Un incident récent dans un immeuble de St Tropez, qui aurait pu avoir des conséquences humaines dramatiques a remis sur la place le charmant qualificatif de hobby room. Ce joli terme sorti tout droit de la requalification anglo-saxonne pour désigner un aménagement d’un local non prévu initialement à l’habitat (garage, sous-sol…),c’est un peu la chambre de bonne du XXè siècle !
Dans notre région que de garages de villas se sont transformés en studios ! (bien sûr sans autorisation de travaux…mais chut !)
Dans le cas qui nous intéresse, il s’agit de locaux annexes aux logements d’immeubles collectifs … Plutôt de bon standing, situés au mieux en rez-de-chaussé voir pire, en sous-sol partiellement enterrés sans ventilation adaptée …sauf à bénéficier des effluves des échappements des véhicules situés à hauteur de la fenêtre , laquelle est bien insuffisante pour que les normes d’éclairements naturels soient respectées, d’autant que souvent un balcon de l’étage supérieur vient en avant occultant encore plus l’accès à la lumière. Lorsque ces locaux sont utilisés directement par le propriétaire, afin par exemple d’y installer un bureau, voir une chambre d’amis (!) après tout chacun est libre de vivre dans les conditions qu’il veut, à condition que ce soit librement consenti et non forcé par une situation difficile et que cela n’apporte pas de troubles au voisinage ou de risques physiques aux occupants.
Ou nous intervenons c’est bien parce que ces locaux dont les caractéristiques ne respectent pas les normes de décence voir d’habitabilité et surtout de sécurité ,sont loués soit à l’année à des personnes à faibles ressources ne leur permettant pas de disposer d’un vrai logement décent, soit comme les reportages de Var Matin ou France 2 et 3 l’ont mis en avant, pour des saisonniers , lesquels se satisfont de ces conditions temporaires mais néanmoins non décentes ,voir dangereuses, au bénéfice de logeurs peu regardants.
Récemment dans un immeuble des « beaux quartiers «de Marseille nous avons été confrontés à la situation de plusieurs personnes, à faibles ressources, qui faute de mieux, avaient quand même pu acquérir un de ces « hobby room » pour y habiter , de part la « grâce » ou la négligence (pour ne pas dire plus) d’un vendeur et d’un notaire ayant eu une interprétation particulière du règlement de copropriété . Seul problème, certains copropriétaires se sont émus de voir arriver des nouveaux copropriétaires peu en accord avec le standing de l’immeuble et ont engagé une procédure visant à faire juger la non-habitabilité par une personne non-propriétaire d’un appartement dans l’immeuble.
La justice a confirmé cette non habitabilité et « l’expulsion de fait » des malheureux propriétaires grugés.
Par contre, curieusement, ils n’ont pas engagé de procédure vis-à-vis de deux autres copropriétaires (leurs voisins) « marchands de sommeil » qui eux louaient ces locaux à des personnes en difficultés….
Une revisite de la lutte de classes ?
Jean-Paul JAMBON
Représentant Départemental VAR
Fondation Abbé Pierre
