche les moyens de bien exercer toutes ces compétences, qui font la vie de nos concitoyens. Car comme disait Henri LACORDAIRE « Entre le passé où sont nos souvenirs et l’avenir où sont nos espoirs, il y a le présent où sont nos devoirs »

Voilà quelle est la tâche du Département !

Le Scorpion lui dit : « Je ne sais pas nager, peux-tu m’aider à traverser pour aller voir ce qu’il y a de l’autre côté de la rivière ? »

De l’autre côté, explique la grenouille, il y a d’autres département qui, comme moi, remplissent leurs devoirs en exerçant au mieux les compétences qui sont là devant nous. Quant à te prendre sur mon dos pour te faire traverser, il n’en est pas question tu es capable de me piquer et j’en mourrai. Mais non, si je te pique je meurs aussi. Je veux simplement que tu m’aides à traverser toutes ces compétences qui sont devant nous. Tu ne risques rien. Après quelques minutes de palabres la grenouille accepte et les voilà tous les deux dans l’aventure. Mais voilà, au beau milieu de la rivière le scorpion pique la grenouille qui, avant de mourir, le regarde le regard rempli d’une infinie tristesse et d’une grande incompréhension et qui dit : « Pourquoi as-tu fait cela ? » Le scorpion la fixant d’un regard vide de toute humanité, de tout regret, de toute compassion lui répondit : « C’est dans ma nature ! »

Voilà résumé à travers ce propos anodin, hélas, tout l’avenir de notre institution. Ce qui peut en découler, je vous le laisse imaginer. Alors, propos pessimistes?
 Pas du tout ! 
Mais c’est dans notre lucidité que nous trouverons les moyens d’assurer notre avenir.

C’est là que se trouve notre force.

Être optimiste, c’est regarder en face ce qui peut nous attendre de pire pour être sûrs de faire ce qu’il y a de meilleur pour notre avenir. Et notre avenir n’est possible que si nous le bâtissons ensemble.

Voilà les vœux que je formule pour 2015.

Ce sont les derniers vœux que je vous présente puisque la mandature s’achèvera au mois de mars et que je ne serai pas candidat aux prochaines élections.

Mais aujourd’hui, je me souviens d’une pensée de ma grand-mère :
 « Ce n’est pas parce que les chiens aboient après les voitures qu’ils peuvent les conduire » Autre version plus personnalisée. Ce n’est pas parce que les chiens aboient après les facteurs qu’ils peuvent distribuer le courrier !

Je vous laisse le soin de trouver d’autres déclinaisons. Ce sera mon cadeau de départ.

Ai-je tenu des propos tristes, pessimistes ? Pas du tout !
 Pourquoi pas du tout !

Parce que j’ai foi en vous,
 vous qui êtes le moteur de ce Département,
 vous qui, par votre volonté, votre capacité d’innovation, allez donner une nouvelle impulsion à nos activités, par lesquelles vous allez rendre possible le devenir de notre Département.

Pourquoi tant d’optimisme ?
 Tout simplement parce que je sais que comme moi vous aimez notre Département, 
parce que nous sommes heureux et fiers d’être Varois.

C’est la dernière fois que je m’adresse à vous.

Je voudrais vous dire combien j’ai été honoré de votre amitié pendant toutes ces années. Vous dire combien votre soutien m’a aidé dans ma tâche. Vous dire tout simplement mais très affectueusement MERCI, merci du fond du cœur à vous toutes et à vous tous.

Voilà quand on a lu la dernière page on ferme le livre. Mais comme pour tous les bons livres de temps à autres on l’ouvre et on relit quelques passages et on est heureux.

Et je vous le répète, si vous le voulez, pour vous ensemble le plus beau reste à venir.

Bonne année

 

Ndlr : Seul le prononcé fait foi

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.